Kotetsu
Administrateur
Nana
Administrateur
Sayoko
Modérateur
Akimitsu
Modérateur
Nami
Modératrice
Astrid
Modérateur
Koji
Modérateur
Tomeo
Modérateur
Récapitulatif des
points
150 points
180 points
170 points
195 points

On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?

Lire la suite...
Votez
Sinon on pleure...
-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

 La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo]

Aller en bas 
Ashikaga Sengo
Infos
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Étudiant.e de 2ème année
Ashikaga Sengo
Étudiant.e de 2ème année
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Jeu 28 Jan - 14:23

La Vénus du Béjaune



Les marches furent particulièrement longues à descendre. Il avait l’impression de glisser, de plonger dans une marée de souvenirs. Cette rencontre avait fait ressurgir en lui une histoire qu’il n’aurait jamais pu oublié, sa mémoire devint fébrile alors que l’image d’une chevelure albuginée traversait ses pensées tumultueuses. Avant même qu’il n’atteigne la sortie du jardin des pruniers, il bascula dans le tombeau de la réminiscence. Les vagues se refermèrent derrière lui, il disparut dans les bas-fond.

Son visage traversant les flots, il amena ses bras à la surface après avoir touché l’extrémité du bassin, se décidant à prendre une grande inspiration d’air après un tel effort. Nageant jusqu’au rebord, Sengo se hissa hors de l’eau avant de jeter un œil accompagné d’un sourire en coin à son frère aîné qui l’observait d’un air dépité. Sifflant entre ses lèvres l’ébauche d’un soupir défaitiste, celui-ci se résigna et tourna les talons en prononçant quelques mots.

« Je m’avoue vaincu. Va t’habiller, on va rentrer. Tu dois te préparer pour ce soir, et moi, je dois m’entraîner avant le tournoi. »

Avec un large sourire imbu de fierté, le gamin se redressa avec toute la vivacité du garçon de douze an qu’il était. Le cent mètres était bien le seul domaine où il pouvait tirer la moindre gloire face à son frère aîné, à défaut de pouvoir le vaincre au kendo. Mais la fierté n’était qu’éphémère, elle ne durait que le temps de ces regards d’admiration qui se posaient sur lui, raison pour laquelle il défiait toujours son frère dans un endroit public.

Une rumeur se répandit dans les quelques personnes agglomérés prés du bassin, et qui avait suivi avec entrain la compétition entre les deux frères. Les paroles de quelques filles de son âge atteignirent ses oreilles, des paroles élogieuses, notamment quant à son physique particulièrement mature. Lui qui était grand, déjà à cette époque haut de plus d’un mètre soixante-dix, et également déjà bien bâti, attirait infailliblement les yeux de ces donzelles qui, si jeunes, découvrait à peine cet intérêt soudain pour les muscles couverts de sueur. Alors que les éloges charmeuses et les rires de jouvencelles enamourées fusaient, Sengo lança aux adolescentes un regard noir, leur intimant de cesser les mignardises. Et malgré toute sa bonne volonté, cela n’eût que l’effet inverse. Après qu’elles aient proférées quelques « kyaaah ! » insupportables, le nageur entra aux douches avec un soupir.

Les filles ne l’avait jamais vraiment intéressé. Ni les hommes non plus, d’ailleurs. Il n’éprouvait pas la même passion que ses camarades de classe envers les formes de plus en plus courbées de leurs collègues féminines. Un kata brillamment mené lui procurait davantage de sensations que la poitrine nue d’une femme mature, c’était un fait. Alors qu’il rêvassait dans la voiture qui le ramenait chez lui, ses yeux se portèrent lentement sur le Soleil qui descendait dans les cieux et qui s’apprêtait à disparaître derrière les tours de Tokyo. Le crépuscule s’annonçait, et avec lui, un repas ennuyant dans une famille qu’il ne connaissait pas.

- En revenant de la natation, le temps d’exercer ma technique au shinai ne me fut pas accordé. Ma mère m’avait choisi un vêtement moderne contrairement à nos habitudes; un costume bleu à brandebourgs, une chemise à col cassé et un nœud papillon marine rayé de blanc. La tenue était de grande manufacture, mais je n’aimais déjà pas ces apparats occidentaux, une simple affaire de goût. Aussi avais-je été particulièrement impressionné par la beauté du domaine de la famille Haruki. Un manoir baroque en plein milieu du quartier de Ginza et des jardins de haies sculptées. J’avais presque cru voir une orangerie et quelques fontaines, mais l’obscurité me jouait certainement des tours, histoire d’insinuer en moi une magnificence bien plus grande que cela ne l’était réellement. Je tire de cet endroit encore aujourd’hui un souvenir remarquable. Je me remémore encore parfaitement le frontispice et le moindre de ses ornements, de chaque fenêtres. -

- Il n’y avait aucun doute que la famille Haruki était particulièrement riche. Nous habitions nous-même une résidence construite dans un quartier moderne, mais qui arborait un aspect traditionnel, dans laquelle je vis désormais seul, dans l’arrondissement d’Ôta, mais rien d’aussi ostentatoire. A cette époque, mon père était Premier Ministre, et si son travail l’obligeait à résider au Kantei, il venait régulièrement se ressourcer dans notre résidence où il organisait parfois des réunions de son administration. Alors que j’avais approché de prés plusieurs sièges de pouvoir, que j’avais dîné chez tant d’officiels pour le travail de mon père, je n’avais jamais rien vu d’aussi bourgeois. Bourgeois… peut-être que ce n’est pas le mot que j’aurais employé à cet âge insouciant. Voilà que mes propres réflexions me tire quelques sourires. -

- Je m’en rends compte seulement maintenant que j’écris dans mon journal, mais j’ai un souvenir particulièrement détaillé de cette soirée-là. Je me souviens avec une très grande précision de l’ameublement et de la décoration à mon entrée dans le manoir. Mais alors que j’avais douze ans, tout me semblait certainement plus grand qu’à présent. Voilà qui nuance peut-être mon souvenir, donnant cet attrait majestueux à cet endroit. Cela dit, et j’en suis certain, c’est que rien n’influence le souvenir que j’ai de cette demoiselle. -

Au regard de ses prérogatives, la famille du Premier Ministre était accompagnée d’une garde restreinte d’agents de sécurité. Mais pour ne pas compliquer les relations entre les deux familles, la sécurité de son père n’entrait pas sur le domaine et restait à l’entrée du portail. La sécurité de la famille Haruki prenait alors le relai. A l’intérieur, la famille Ashikaga était accueillie par un grand nombre de domestiques et par le propriétaire des lieux. Sengo savait pertinemment que c’était une rencontre nécessaire au travail de son père. Il l’avait entendu dire qu’il s’agissait d’un plan de réformes économiques, et que la famille Haruki était un acteur important de l’immobilier au Japon. Du charabia politique, pour résumer. C’était son frère aîné qui avait une éducation politique, et non lui, mais comme celui-ci avait ce soir une sélection pour le championnat national, il ne pouvait pas être là, et Sengo le remplaçait.

Cela avait l’air de plaire à sa mère, une belle femme issue d’un ancien clan nobiliaire. Des cheveux noirs, des yeux de jade, une peau satinée peu atteinte par les affres du temps, dans un écrin de soie rouge. Elle avait beaucoup d’affection pour Sengo qui était son préféré parmi ses deux fils. C’était l’inverse pour son père. Son visage, aux traits durs, était marqué par la pression de son travail. Il ne cherchait même pas à cacher sa calvitie naissante, et arborait un costume à cravate noir. Le chrysanthème doré qui habillait le col de son costume était le symbole de sa fonction. A son entrée, les majordomes des Haruki s’étaient empressés de débarrasser les invités de leurs vestes, et dame Ashikaga s’était avancée vers dame Haruki pour lui tendre un cadeau formel pendant que les deux hommes échangeaient une poignée de main. Une boîte à cigares en palissandre décorée d’élégantes sculptures orientales dépeignant un jeune oiseau filant dans les cieux vers l’astre solaire, duquel une jeune femme semblait lui tendre les bras.

Sengo se devait d’être digne de son père et de toute cette formalité. Se tenant, droit, derrière lui, il laissait subrepticement son regard vagabonder sur la démonstration de puissance des Haruki pendant que les adultes faisaient leurs présentations, et débitaient quelques louanges les uns envers les autres. Lorsque le jeune adolescent fut invité à s’introduire, il s’avança de quelques pas en éclipsant de son visage la moindre émotion qu’il avait put éprouver à l’égard de la beauté des lieux. Il s’éclaira d’un sourire poli, s’inclina avec toute la droiture que son père lui avait enseigné, et, en se redressant, ouvrit les lèvres... sans qu’aucun son n’en sorte.

Ses yeux étaient écarquillés, et sa posture était fébrile. Un mot finit par trouver son chemin, d’une voix contemplative.

« Magnifique… »

Il était épris d’une transe admirative.

Une cascade immaculée et deux saphirs s’étaient rendus geôliers de son esprit...

… avant qu’un coup à l’arrière de son épaule ne le force à délaisser son extase. Papillonnant une seconde des paupières, il se rendit compte du silence pesant qu’il avait lui-même instauré, et surtout de cette impolitesse qu’il avait commis. Il s’inclina gravement.

« Mes sincères excuses. Je m’appelle Ashikaga Sengo, fils d’Ashikaga Takayoshi. Je suis honoré de faire votre rencontre. »

Son père enchaîna sur ses propres excuses, et lorsqu’il indiqua à son fils que celui-ci pouvait se redresser, Sengo garda ses yeux loin de ce qui avait provoqué chez lui un tel ébahissement et, désormais, un tel embarras. Ses joues étaient rouges pivoine. A l’intérieur, il fulminait contre lui-même et se prêtait à un déferlement de jurons comme il ne l’avait jamais fait. Jamais une telle chose ne lui était arrivé. Jamais il aurait pensé un jour dire d’une fille qu’elle était magnifique, à haute voix de surcroît. Au-delà d’une simple honte, ce simple fait avait un impact considérable sur lui. Un simple regard avait suffit à bouleverser ce qu’il croyait de lui-même. Un simple regard avait ancré dans sa mémoire un souvenir éternel.

Le fil rouge s’était emmêlé.


Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Haruki Sakuya
Infos
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Étudiant.e de 1ère année
Haruki Sakuya
Étudiant.e de 1ère année
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lun 1 Fév - 11:37

Feat Ashikaga Sengo

La Vénus du Béjaune

La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Aaha



Au sein du manoir Haruki, tandis que le personnel s’affairait à ce que la salle de réception comme le dîner qui serait servi soient à la hauteur des invités attendus pour la soirée, un air classique embaumait la résidence dans son intégralité. Cette harmonie de gammes et d’arpèges provenant de l’étage pouvait facilement faire sombrer les oreilles l’écoutant dans une transe contemplative mais seules les plus attentives d’entre elles reconnaîtront la composition interprétée avec justesse par l’unique enfant de la famille. Lorsque la partition fut achevée, ce fût cette fois de sincères applaudissements qui s’élevèrent, bien moins remarquables.

« Des félicitations s’imposent, Sakuya. Je t’avais donné un mois pour t’approprier cette sonate et voilà que tu la restitues parfaitement en moins d’une semaine. »

Bien qu’éclairée par une lumière artificielle, c’est du sourire de la jeune praticienne que vint principalement le rayonnement de la pièce à ce moment-là. La jeune enfant fut invitée à se lever et salua respectueusement son instructeur avant qu’il ne tourne les talons, la leçon arrivant à son terme. Seule dans la pièce, c’est tout naturellement que son regard bleuté se dirigea vers l’unique fenêtre présente. Sakuya n’avait aucune notion de l’heure réelle mais supposait qu’elle avait bien droit à un peu de lumière, puisque personne ne s’était encore hâté de venir la trouver pour la diriger vers la suite de sa journée. C’était là un des rares avantages qu’elle aie pu trouver au fait que son emploi du temps soit géré par des tiers, la forçant à le découvrir au jour le jour et à s’adapter tout aussi vite, exception faite des évènements les plus importants. Cette journée là devait par ailleurs s’achever par un tel évènement.

« Le soleil est particulièrement resplendissant, aujourd’hui. »



« Les agents de sécurité semblent également à pied d’œuvre. L’ultime inspection de notre propriété avant qu’elle ne soit discrètement transformée en forteresse impénétrable pour quiconque n’y serait pas le bienvenu. »

Les pupilles de la jeune femme avaient, un temps, virées au mauve caractéristique qui témoignait pour son entourage de l’usage de son Alter. Manifestation récente d’un trouble aux racines anciennes, il était bien trop risqué pour qui que ce soit d’observer la Pleine Lune à l’œil nu sans s’en cacher. Bien loin de l’astre nocturne pouvant annihiler la vision, Sakuya avait assez rapidement cerné sa compagne spirituelle pour comprendre qu’il n’était pas bon de s’y opposer sous peine de subir une chute comparable à celle d’Icare. Pourtant, celle qu’elle avait choisi de prénommer Mangetsu était et resterait éternellement sa première amie, dans cet entourage qui ne faisait que la formater pour des projets qui n’étaient pas les siens.  

« Mademoiselle Haruki ? Nous avons fait préparer votre robe et, l’heure approchant, il serait souhaitable que vous songiez à vous préparer également. »

La jeune fille se tourna alors en direction de cette voix familière, appartenant à l’unique majordome de la propriété qui avait connu son paternel dès l’âge du berceau. Ils s’échangèrent un sourire avant que l’héritière ne se laisse guider par l’employé, non sans avoir pris soin de retrouver son regard habituel et de recouvrir le clavier du piano avant de quitter la pièce.

Une longue robe de cobalt satiné laissant ses bras dénudés sans que cela ne paraisse vulgaire un seul instant, une chevelure particulièrement soignée et ornée d’une fleur de prunier assortie au collier qui entourait sa nuque, c’est sous cette image florale raffinée qu’elle atteint finalement le rez-de-chaussée de sa demeure, après quelques heures de préparation. Droite et secrète, Sakuya retint un sourire jovial lorsqu’elle aperçut ses parents et se contenta de les rejoindre, n’échangeant avec eux guère davantage que quelques mots de retrouvailles. Le silence fut rapidement de mise car les invités atteignaient la porte qui leur fût aussitôt ouverte.

Durant le ballet de majordomes qui suivit et les échanges entre ses parents et le couple invité, Sakuya avait pris soin de rester en retrait mais découvrit tout de même une agréable surprise. Elle savait bien entendu qu’il était question de recevoir à dîner le Premier Ministre et sa compagne mais on ne lui avait pas dit que leur fils serait également présent. De plus, bien qu’elle n’y prêtait aucune attention habituellement, le moment de gêne découlant de l’admiration dont elle fut la cible la mit déjà quelque peu mal à l’aise. Elle tâcha de ne rien laisser paraître en concluant par la sienne cette courtoise cérémonie de présentations.

L’ensemble de la tablée fut alors escortée jusqu’à la salle de réception, décorée spécialement pour l’occasion de façon à ce que le Premier Ministre n’y retrouve quelques éléments de sa ville natale. La table était bien entendue à la hauteur de l’esthétisme du reste de l’habitation après qu’un soin mathématique aie été apporté au dressage de la céramique et de l’argenterie sur une nappe aux couleurs d’Amaterasu. Évidemment, chacun des couples serait installé côte-à-côte de sorte à ce que chaque famille voit ses représentants confrontés et Sakuya eu donc le loisir de poser naturellement le regard sur ce garçon un peu plus âgé qu’elle, qui ne semblait pas indifférent à ses charmes. En dépit de son jeune âge, ce n’était pas la première fois qu’on l’abordait avec aussi peu de décence, mais habituellement le gêneur pouvait être écarté sans créer de scandale diplomatique.

« Pourquoi t’inquiéter, Sakuya ? Ce jeune garçon a déjà commis une faute, il va donc se tenir particulièrement tranquille ici...d’autant que ses parents ne sont pas n’importe qui. Je n’imagine pas le savon auquel il risque d’être confronté une fois en privé. Et quand bien même nous serons certainement écartées de la table avec lui après le repas...je saurais lui parler s’il le faut. »

Revenir en haut Aller en bas
Ashikaga Sengo
Infos
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Étudiant.e de 2ème année
Ashikaga Sengo
Étudiant.e de 2ème année
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Ven 12 Fév - 22:08

La Vénus du Béjaune



Tout son être était fébrile. Et quand bien même cela ne fut guère visible de l’extérieur, à l’intérieur, cela faisait de nombreuses minutes désormais qu’il essayait de retrouver la sérénité qui était habituellement la sienne. Morceaux par morceaux, il était désormais un jeune forgeron qui s’épuisait sans cesse à réparer l’armure marmoréenne dont il avait été par le passé si fier, et qui avait été brisée en un si court instant. En transformant ainsi son rôle, il put outrepasser son état, feindre l’innocence et concentrer ses efforts. Il battait le fer de son esprit, il essayait d’emporter au loin cette gêne passagère par le vacarme assourdissant que nécessitait telle entreprise, par les innombrables coups de marteau sur l'enclume de la volonté, les sourcils froncés, et ses joues qui retrouvaient leur teinte naturelle. Pourtant, il avait beau reforger le marbre, le mal était fait; son talon d’Achille rendait sa cuirasse aussi incertaine que la virginité d’une prostituée.

Alors que tous s’asseyaient à une tablée minutieusement préparée, que les parents s’échangeaient nombre de compliments et les politesses qu’induisaient un dîner au sommet, le soliloque se perdait dans le reflet de son visage que l’orfèvre lui avait offert à travers l’argenture qui lui faisait office de miroir. Il avait peur de relever les yeux et d’affronter la cascade éburnéenne qui lui faisait face. En fin de compte, il prit une grande inspiration et son regard dériva lentement vers les adultes.

Son père vantait les mérites de son premier fils, en passe de devenir champion national de kendo. Bien entendu, il ne négligeait pas le second, n’oubliant pas d’ajouter que les deux étaient des génies en la matière et qu’il était fier de ses deux enfants. Une manière adroite de rendre cette maladresse dont il avait été victime comme exceptionnelle. Aucun doute. Sengo se prendrait très certainement une dérouillée une fois que la famille Ashikaga serait rentrée chez elle. Quand bien même auraient-ils ici une minute en privé, il aurait été malavisé de laisser un enfant avec une joue rougie par la pédagogie paternelle chez des invités. A moins que laisser couler un tel incident n’eut été dans les projets du père. Le soliloque, alors qu’il observait son géniteur d’un regard perplexe, faillit commettre l’erreur de reposer les yeux sur l’objet de son fantasme. Il se retint de justesse, et fit mine d’observer les élégantes gravures des parements de bois des murs.

Le dos droit, guindé et avisé, le jeune garçon se tint à carreaux tout le long du repas. Il maîtrisait avec habilité les bonnes manières de la tablée et ne reposa pas un seul instant le regard sur la demoiselle malgré les suppliques de son désir. Il réfrénait ce dernier car s’il s’y prenait une seule fois, tous ses efforts n’auront servis à rien. Et malgré son comportement irréprochable, le talon d’Achille de son armure troublait parfois le vacarme auquel il s’adonnait dans son esprit. Au milieu de la fanfare du soliloque, deux coups de taiko s’arrachaient de sa poitrine à intervalle régulier, le glas de l’innocence, ou plutôt celui de l’insouciance. Au milieu du repas, ses pupilles qui, lorsqu’elles effleuraient la tâche immaculée en marge de son champs de vision, se dilataient, parlaient plus que de raison, plus qu’il ne le pourrait et qu’il ne le voudrait même, sans toutefois mordre au silence qu’il s’imposait. Le forgeron colmatait les fêlures qui s’ajoutait au marbre et qui ne faisait que le fragiliser davantage. Il était en péril, et son instinct lui hurlait de fuir. Il se sentait comme une proie qui évitait le regard de son prédateur, de peur que celui-ci ne le remarque qu’ainsi, et ce sentiment instillait dans son esprit une envie de refuge.

Son Domaine lui tendait les bras. Le Pont pouvait l’emmener loin de tout cela, et il serait conforté dans les bras du vide, le visage chatouillé par une herbe douce et la brise d’un autre monde. Pourtant, il s’y refusait obstinément. Non pas par peur de froisser son père, mais… uniquement par fierté. En réparant son armure, il ne battait de son marteau pas seulement le marbre qui la constituait, mais aussi sa volonté et sa hardiesse. De toutes manières, ce n’était qu’une petite fille. Elle était plus jeune que lui, et elle lui devait le respect. Qu’avait-elle de si particulier ? Rien en fait. Il ne saurait laisser une parvenue le troubler autant. Ce n’était qu’une gamine, elle n’avait rien d’attrayant. Ni l’absence totale de formes, ni une robe si vulgaire, ni une chevelure si longue qu’on aurait dit une sauvage, ni son affreux petit nez, ni ses lèvres beaucoup trop fines, ni sa peau satinée, ni le blanc majestueux qui couronnait deux magnifiques myrtilles fixant avec un air perplexe la personne qui se trouvait en face d’elle…

Réagissant maladroitement aussitôt à sa nouvelle erreur, Sengo figea son regard sur la demoiselle tout en fronçant les sourcils d’un air hostile l’espace d’une seconde avant de reporter son attention sur son assiette. Il s’en était fallut de peu… alors qu’il avait tenté de vulgariser le portrait de la jeune fille, il s’était pris à la contempler. Toutefois, cela n’avait pas duré assez longtemps pour que d’autres le remarquent, et il avait essayé de se rattraper en créant une animosité de façade, fruit de la panique qui l’avait alors pris. Que pouvait-il faire face à une beauté pareille ? Elle paraissait telle à une ange descendue des cieux, une Vénus au regard inondant le monde du Démiurge dans un océan infini de douceur, une singulière apparition, autour de laquelle le temps semblait se figer, et la contemplation n’en devenait que plus déroutante. Des mots aussi simples ne suffisait même pas à décrire une telle peinture. Laissant un soupir silencieux s’échapper de ses nasaux, il terminait son plat.

Le repas s’achevait, et une nouvelle épreuve s’annonçait.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Haruki Sakuya
Infos
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Étudiant.e de 1ère année
Haruki Sakuya
Étudiant.e de 1ère année
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Mer 17 Fév - 6:38

Feat Ashikaga Sengo

La Vénus du Béjaune

La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Aaha


Du côté infantile de la table, le silence sembla s’être instauré de son propre chef en tant que règle d’or. Le jeune Ashikaga voyait sans doute cette adhésion motivée par le désir de ne pas commettre de nouvelle bévue que le Maître de maison aurait cette fois pris soin de relever et d’en notifier le déplaisement inspiré auprès du patriarche de l’enfant coupable. Si, pour le couple Ministériel, l’univers des éloges semblait centré sur leurs deux garçons, il n’en était pas autrement pour l’homme d’affaires. L’on pouvait lui reprocher bien des choses, sur sa conception des lois commerciales comme sur sa vision du rôle de parent, mais douter de l’amour qu’il vouait à sa fille unique aurait été malvenu, quand bien même la principale intéressée n’en fût jamais véritablement témoin.

La future héritière, bien qu’habituée à être on ne peut plus discrète, prêta une oreille attentive aux conversations qui se livraient à l’autre bout de la table. L’éventualité qu’on lui octroie la parole était improbable, mais pas impossible. Ses parents ne feront toutefois que vanter à répétition sa prodigalité dans plusieurs domaines, une maîtrise dont ils connaissaient maintenant le secret...partiellement. Durant ce voyage culinaire, le regard de la jeune fille parvint, de temps à autres, à se poser sur le garçon qui lui faisait face sans que cela ne soit réciproque. La curiosité était à vrai dire sa principale motivation. La seconde étant une certaine gêne à force que ses louanges ne soient chantées par sa génitrice. Son chemin tortillait encore entre le costard et la robe de scène mais il ne faisait aucun doute, malgré son jeune âge, qu’elle porterait les deux à merveille quelque soit son destin. Tout cela restait cependant un futur lointain que la jeune fille n’appréhendait pas encore réellement.

Une chose fût plus immédiate, la conclusion de ce repas ou la jeune génération aura été vantée par son ascendante. Si jusque-là la barrière de l’âge avait séparé la tablée en deux parties, l’homme d’affaires tourna finalement le regard vers sa progéniture. Même s’il la savait parfaitement apte à saisir les subtilités de ce qui s’annonçait, il considérait que cela n’était pas encore de son ressort.

« Sakuya, que dirais-tu de faire visiter la propriété au jeune Sengo pendant que nous nous entretenons avec le Premier Ministre ? »

La question semblait posée sereinement mais elle n’appelait en vérité aucune réponse, seulement une exécution. La jeune Haruki replaça alors convenablement son argenterie avant de quitter la table en saluant respectueusement chaque adulte qui y demeurerait. Son attention fut ensuite dirigée sur le jeune garçon en face d’elle.

« Ashikaga-san, si vous voulez bien me suivre. »

Comme elle l’imaginait, l’invité obtempéra assez rapidement. Après qu’elle ne se soit acquittée d’un sourire à son attention, Sakuya dirigea leur marche jusqu’à quitter la salle de réception.  Elle marqua plusieurs arrêts brefs dans le couloir pour présenter les quelques peintures et sculptures qui l’ornaient. Un exercice auquel elle n’était encore que peu rodée dont l’utilité était surtout de faire présager la richesse familiale. Cependant, puisqu’elle avait le loisir de guider le jeune garçon, elle dirigea rapidement leur route commune vers les jardins, de loin sa partie favorite du domaine.

Là ou les reflets lunaires scintillaient de concert avec sa toison d’albâtre, conférant un éclat accru aux joyaux ornant son faciès par l’obscurité ambiante. Elle n’était pas à l’abri d’une seconde contemplation qui mènerait peut-être à bien plus...mais au-delà de ses manières nobles, une part d’elle-même était apte à user, en dernier recours, de l’arme la plus vicieuse et la plus redoutable dont pouvait disposer une femme en proie à un homme trop insistant afin de s’en écarter. Toutefois, elle l’avait amené ici afin de pouvoir parler posément avec lui. Son étiquette s’allégerait donc quelque peu. Après quelques pas, elle s’installa sur un banc ou elle convia son invité à en faire de même. Ses mains reposaient sur ses cuisses pour éviter toute tentative suspecte et son regard était déjà orienté vers le royaume céleste.

« Ne trouvez-vous pas que la lune est splendide, en cette belle soirée ? »

Quelques instants s’écoulèrent, avant qu’elle ne détourne son regard de l’astre pour observer celui qui se tenait à ses côtés.

« Je dois vous avouer qu’entendre votre père le Premier Ministre parler de vous m’a intriguée. Il semble tout de même plus enclin à vanter votre grand frère que vous-même. Il y a une raison à cela ? »

Bien qu’elle vouvoyait un jeune homme à peine plus âgé qu’elle, elle tentait ainsi de briser cette fine glace qui les séparait encore. Le choix de la tutoyer en retour, s’il le désirait, lui appartenait entièrement dans ces circonstances.

Revenir en haut Aller en bas
Ashikaga Sengo
Infos
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Étudiant.e de 2ème année
Ashikaga Sengo
Étudiant.e de 2ème année
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Jeu 25 Fév - 20:00

La Vénus du Béjaune



Au cours du repas, les adultes avaient convenus des politesses et ils avaient échangés sur leur progéniture avec profusion de compliments. Étrangement, les oreilles de Sengo avaient été particulièrement attentives aux qualités énoncées de la jeune fille qui s’abreuvait avec grâce en face de lui, que ce fusse du liquide qui coulait lentement entre ses douces lèvres ou des hommages témoignées à son égard par les adultes alors qu'elle restait aux aguets, avec une sagacité étonnante. Une espèce d’obsession naissait en lui, c’était entêtant et elle conférait à son intéressée une aura angélique et intouchable, ensorcelant et érotique à la fois. Et lorsque le repas eut été terminé, et que les deux adolescents furent invités à sortir de table, l’idée d’être seul avec Haruki Sakuya le troubla encore davantage. Obtempérant docilement, il n’avait fait que hocher la tête et l’avait précédé, non sans avoir salué les adultes des politesses traditionnelles. Le sourire qu’elle lui avait offert, alors qu’il s’apprêtait à marcher sur ses talons, fit parcourir dans son échine un frisson qui hérissa le moindre de ses poils.

Il l’avait suivi le long des couloirs qui lui paraissaient étrangement étroits et pourtant très longs. Un sentiment d’inconfort s’installait en lui, car, à chaque fois qu’ils s’arrêtaient pour qu’elle lui présente une peinture, ou une œuvre quelconque, les yeux de Sengo étaient rapidement captivés par les lèvres rosées de la jeune fille, et, dés lors, il ne parvenait à s’en défaire qu’au prix d’un effort considérable tandis que les mots qu’elle avait prononcée entrait et sortait de son crâne aussi rapidement qu’une locomotive. Il n’en retenait que le son agréable de sa voix fluette, au point d’en oublier tous les enjeux du sommet qui se produisait derrière eux entre deux des hommes les plus influents du Japon. Sengo la suivait machinalement, tentait de déjouer son envie de la contempler, s’y surprenait souvent, jurait intérieurement, faisait mine d’observer le décor, puis recommençait. Ce n’était qu’un cercle vicieux dans lequel Sakuya était omniprésente. Le jeune garçon ne pensait plus à rien d’autre qu’elle. Elle avait balayée le monde entier par sa simple existence.

L’air frais de l’extérieur saurait cependant peut-être ramener le jeune Ashikaga à ses esprits… et le halo blanc qui tombait sur la jeune fille l’émerveilla encore davantage. C’était tout simplement irréel. Il avait presque envie de la peindre à travers les mots ou sur une toile, ses mains en devenaient nerveuses, ses doigt s’agitaient fébrilement et ses yeux, quelque peu écarquillés, brillaient d’extase à en brûler. Il ne pouvait plus décrocher son regard d’elle, toute tentative était dénuée du moindre espoir. Elle s’asseyait, et l’invitait à en faire de même. Il obtempérait encore une fois, et sans même s’en rendre compte. Les paroles qu’elle avait proférée faisait de même que les précédentes. Il avait l’impression de faire face à une œuvre d’art, et il en restait pantois. La jeune fille était, on peux le dire, un chef d’œuvre de la nature. Comme si les dieux l’avaient modelée pour qu’elle soit un diamant sculpté et poli dés sa naissance. Il était désormais le client du joailler, celui qui, sans un sou, observait avidement le fruit de l’orfèvre en ne pouvant que caresser le vain espoir d’un jour poser ses doigts sur la pierre précieuse qu'il convoitait. Mais peut-être qu’il pouvait s’improviser voleur de bijoux ? Sengo n’avait que faire de la discussion, et il ne s’en cachait pas. Au-delà de cela, il était de toutes façons évident que son interlocutrice eut déjà en tête la réponse à sa propre question.

Il cligna des yeux pour la première fois depuis plusieurs minutes, avant de se lever pour incliner profondément son buste à l’égard de la jeune fille.

« Je vous dois des excuses sincères, Haruki-dono. Votre beauté est le joyau le plus faste de toute cette demeure, il ne saurait qu’éclipser tout cet apparat que vous me présentez depuis que nous sommes sortis de table. Par conséquent, je vous présentes mes excuses. Je n’ai pas su mettre mon émerveillement de côté et vous écouter, mais je tâcherai de me reprendre pour le bien de nos deux familles. »

Ces mots avaient été prononcés d’une voix affirmée, et bien que son jeune âge n’y donne que la crédibilité de celle d’une voix sur le point de muer, il y avait dans sa puissante stature ainsi courbée un sentiment de droiture digne de l’aristocrate qu’il était.

« Malgré tout, continua-t-il, annonçant que ses excuses n’étaient que l’introduction d’une demande particulière. Je sais que cela pourrait paraître égoïste, mais… m’autoriseriez-vous à épandre toute votre élégance sur le papier lorsque je serai rentré chez moi ? Si cela vous rassure, je pourrais même vous les transmettre. Si votre réponse est non, je m’y tiendrai formellement, et je vous en fait la promesse. »

Redressant son buste, son regard déterminé se fichait dans celui de Sakuya avec toute la hargne d’un poète inspiré.

Sengo n’était pas d’un ordinaire honnête. Au contraire, le mensonge faisait partie inhérente de sa vie depuis toujours. Son père en était une des causes, et il ne s’imaginait pas un seul instant qu’il n’en était pas de même pour la jeune fille envers laquelle il éprouvait des sentiments déjà si forts qu’ils en venaient à bousculer sa façon d’être. Il espérait tirer d’elle le soubresaut franc et surpris d’une demoiselle prude. Si ses yeux affichaient les symptômes d’une énergie nouvelle et d’une grande sincérité, ils étaient également aussi acérés que ceux d’un rapace. Il n’essayait plus de se défaire des griffes de sa prédatrice. Il se laissait attrapé, pour mieux répliquer.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Haruki Sakuya
Infos
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Étudiant.e de 1ère année
Haruki Sakuya
Étudiant.e de 1ère année
Lien icône :
Âge :
Sexe :
Rang :
Réputation :
Nom de l'Alter :
Feat :
Facteur A :
JPY :
Journal :
Présentation :
Messages :
Jeu 4 Mar - 14:44

Feat Ashikaga Sengo

La Vénus du Béjaune

La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Aaha


Une fois sortie de cet oratoire auquel elle était rodée plus par formatage que par réflexion personnelle, Sakuya remarqua plusieurs détails troublants chez son interlocuteur. Une attitude dissipée qui prêtait moins d’attention aux paroles de la jeune femme qu’à son physique, un regard qui la contemplait, muni d’une intensité sans doute autant passionnelle que dérangeante. Tant de signes qui convergeaient en un unique constat : ce n’eût sans doute pas été la décision la plus sage du patriarche Haruki de laisser sa fille seule avec un jeune garçon qui, malgré le respect et l’honneur dont il était capable, se laissait clairement contrôler par des sentiments à la pureté variable envers Sakuya. Conséquence de son jeune âge, la principale concernée trouvait cela assez déplacé et plutôr vexant compte tenu du peu d’attention qu’elle obtenait réellement. Son esprit, prisonnier d’un scénario ou ce serait son père et non elle qui choisirait un heureux élu, voyait le jeune garçon bien loin d’être sélectionné, malgré son statut, après sa prestation catastrophique lors d’une soirée si importante. Cependant, contre toute attente, son interlocuteur entreprit de lui-même de s’excuser pour son comportement indécent, enchaînant immédiatement avec une requête qui laissa la jeune fille, de longs instants, perplexe. Ainsi, le regard océan de la jeune fille se perdit dans l’aura lunaire, songeur.

Que devait-elle faire ? Ce dessin, pris en lui-même, était une charmante attention. Mais il n’y avait certainement pas que ça. Elle le recevrait probablement dans les jours qui viennent, puis des lettres, puis une demande de rendez-vous...au nez et à la barbe de son paternel. Elle ne connaissait que trop bien le regard que lui adressait présentement le jeune garçon. Le regard que possède ceux qui tentent par leur langage corporel de prendre l’ascendant par autrui. Une part d’elle exécrait particulièrement ces jeux de pouvoir...mais une autre, qu’elle apprivoisait encore, appréciait s’y adonner et plus que tout, écouter les cris d’indignation des malheureux pendant leur chute, après que leurs ailes n’aient été arrachées sans ménagement. Intérieurement, un ordre résonna comme une supplique peu vertueuse aux oreilles de la concernée...et comme un mauvais présage pour l’interlocuteur.

« Laisse moi m’en charger...je n’apprécie pas qu’il te considères comme un objet au-delà de ses manières. »

Les reflets bleutés des pupilles de la jeune enfant disparurent quelques instants sous un voile de chair. Quelques secondes s’écoulèrent avant que deux miroirs d’améthyste, soulignés par un sourire de connivence, ne se posent à nouveau sur le jeune Ashikaga. Quand il s’agissait du jeu de la malhonnêteté et du rapport de force… cette facette de Sakuya maîtrisait à merveille toutes les méthodes les plus bassement efficaces.

« Ashikaga-dono...en dépit de toute l’impolitesse dont vous avez fait preuve à mon égard...je dois vous avouer que le fait d’être transposée sur le papier par une main, la vôtre, que je suppose particulièrement habile, me réjouit. Il me tarde déjà de pouvoir contempler la combinaison de votre expression artistique et de la source d’inspiration que je constitue… »

Son langage corporel et ses intonations, bien qu’alors fluettes, différaient sensiblement lorsqu’elle s’exprimait ainsi. S’il ne prêtait aucune attention à ses paroles, sans doute le ferait-il à son physique...ainsi, la jeune fille entreprit de se pencher légèrement en direction de Sengo.

« Néanmoins...il serait de bon ton que je ne puisse en faire autant, vous ne croyez pas ? Le charme et l’influence d’un jeune homme tel que vous méritent amplement d’être immortalisés sur le papier et je serais plus qu’honorée de pouvoir être la sculpteuse à qui ce mérite sera attribué. »

Sans aucun avertissement, sans même être prévisible, Sakuya s’empara alors de la main du jeune garçon qu’elle parvint tant bien que mal à forcer à se lever. Le moment était propice pour qu’une deuxième réflexion soit offerte à l’Ashikaga. La proximité avec celle qu’il désirait à tort s’approprier comme un simple objet serait pour lui une épreuve suffisante à ce qu’il ne reconsidère dignement la jeune fille.

« De peur que le son du piano ne dérange nos parents...je ne saurais vous jouer un air de ma composition. Mais à défaut d’une sonate, que diriez vous d’une valse au clair de lune ? »

La malice envahissait son visage. Si son père la voyait aux bras d’un si jeune homme sans qu’il ne l’ai choisi, encore plus en présence d’un homme si influent qu’un ministre ayant autorité parentale sur le coupable….elle était assez curieuse de voir quel serait le résultat.

Revenir en haut Aller en bas
Infos
Hors Ligne
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo] Empty
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
 
La Vénus du Béjaune [Sakuya & Sengo]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-
Heroes Never Die :: Centre de l'ancienne ville de Tokyo :: Chūō :: Ginza