J'avais remarqué et notifié que Akimitsu voulait affronter quelqu'un pour remettre ses compétences en avant et en question peut-être. C'était mon analyse personnelle. Même le plus grand des héros ou vilains apprenait forcément des choses de jour en jour. Et ce combat servait certainement à ça, ainsi qu'à ne pas perdre la main, d'une certaine part. Je m'étais proposée pour montrer ma valeur aussi, au sein de l'établissement. Oui, ils ne recrutaient pas désespérément les premières personnes qui arrivaient -ou du moins je l'espérais-, mais ainsi, c'était une manière de se confier entre professeurs. Un moyen de montrer que nous étions dignes et aptes à protéger, que ce soit des élèves, des innocents, des personnes dans le besoin.

Je m'avançai alors sur le terrain que la neige commençait à épouser parfaitement. Le lieu était désaffecté, en travaux, ou en travaux arrêtés. Pour quelqu'un avec un Alter maîtrisé et puissant pouvait faire s'effondrer les bâtiments en construction pour un carnage maximal.

Je levai le regard en attendant mon adversaire du jour. Habillée de la même façon ; un chapeau de paille sur la tête, mes cheveux en queue-de-cheval, des bandages qui pressaient ma poitrine pour ne pas être déstabilisée et/ou dérangée dans mes mouvements, une cape noire qui couvrait mon corps, un short et des bottines serrées pour qu'elles ne se retirassent pas. Un kiseru en bouche pour tranquillement fumer jusqu'au moment fatidique. Je tournai ensuite le regard vers le commentateur avant de demander à mon adversaire, quand il apparut et que j'étais sûre qu'il entendît :

« Dans un premier temps, je vous remercie de m'avoir acceptée en tant qu'adversaire. »

Dis-je en m'inclinant légèrement, les yeux clos. Je me redressai vivement en rouvrant les yeux.

« Voulez-vous utiliser nos Alters ou nous restons sur un combat simple au katana ? Si c'est la deuxième option, je mets en règle de ne pas utiliser un Alter, qu'importe l'utilisation. »

Mon katana était toujours dans son étui à ma ceinture, je remis mon kiseru en bouche pour aspirer puis souffler la fumée. Même si c'était un collègue et que nous avons brièvement discuté de nombreuses fois, il savait que j'étais quelqu'un qui respectait naturellement et j'avais énormément du mal à me détacher du vouvoiement. Je n'avais jamais tutoyé quelqu'un, en fait.

Mon attitude était calme, nous étions à une certaine distance qui pouvait me laisser réagir s'il tentait de me prendre en traître ; ce que je ne pensais pas et n'espérais pas. Les Vilains étaient peut-être malicieux et malins -en soi- mais pas dans un combat que nous pouvions qualifier de pré-arrangé.

Je hochai la tête à ses recommandations assurées cette fois-ci. Je rangeai mon kiseru en tapotant légèrement dessus pour l'éteindre, le mettant à ma ceinture. Je sortis lentement mon katana pour me mettre rapidement en garde face à lui. L'annonce avait déjà été faite mais nous étions trop disciplinés et arrangés pour foncer sauvagement telles des bêtes sauvages.

Non, nous étions bien au-dessus et au-delà de cela.

Je m'avançai lentement, le katana préparé à l'attaque. Je regardai mon adversaire du jour. Même si je savais qui c'était, enfin du moins, je savais où il travaillait, je devais le considérer comme ennemi durant cet échange.

Je voyais facilement le côté émergé, mais qu'en était-il de la partie submergée ? Il pouvait cacher des choses, et à ces pensées, ce n'était pas compliqué de le penser comme ennemi.

Temporairement.

Je m'avançai alors pour donner quelques coups de sabre précis, cherchant à nous faire avoir des échanges, et évaluer des capacités d'épéiste.