Nous sommes une journée ensoleillée de Juillet 2029. En ce jour, à Kawasaki, dans la préfecture de Kanagawa naît un petit homme du nom de Genki. Lors de son premier souffle, le bébé hurla de toutes ses forces signalant à quiconque se trouvait aux alentours de son bloc opératoire qu’il venait de pointer le bout de son nez dans ce monde. Malgré ses pleurs et ses larmes, on pouvait lire sur le visage de ses deux parents, une joie immense. Yoko et Shun venaient de donner naissance à un être magnifique qui allait égayer leurs vies. Yoko, mère de Genki, était une héroïne capable de créer des copies des objets qu’elle touchait. Shun, lui était un pompier. Il avait décidé de suivre cette vocation depuis sa tendre enfance à cause de son alter. En effet, celui-ci était capable d’absorber le feu afin de le relâcher plus tard. Il était un véritable atout pour les pompiers. On disait même qu’il faisait un meilleur héros pour le peuple que sa femme.
Aux alentours de sa troisième année, Genki révéla son alter à sa famille. Il n’était encore qu’un enfant et pourtant, il allait causer un désastre dans sa propre maison. Dans la nuit de 15 Octobre 2032, Yoko était en mission et Shun en vacances. Alors que ce dernier dormait paisiblement dans sa chambre, un incendie se déclara aux alentours de 3h du matin. Le foyer du feu ? La pièce dans laquelle dormait son enfant. Alors que celui-ci était en plein repos, des flammes d’une intense chaleur émanèrent de son corps pour se répandre sur son matelas et quelques secondes après, les murs. Le père lui, était dans un sommeil profond. En effet, il avait profité d'une nuit calme pour s’entamer plusieurs bières et passer une très soirée. Yoko, qui était sur le chemin du retour, remarqua la fumée du bout de la rue. Comprenant rapidement que quelque chose n’allait pas, elle se mit à courir. C’est avec effroi qu’elle aperçue depuis l'allée extérieure de sa maison, des flammes jaillir de la fenêtre de la chambre de son enfant. Elle entra dans la maison et se rua dans la chambre conjugale afin de réveiller son mari. Celui-ci se leva en sursaut de son lit afin de sauver son fils. En quelques secondes, il aspira la totalité de l’incendie à un détail près : Genki. De son corps émanaient toujours quelques flammes d’une très faible intensité.
Malheureusement pour la famille, le père sous l’adrénaline ne ressentait pas encore les effets secondaires de son alter. Encore pire, son corps n’était pas au maximum de ses capacités suite à l’alcool qu’il avait ingurgité. Il était incapable de retenir plus longtemps ce qu’il avait emmagasiné. Il se précipita dehors afin de relâcher les flammes en direction du ciel. Shun n’avait jamais été aussi faible face à un incendie. Lui, qui d’habitude était capable de garder en lui des flammes pendant plusieurs minutes, avait cette fois-ci été incapable de les conserver pendant plus de quelques secondes.
La raison était relativement simple : le feu qu’était capable de produire Genki était plus chaud qu’un feu basique. Malgré son taux d’alcoolémie, il réalisa ce qu’il venait de se passer en voyant les lueurs bleues autour de sa progéniture s’éteindre. Le responsable, qui pleurait toutes les larmes de son corps, avait eu les premiers signes de son alter. Suite à la résolution de l’incident et voyant que son fils était en sécurité, il s’écroula de fatigue pendant plusieurs heures. À son réveil, il était dans un lit d’hôpital, sa femme à ses côtés avec Genki dans les bras. Shun passa évidemment un sale quart d’heure et il fit la promesse de ne plus jamais reboire une goutte d’alcool.
Suite à cet événement, la famille Sano, après réparation de la chambre, installa un système d’alerte ainsi qu’un extincteur automatique à eau au plafond. De cette manière, Shun et Yoko seraient avertis à la minute même ou un incident similaire se produit. Heureusement, le père de famille était en mesure de contrôler le pouvoir de son fils assez facilement et aucune catastrophe similaire n’arriva dans le futur.
La suite de la vie de Genki fut classique. À l’école primaire, il était presque une star. Son alter, impressionnant, avait fait de lui une personne remarquée. Il avait des amis, une famille aimante et un cadre de vie épanouissant. Les métiers de ses parents permettaient à la famille Sano de gagner très bien leurs vies et l’enfant lui, ne manquait de rien. La fortune de ses parents attira aussi des rapaces dans la vie de Genki. De plus, les élèves avaient tendance à faire de temps en temps des concours d’alter, afin de déterminer qui était le plus fort de l’école. Genki lui, était souvent bien classé, mais son pouvoir étant dangereux, il arrivait qu’il dérape et blesse les autres. L’école, obligée d’agir, avait pour habitude de l’exclure quelques jours en conseillant à ses parents d'aller voir un professionnel afin de le sensibiliser des dangers des alters. Très vite, il fut utilisé par les autres pour son argent et sa popularité naissante au sein de son école. Malheureusement pour eux, aux alentours du collège, le jeune Sano le remarqua et se renferma sur lui-même. Peu à peu, l’émerveillement pour son alter se dissipa et il se mit à passer une partie de ses journées seuls. Ses quelques amis, rares, déménagèrent pour vivre à la capitale ou intégrer des collèges plus prestigieux.
Comme les autres enfants de son âge, Genki avait commencé à se passionner par ce qu’il voyait à la télé : Solem. Il était l’idole des jeunes. Adulé comme un dieu par les enfants de son collège et il ne tarda pas à faire de même. Après les cours, l’adolescent courait jusqu’à sa maison pour allumer son petit écran et s’informer sur les sauvetages du jour. Mais Solem n’était pas le seul personnage que Genki appréciait. Il avait aussi une confiance aveugle en Mu, justicier que le peuple appréciait particulièrement sur sa façon de procéder. Il attaquait quiconque remplissait mal son devoir. En prime, il attaquait aussi les vilains. Ce mec était en mesure de faire ce qu’il souhaitait et l’opinion publique à son égard était toujours la même : il était supporté.
Genki qui avait envie de devenir un héros pour combattre aux côtés de sa mère réalisait petit à petit qu’il existait d’autres voies très intéressantes.
Et puis, le drame. 2045. Ce jour-ci, l’humanité entière a tremblé avec le Japon. Genki, originaire de Kawasaki était aux premières loges de l’événement. Depuis sa télé, il regardait avec attention l’opération de Solem. Mais quelque chose n’allait pas. En regardant les images, l’adolescent, âgé maintenant de 16 ans, comprit que le combat final allait se dérouler dans sa ville et qu'il allait se retrouver en plein milieu d'une bataille sanglante. Yoko était sur le terrain et Shun était encore au travail. Genki, seul, était émerveillé par le combat. Mais quelque chose n’allait pas… Après plusieurs minutes de combat, les dégâts dans la ville étaient colossaux. Pire encore, depuis sa fenêtre, il pouvait voir des vilains et des héros qui étaient en train de se battre dans sa propre rue. Il était au premier abord, excité de voir de l'action se dérouler devant ses yeux. Mais, ce qui devait arriver, arriva…
Soudainement, une onde de choc gigantesque déferla sur la maison de Genki. En un instant, elle fut entièrement rasée. Sous les débris, l’adolescent était encore conscient, mais pour combien de temps ? Il se disait qu’il devait tenir. Que ce n’était qu’une question de temps avant qu’un héros ne le remarque et le sauve. Mais rien de tout ça. Puis, des sons parvinrent à ses oreilles. Les sons, qu'il ne distinguait que très mal au début, se sont révélés être des cris de douleur et des pleurs. Oui, il n’était pas la seule victime de cette guerre. Le bruit en devenait insupportable. Il entendait proche de sa maison, un enfant appeler à l’aide. Puis, ce son fut coupé. Comme si quelque chose avait fait taire les gémissements incessants de ce gosse. En quelques secondes, le visage de Genki s’est transformé. Lui, qui espérait que quelqu’un soit en mesure de le sauver, se rendit compte qu'il allait rencontrer la mort prochainement. Les yeux vident, les larmes coulant le long de ses joues, il sombra dans le désespoir avant de s’évanouir.
Il était impossible de dire pendant combien de temps Genki s’était évanoui. Des heures ? Des jours ? Personne ne le savait. Mais alors qu’il pensait que son heure était proche, quelque chose l’extirpa des décombres. Il était dur de reconnaître l’adolescent. Du sang sur le visage, une peau devenue noire à cause de la poussière et des cendres et le visage boursoufflé suite à la projection des débris sur son visage lors de l’effondrement de sa maison. Peu à peu, ses yeux s’ouvrirent. Aveuglé par la lumière, il ne put s’empêcher de cligner des yeux à répétition. Puis, une voix vint le sortir complètement de ses pensées :
« Genki ! Dieu merci, tu es en vie mon fils ! J’ai eu si peur de te perdre ! »
Et c’est à ce moment, qu’il comprit. Ce qu’il avait vécu n’était pas qu’un mauvais rêve. Tout était réel. Il ouvrit à nouveau les yeux, capable enfin de voir pleinement. Au-dessus de lui, se tenait Shun, son père. Des larmes ruisselaient le long de ses joues, pour finir sur celle de son fils.
« Ne regarde pas autour, je t’en supplie… »
Drôle de demande. Évidemment, le premier reflex de Genki fut de faire l’opposé de ce qu’avait demandé son père. Il se redressa, lui qui était encore allongé et observa le paysage. Devant lui, se dressait une étendue de débris. Puis, peu à peu, l’adolescent se mit à voir beaucoup plus. Des cadavres à perte de vue. Des hommes décapités, des enfants qui ne respiraient plus et des femmes nues, victimes des pires atrocités, jonchaient le sol de ce qui ressemblait anciennement à sa rue. Immédiatement, Genki fut pris de nausée. Vomissant le peu de ce qu’il avait encore en lui, il réalisa l’ampleur des dégâts. Son père à ses côtés, ne savait pas quoi dire. La guerre à Kawasaki avait duré si longtemps, qu’il n’avait pas pu venir plus tôt pour sauver son fils. En découvrant les images à la télé, il avait quitté son poste pour accourir dans l’espoir d’y retrouver sa famille, en vie.
Peu après, un hélicoptère passa par-dessus la ville, à la recherche de survivant. Remarquant du mouvement, celui-ci descendu au niveau de la famille Sano pour les récupérer. Ce n'est qu'une fois en hauteur qu'un spectacle sinistre s'offrait aux deux hommes. Kawasaki ne ressemblait plus qu'à une ville fantôme. Il ne restait plus rien de l'endroit que la famille avait chéri. Ils furent ensuite emmenés en lieu sûr loin de la ville. Genki fut pris en charge dans un hôpital de Yokohama. Sur place, des blessés étaient encore sur le sol, patientant d'être traités. Ce n'est qu'après quelques heures que l'adolescent fut transféré dans l'une des dernières chambres disponibles. Il y resta plusieurs jours, avec son père à ses côtés, qui n’avait lui aussi plus aucun endroit où rentrer. Par manque de place, il dormait sur le siège à côté du lit de son fils et parfois, sur le sol froid de l'hôpital. Très vite, les deux hommes se questionnèrent sur Yoko. Aucun d’eux, n’avait de signe de vie de la part de la mère de famille. Le téléphone ne répondait plus… La famille, craignait le pire et après deux jours en ces lieux, le gouvernement annonça un bulletin spécial, diffusé à la télé...
Dans ce bulletin, on apprenait le nombre de morts et les photos des héros tombés au combat seraient diffusées. Évidemment, après quelques minutes à espérer ne pas voir la photo de Yoko, celle-ci apparut. Genki et Shun n’échangèrent aucun mot. Un silence de mort régnait dans la pièce. Les yeux grands ouverts et vides d’expression, les deux hommes avaient touché le fond. En plus de perdre une maison et des amis, ils venaient de perdre l’être le plus important dans leurs vies. Le bulletin n’annonçait aucune circonstance sur les morts des héros, mais les images de la fuite de Solem étaient diffusées en boucle. Le voilà, le responsable de la mort de Yoko. Celui qui était considéré comme un dieu par le peuple avait décidé de fuir ses responsabilités devant les difficultés. Lui, en qui le peuple avait confiance, avait décidé d'aller se cacher face à adversaire aussi fort que lui. En prenant la fuite, il avait laissé carte blanche à tous les criminels qui n'attendaient que la chute du numéro 1 pour se déchainer.
En un instant, l'expression de Genki passa de la tristesse à la haine. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. L’annonce de la mort de sa mère était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Après quelques secondes de silence, la souffrance qu’il ressentait était incontrôlable. Son cœur battait à vive allure et sa poitrine lui faisait affreusement mal. Il devait évacuer ce sentiment par n’importe quel moyen. Il se mit alors à crier de toutes ses forces. Son père, surprit, recula. Puis, quelques flammes se mirent à émaner des bras de l’adolescent. La seconde d’après, des jambes, ensuite, le thorax. Bientôt, le corps entier de Genki allait être submergé par les flammes de son alter. La température de la pièce grimpait en flèche et le lit se mit à prendre feu. Sans penser aux conséquences de son acte, le jeune homme extériorisa sa colère. Shun, voyant sa progéniture se laisser bouffer par les émotions, commença à utiliser son propre alter pour le contrer. Il absorba pendant plus d’une minute le feu émanant de Genki, qui, une fois épuisé, tomba dans les vapes.
À son réveil, Genki était dans une chambre différente et son père n’était plus à ses côtés. Pire encore, une menotte reliait l’adolescent à son lit. Il se questionna puis interpella une infirmière qui lui raconta ce qu’il s’était passé. Shun avait été mis dans un coma artificiel suite à son excès de colère. Le feu de Genki étant plus chaud que les autres, il n'avait pas été en mesure de le rediriger comme il le souhaitait et il fut brûlé gravement à plusieurs endroits. Vu l’ampleur des dégâts, le choix de le plonger dans le coma avait été pris. La police, avertie, avait décidé de considérer l’ado comme un coupable et de le placer sous surveillance.
Bien sûr, il s’en voulait terriblement. Il était envahi par les remords. Il n’avait pas imaginé une seule seconde que ses actes allaient marquer son père à vie. Ne pouvant prendre le risque de nuire à son père et ne voulant pas vivre sous surveillance constante, il profita de la nuit pour faire fondre ses menottes avant de disparaître dans l’obscurité.
À ce jour, Shun est réveillé et ne garde aucune séquelle mis à part de belles cicatrices sur une grande partie de son corps. Il a évidemment pardonné son fils mais ne l’a pas revu depuis l’accident. Désormais, habitant dans la ville de Nagoya, il se remet progressivement de la mort de sa femme. Cependant, il lui arrive de recevoir des lettres de Genki, lui racontant ce qu’il devient. Suite à son réveil, il a demandé à l’hôpital et la police de ne pas poursuivre son enfant, qui n’était d’après lui qu’un ado meurtri suite au décès de sa mère. La demande acceptée, ils ont arrêté les poursuites, d’autant plus qu’ils avaient d’autres chats à fouetter suite à la chute des héros.
Genki, lui, pense toujours qu’il est recherché. Il évite le plus possible la ville de Yokohama en s'imaginant qu'il est considéré comme un fugitif par les services de police. Entre temps, il avait posé ses bagages dans l’arrondissement de Taito où il a été hébergé par des religieux pendant quelques temps. Là-bas, il avait demandé refuge à des nones. Ne pouvant se résoudre à refuser, elles ont accepté de l'héberger. En contrepartie, il devait s'intéresser à la religion et renoncer à son envie de venger sa mère. Genki accepta les termes afin de pouvoir rester, mais savait pertinemment qu'il ne pourrait jamais adopter le mode de vie de ces religieux. Après un an à suivre les règles strictes de l'église, il profita encore une fois de la nuit pour disparaître en prenant le soin de laisser une lettre remerciant le personnel de ne pas l'avoir laissé dans la rue l'année dernière.
Cette fois-ci, Genki se dirigea vers Shinjuku, quartier connu pour ses divertissements et le monde y arborant les rues nuit et jour. Sur place, il fit ses premiers pas en tant que Justicier. Au début, il n'avait aucun problème avec la méthode de travail de la police. Il revenait systématiquement auprès d'eux pour déclarer des crimes. Mais avec le temps et à force de voir des infractions, parfois graves, il changea drastiquement de manière de travailler. Bien que Mu eût disparu totalement de la circulation, Genki s’inspirait grandement de lui. Cependant, c'est après avoir commis un meurtre accidentel que les barrières que s'imposait le jeune homme furent anéanties...
Un soir, alors qu'il rentrait chez lui après une journée banale, il entendait, ce qui ressemblait à une jeune fille, pleurer dans une ruelle sombre de Shinjuku. Proche de cet endroit, se trouvait un bar. Il était tard. La position de la lune semblait indiquer qu'il était aux alentours d'une heure du matin. Dans ce bar, qui n'était qu'à quelques mètres de la ruelle, criait une mère de famille fraîchement divorcée. Cette nuit-là, elle avait décidé de revoir son mari, accompagnée de sa fille dans un bar de Shinjuku. Elle pensait que son ancien compagnon, ivrogne, méritait une seconde chance. Il promettait d'avoir changé et ne plus être le même homme. La soirée se passait pour le mieux et les parents de la fillette profitaient des animations du bar. À sa grande surprise, après avoir fait une pause-pipi aux toilettes, la femme découvrit avec effroi que son enfant et l'homme n'étaient plus sur les lieux. Genki, ne connaissant rien des protagonistes, entendant la fillette pleurer et crier, se mit à courir en direction du bruit. En arrivant à quelques mètres de la scène, il interpella l'homme, qui, de son point de vu, ressemblait surtout à un kidnappeur. Rapidement, la situation qui était déjà tendue, dégénéra. Ce fut alors une escalade de violence qui marqua à vie non seulement la fillette, mais aussi le jeune adulte de la famille Sano.
Cette petite pleurait toutes les larmes de son corps tandis que son père lui maintenait son bras avec fermeté. La discussion avec Genki lui demandant de lâcher celle qu'il était en train d'enlever, devenait de plus en plus virulente. Et, le drame arriva. Le père, un peu éméché, abattu sa main sur le visage de la petite. Il n'y avait pas été de main morte. Après une petite seconde de blanc, du sang se mit à couler de son visage. Cet enfoiré était non seulement en train de commettre un crime infect, mais il était en plus capable de frapper sans retenu un enfant. C'en était trop pour Genki. Si cet homme n'était pas capable d'être raisonné par les mots, peut-être que ses flammes inverseront la tendance. Il leva son bras comme pour indiquer au père, qu'il allait agir. Malheureusement pour l'ivrogne qui lâcha immédiatement sa fille pour mieux se défendre, son alter était ce qui allait le causer à sa perte. Ce que ne savait pas le jeune brun, c'est que son adversaire avait comme pouvoir de générer du gaz sous forme de nuage. Et alors que Genki projetait désormais des flammes de sa main en direction de l'homme, celui-ci fit de même avec son gaz.
Vous l'aurez deviné, la fusion des deux ne faisant pas bon ménage, Genki n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait qu'une explosion le propulsa en arrière. Celle-ci, assez bruyante, arrêta le temps à Shinjuku l'espace d'un instant. Plus aucun bruit ne retentissait dans la ville. Il se releva, non sans difficulté, pour analyser ce qu'il était arrivé quelques secondes auparavant. Contre un mur, la fillette, inconsciente. Au sol, le cadavre de ce qui ressemblait autrefois au père de celle-ci. Malheureusement pour lui, il n'avait pas été assez rapide pour projeter son nuage toxique. Le centre de l'explosion n'avait été qu'à quelques mètres de lui. Celle-ci aura été fatale. Dans sa malchance, Genki fut presque chanceux. Ce qui avait tué l'homme n'était pas ses flammes, mais la puissance de l'explosion ainsi que le traumatisme crânien qu'il avait obtenu en percutant, tête la première, le sol. En d'autres termes, il n'y avait aucune preuve que Genki avait tué quelqu'un avec son alter.
Au bout de quelques secondes, les sirènes de la police se mirent à retentir dans la ville. Et comprenant la situation dans laquelle il était, Genki ne pouvait que prendre la fuite. Il se mit en premier lieu à se diriger dans la direction de la fille. Celle-ci respirait difficilement, mais elle respirait. Il était impossible de savoir si elle allait s'en sortir. Mais, jugeant que les secours étaient déjà en train d'arriver, le jeune adulte estimait que sa vie n'était pas en danger. Légèrement rassuré, il continua sa course et parvint à s'échapper sans se faire repérer.
Le lendemain, les journaux locaux expliquèrent qu'on ne savait pas ce qu'il s'était passé. Qu'un homme avait été retrouvé mort auprès de sa fille dans une rue. La femme divorcée dans une interview disait qu'il avait enlevé sa fille quelques minutes auparavant et qu'elle était contente que sa fille soit saine et sauve. Heureusement pour Genki, la fille ne semblait avoir que des bribes de souvenir. Elle disait avoir vu un homme se disputer avec son père, puis le trou noir. L'explosion l'avait projeté contre un mur. Les médecins avaient annoncé deux côtes cassées et un léger traumatisme crânien, expliquant la perte de mémoire. Suite à cet événement, curieusement, le jeune adulte n'éprouva aucun remord quant à la mort de l'homme. Pour dire la vérité, il ne s'était jamais senti aussi bien. Bien qu'accidentel, cette mort débloqua quelque chose en lui. Désormais, il n'avait plus peur de franchir les limites pendant une intervention. Parfois, les criminels ne méritent pas de s'en sortir. Et Genki, compte bien faire en sorte que Tokyo soit éradiqué des plus grosses menaces...
En parallèle, Genki se mit à la recherche d'informations sur Solem, qu’il estime coupable de la mort de sa mère. Il s’est mis, comme une grande partie du peuple à vouer une haine contre l’ancien numéro 1. Dans sa recherche, il n’hésite pas à se rapprocher de vilains pour gratter ce qu’il peut avant parfois de les dénoncer. Cependant, il est clair qu’il n’a pas encore le niveau pour l’affronter. En revanche, cet homme mérite amplement une exécution publique pour le mal qu’il a fait et ne serait-ce qu’avoir une part de responsabilité dans son arrestation donnerait l’impression à Genki de venger sa mère…
Aujourd'hui, Genki est toujours à Shibuya et il continue activement ses recherches sur Solem, l'obligeant parfois à se déplacer sur le continent. Et il continue d'être un justicier brisant de temps en temps les limites dans la discrétion la plus totale...