On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?
L’incarnation d’Amaterasu entamait timidement son chemin vers le sommet de son trône céleste mais déjà, les rues Tokyoïtes fourmillaient d’activité. Même un quartier aussi traditionnel que celui d’Otsuka semblait ne pas pouvoir être épargné par le rythme de vie de l’époque moderne. Heureusement, l’architecture du lieu survivait à la folle course à la grandeur dont la métropole, plus particulièrement le quartier de Roppongi, était devenu l’une des nombreuses victimes. Bien que dans l’air flottait une délicieuse odeur de cerisiers d’hivers qui, si l’on possédait un minimum d’imagination, était un aller sans retour pour l’ère Edo lorsque l’on fermait les yeux, ce n’était pas uniquement le simple plaisir d’un voyage dans le passé qui te menais jusqu’ici.
Un évènement en particulier faisait la une de l’actualité ce matin. La nuit dernière, ce que les autorités présentaient comme une petite bande de voleurs sans scrupules s’était introduite dans un dojo qu’ils avaient mis à sac avant de dérober nombre d’armes précieuses et de disparaître tout aussi rapidement qu’ils n’étaient apparus. En tout cas...c’était la version officielle. Mais en lisant le nom de la malheureuse victime, tu t’étais déjà convaincue que quelque chose clochait. Ce nom, c’était celui du seul homme qui ne t’ait jamais chassée de son antre d’apprentissage pour ton impulsivité, et qui avait même pris le temps de te montrer comment ne plus en être l’esclave en la mettant au service de ton corps. Puis, vint ce beau jour ou des responsabilités maternelles s’imposèrent à toi, te forçant à quitter cet apprentissage du jour au lendemain sans même un mot d’excuse. Malgré la brutalité de ton départ, l’instructeur n’avait jamais cessé de demander régulièrement de tes nouvelles en n’omettant pas de préciser qu’il attendait impatiemment ton retour dans son antre. Bien que ce ne fut pas dans les meilleures circonstances, imaginant l’aide dont il pouvait avoir besoin, tu n’avais presque pas réfléchi avant de saisir cette occasion de revoir ton vieux Maître.
D’autant que tu le connaissais suffisamment pour savoir qu’une simple bande de petites frappes n’aurait jamais réussi à le dépouiller de ses armes qu’il conservait précieusement dans une armoire scellée, dont il ne se séparerait de la clé qu’au prix de sa vie. Puisque l’article n’avait pas mentionné sa mort, on l’avait certainement assommé pour s’emparer de la clé...et si on savait qu’il la gardait sur lui, un de ses élèves était forcément responsable. Traduction, ce n’était pas n’importe qui derrière ce vol.
Une rapide entrevue avec l’instructeur aura d’ailleurs suffi à confirmer tes doutes. Il avait un sacré bandage sur le crâne qui ne laissait que supposer l’importance de la blessure subie, bien qu’elle restait moindre que la plaie que devait comporter son âme après la disparition de ses armes fétiches. Tout avait disparu, même l’arme dont il était le plus fier, qui se passait de génération en génération selon ses dires. L’homme avait même une idée bien précise de l’emplacement ou se terrait son trésor puisque l’élève concerné, il l’avait pris la main dans son propre sac avant de le questionner et d’apprendre que ce jeune délinquant qu’il avait décidé de recueillir dans son dojo était un orphelin endoctriné par un clan de Yakuzas. Hélas, une fois de plus la doctrine mentionnant la chasse du naturel et sa conséquence se vérifiait. Cela dit, même pour toi, aller récupérer seule une collection d’armes dans un territoire contrôlé par des criminels n’était pas une mince affaire. Ton ancien professeur t’avait toutefois rapidement rassurée en disant que tu ne serais probablement pas seule sur le coup...mais à l’heure actuelle, hormis des passants désintéressés, tu ne savais pas exactement qui est ce que tu attendais pour te diriger vers l’adresse ou le butin précieux se trouvait.
Les lignes des Mobiles d’Éjection de Transport Rapide Onirique étaient bondées en ses premières lueurs du jour. La majorité des PNJ suivaient leur train quotidien, et allait simplement à leur travail, à leur cours, ou peut-être même que certains rentraient chez eux. Mais elle, aujourd’hui, prenait la direction opposée de son école héroïque. Habillée dans une tenue que beaucoup penserait être un cosplay, la direction de son voyage dans le métro était évidente.
Le dojo de Maître Takeda. Elle avait reçu une missive de ce dernier. Si au début, elle pensait que son ancien sensei, qui gérait le club du Kenjutsu de son ancien lycée, dans lequel elle était devenue la présidente, son cœur s’est vite vu pris de chagrin. Il demanda de l’aide suite à une mésaventure récente. Mikazuki ne pouvait bien évidemment pas oublier le professeur qui lui avait montré une autre voie que celle de sa famille dans l’art sur sabre, lui donnant des connaissances sur une autre classe de héros ! Bien que Takeda-sensei avait compris son choix de partir sur une branche héroïque, il lui avait laissé entendre que si jamais elle souhaitait se reconvertir, elle serait toujours la bienvenue. Ainsi, la quête s’affichant en priorité absolue, elle avait pris le premier M.E.T.R.O disponible, et se dirigeait vers son dojo.
Mais à l’inverse de la majorité des gens, qui profite de l’endroit pour dormir ou récupérer, d’où le nom de ce merveilleux appareil de transport qui permettait de traverser la ville en un instant, plus rapidement encore que son Fast Travel, elle était bien éveillée. En effet, elle avait fait des recherches sur les derniers faits divers qui s’étaient passés dans Otsuka, et il ne fallut pas énormément de temps pour la protagoniste de Mikazuki Fantasy III de trouver des informations sur cette quête. En effet, dans ce quartier si proche des racines du Japon, Yokai, Magie, Humain et Tradition cohabitaient tous ensemble. Mais cela voulait aussi dire que certains se pensaient au-dessus des traditions, et qu’ils pouvaient les bafouer sans aucun souci.
C’est une chose, qui doit à sa propre ascendance, l’héroïne en herbe ne pouvait tolérer. Si elle était la première à accepter le changement, elle était également la première à respecter les traditions. C’est bien pour cela qu’elle avait affronté son grand-père et sa mère pour pouvoir choisir son destin. Pour se défaire des traductions, tout en suivant celles-ci.
Elle finit par arriver dans le quartier historique, la ligne s’étant vidée à l’approche de ce dernier. Sortant avec aise, elle rangeant son téléphone dans sa poche. Après avoir fait quelques pas en dehors de la station de métro, la jeune gameuse en prenait plein les yeux une nouvelle fois, sur ce lieu qui dénotait clairement du reste de la capitale. D’ailleurs, comme à l’instar quand elle vient dans ce lieu, ses habits, et les habits de tous les passants, avaient changés, pour être dans un style plus traditionnel. C’était sans aucun doute un sortilège de l’environnement. Cela ne la gênait pas, au contraire, elle trouvait que cela lui donnait un cachet supplémentaire.
Mais le marqueur sur son radar lui rappela bien vite qu’elle devait se dépêcher, et sans attendre, elle se dirigea vers le lieu de rencontre de la quête. Elle aurait le temps d’admirer l’endroit bien plus tard. Ne tardant pas, elle utilisa son Fast Travel pour arriver au dojo en un temps record, et entra respectueuse dans ce temple du Kenjutsu. Posant ses chaussures à l’entrée, elle arriva finalement dans la pièce du dojo, et trois choses lui sautaient à l’œil instantanément, mettant en surbrillance les faits importants.
C’était visible des l’entrée. Les armoiries étaient vides. Cet endroit de stockage et de collection était tristement vide. Elle s’en rappelait, elle adorait observer les sabres, et en apprendre les caractéristiques, et leur histoire. C’était d’ailleurs à ce moment que le maître du dojo avait compris le talent inné de la jeune fille, grâce à son alter, à reconnaître la valeur d’une arme, et de son porteur.
Évidemment, la deuxième chose qui lui sauta aux yeux était son ancien sensei, qui était blessé à la tête, le bandage sur sa tête indique même un coup en traitre. Ce dernier n’avait sûrement pas eu le temps de se défendre. Mais ses yeux, et son infobulle, indiquait clairement que si qui avait été blessé plus qu’autre chose, c’était son esprit.
Enfin, la dernière chose est une personne qu’elle ne connaissait pas. Une femme, à la chevelure argentée, et à l’apparence clairement exotique. D’ailleurs, ses habits étaient bien différents de tous ceux de l’endroit. Avec ses souvenirs des nombreux parchemins des anciens qu’elle a lu et joué, il était évident que la jeune femme était une valkyrie, qui venait de terre très éloignée du Japon ! Trop la classe, Takeda-sensei enseignait même à des personnes lointaines et venues d’ailleurs. Puis, elle semblait être là pour la même raison qu’elle.
Souriant à la femme, son regard fini par se tourner vers Takeda-sensei, clairement inquiet. Ça n’allait pas fort, elle le voyait bien. Par respect, elle s’installa devant ce dernier, après bien évidemment avoir salué le dojo. Elle n’allait pas y aller par quatre chemins.
- Takeda-sensei. C’est un plaisir de vous revoir, même si j’aurais espéré que ce soit dans d’autres circonstances. Mais n’ayez crainte…
La jeune lapine prit un sourire rassurant, en posant son poing sur sa poitrine, de manière assurée. Si la jeune fille avait le moindre doute dans son esprit, elle ne le montrait pas.
- Je vais récupérer vos sabres légendaires, réparer votre honneur, et rappeler à ses voleurs le sens du mot respect si j’en ai l’occasion.
Puis son regard se reposa sur la femme exotique. Elle se leva, pour faire face à celle-ci.
- Je… Ou nous. Je ne semble pas être la seule à qui vous avez demandé de l’aide, Takeda-sensei. Si vous nous faisiez les présentations ?
Ainsi commença cette quête importante pour Mikazuki : L’Héritage ancestral.
Ton attente ne fut pas très longue. Bien qu’elle fut meublée par une interrogation sur les renforts dont tu bénéficierais, les options allant en ton esprit d’un seul samouraï âgé à une troupe de jeunes rônins à la fougue débordante, lorsque la réalité du scénario se présenta à tes yeux, ta surprise fut difficile à dissimuler. Il s’agissait donc également d’une élève de Takeda-sensei, mais elle ne semblait pas être très âgée...même si tu accordais une confiance sans faille au Maître, l’utilité qu’elle pouvait avoir t’échappait encore. Etais-ce l’élève prodige de sa nouvelle génération d’apprentis ? Tu le découvrirais rapidement lorsque vous passerez aux choses sérieuses.
Ce dont tu put déjà être témoin était le profond respect qu’elle témoignait envers son instructeur, mais également une certaine confiance en ses capacités qui semblait inébranlable. Avant même d’avoir remarqué ta présence elle avait déjà clamé haut et fort qu’elle se chargerait de ramener l’héritage en ce lieu, sacré pour un homme, dont il n’aurait jamais dû être extorqué. Sa tenue de Volva orientale et ses manières suffisaient à comprendre que contrairement à toi elle ne faisait absolument pas tâche dans le paysage. Dès lors qu’elle se présenta face à toi, son enthousiasme et sa bravoure affichées provoquèrent l’apparition d’un rictus sur ton faciès tandis que tu posais ton regard dans le sien. Rapidement, le Maître se positionna légèrement en retrait par rapport à vous deux avant d’effectuer les présentations.
« Même si cette dernière n’a plus pratiqué en ce lieu depuis bien longtemps, je considère qu’il est d’usage de présenter les aînés à la jeune génération en premier lieu. Ainsi, Mikazuki, je te présentes Astrid, une battante venue me trouver jadis car bien d’autres enseignants de notre noble art trouvait son trop plein d’énergie inapproprié à la discipline. »
La posture de l’homme âge s’inversa alors, la présentation succédant.
« Et toi, Astrid...permet moi de te présenter Mikazuki, l’une de mes meilleures élèves lorsqu’elle pratiquait ici. Malheureusement pour mon dojo, elle a choisi d’embrasser une carrière héroïque à Yuei, tout comme ton défunt frère et quand bien même le professeur que je suis ne peux que lui souhaiter une prompte réussite...l’homme que je suis ne peut s’empêcher de souhaiter le retour de cette lumière printanière parmi mes élèves. »
Puis, ayant certainement témoigné de votre détermination sans faille à toutes les deux, l’homme se retira respectueusement, vous laissant ainsi le loisir de vous découvrir davantage avant de commencer votre voyage initiatique, après vous avoir communiqué l’adresse de votre destination finale. Quittant le samouraï du regard, tu observas de nouveau ta compagne de route un bref instant avant de rompre le silence, plus ou moins cordialement.
« Tu me vois enchantée de te rencontrer, Mikazuki. Permet moi de poser un détail dès le début de notre conversation...je n’ai aucune réticence à l’utiliser si tu le souhaites mais en ce qui me concerne je n’aime pas être vouvoyée. »
Ce que tu espérais, car bien évidemment l’instructeur n’avait pu s’empêcher d’évoquer ce détail, était qu’elle ne te demandes pas d’épiloguer sur ton frère durant tout le trajet. Même si une couche de béton recouvrait aujourd’hui ces souvenirs en ton esprit, l’intérieur pouvait encore exploser et te coûter toujours davantage d’amour propre si on tâtait trop la surface. Hélas, il te semblait assez logique qu’elle finirait par aborder le sujet. Tu étais après tout toi-même curieuse d’en apprendre plus sur cette héroïne en herbe… d’abord Shina, ensuite Iwasawa, et maintenant elle. Le Destin avait-il décidé de te faire rencontrer l’intégralité des apprentis de ce lycée ? Etais-ce un quelconque signe à interpréter ?
« Bien...alors. Takeda-sensei a reconnu l’un des voleurs comme un de ses propres élèves, un certain Hyuga Mitsuhide. Le heureux hasard fait qu’il connaît l’adresse de ce jeune homme et qu’elle ne se situe qu’à deux pâtés de maison d’ici...je te proposes que l’on aille récupérer l’héritage de notre professeur sans plus tarder ? »
Attendant d’échanger avec elle un regard approbateur, tu furetas brièvement les alentours en quittant le dojo avant d’ouvrir la marche. Un détail t’avait parcouru l’esprit sans réellement t’alarmer. Si la seule arme dont tu bénéficiais était la colère au service de ton corps, en était-il autant pour l'adolescente ? Non pas que tu avais vraiment besoin d’autre chose, mais peut-être se posait-elle la même question que toi ? Établir un semblant de stratégie de groupe avant d’entrer dans un repaire de Yakuzas rompus au maniement du sabre ce n’était sûrement pas une mauvaise idée.
« Au fait, Mikazuki...loin de moi l’idée de te sous-estimer, même si je n’ai aucune idée de tes capacités, mais si jamais tu as besoin d’un coup de main là-dedans n’hésite pas à me prévenir. Cela dit c’est toi l’héroïne donc tu es certainement tout autant capable que moi...et j’avoue que tu es sûrement une meilleure stratège. Comment penses-tu qu’on devrait pénétrer le bâtiment ? Droit au but ou bien plus discrètement ? »
Pendant un instant, les deux protagonistes s’observaient. Un temps éphémère, où deux vies littéralement différentes se croisaient, âme dans l’âme. Pouvait-elle seulement imaginer que la jeune femme devant elle avait vu ses ailes brûlées, par le même désir qui l’animait elle ? Était-ce la chance, le talent, ou le destin, qui avait fait que les deux, qui semblaient avoir commencé au même point d’une certaine façon, avaient fini par prendre des chemins totalement différents ? Mais il n’y avait guère ces réflexions dans la jeune fille, juste une détermination sans faille.
Mais la contemplation se termina bien vite, quand le Maître avait fini par prendre la parole, présentait les deux membres du groupe entre elles. Quand il présenta Astrid, son nom s’afficha dans son HUD, dans l’emplacement des membres du groupe pour cette quête, et les informations se mirent à toujours dans son codex. Ainsi, elle apprit qu’Astrid était du genre à avoir plein d’énergie, et elle devait sûrement être une impulsive par nature. Ce qui veut dire qu’ici, elle sera, si un combat devait se lancer, elle sera sûrement le DPS majeur du groupe. Mais elle apprit surtout que son frère était héros… Pouvait-elle supposer qu’il était mort, comme de nombreux autres, lors de ce jour cataclysmique ? Mais par curiosité, elle n’allait pas poser la question, elle savait que c’était un sujet sensible pour beaucoup, même cinq ans après.
Les présentations faites, Takeda-sensei, après avoir indiqué aux deux où se trouvaient la fin de leur quête, où comme Mikazuki a fini par le comprendre, uniquement le prochain checkpoint de celle-ci, il se retira dans ses quartiers, elle l’espérait pour se reposer. Son attention fut donc naturellement dirigée vers la Valkyrie qui se tenait devant elle. Sans détour, elle annonça qu’elle voulait que les deux se tutoient, ce qui n’en gênait bien évidemment pas la jeune femme. Mais c’est la suite qui prit par surprise la jeune héroïne en herbe, qui écarta un peu les yeux quand elle entendit le nom du coupable de ce crime.
- Mitsuhide ? C’est lui qui a fait cela ?
Le visage de Mikazuki reprit bien vite ses traits normaux, mais il était clair que la jeune fille semblait perdue dans ses réflexions. Oui, elle le connaissait, enfin un peu. Il est arrivé vers la fin de son apprentissage ici, quelques mois avant qu’elle ne rejoigne le cursus héroïque, et qu’elle n’est plus le temps de venir s’entraîner ici. À vrai dire, elle était plus surprise par le fait qu’il ose le faire, que le fait qu’il pense le faire. Elle savait le milieu duquel provenait Mitsuhide, Takeda-sensei lui avait demandé de le surveiller, qu’il ne fasse pas de vague. Si c’est de son professeur qu’elle tient sa philosophie de la seconde chance, elle est bien moins idéaliste sur le sujet que ce dernier. Enfin, elle avait appris à ses dépens que les gens ne pouvaient changer que s’il le souhaitait…
Désormais, s’ils ne voulaient pas redresser leur chemin après une seule demande, Mikazuki ne posait plus de questions, c’était inutile.
Mais elle connaissait l’alter de son ancien camarade, et il pouvait s’avérer problématique… Surtout qu’elle n’était pas censée utilisé le sien… Normalement. Elle portait sa main sur son menton, en pleine réflexion de comment opérer pour agir, quand Astrid releva aussi la question de la stratégie. Contente de voir que les deux avaient au moins la même longueur d’onde sur ce sujet, elle répondit à cette dernière, toute en lui donnant toutes les informations de son codex qu’elle possédait sur le coupable, levant le doigt en l’air un instant comme si elle swappait… L’air ?
- Je crains que je ne puisse pas valider une attaque frontale, et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, il aurait le temps de fuir avant même d’arriver à lui. Cet endroit est rempli de passages secrets, et de raccourcis, et même si j’en connais la majorité, vu qu’il vit ici, il doit les connaître comme ça… Et j’ai du mal à croire qu’il est opéré tout seul, ce qui veut dire que les endroits sont sécurisés par des complices qui pourraient donner l’alerte avant même qu’on arrive chez lui…
D’ailleurs, on devrait sortir par les portes de derrière… Qui dit qu’ils ne surveillent pas la porte d’entrée s’ils sont plusieurs ?
Ensuite vient Mitsuhide lui-même. Takeda-sensei voulait croire en lui pour le sortir des bas-fonds de notre pays, mais il semblerait que sa bonté n’est pas suffi. Mais je sais qu’il n’aurait pas eu le cran de le faire tout seul. Il n’était pas si doué au sabre que ça, et semblait ne pas connaître les règles de respects élémentaires. Mais au-delà de son caractère et de ses compétences, ce qui pose problème est son alter. En effet ce dernier Buso Bunraku, lui permet de contrôler des armes à distance, comme si c’était des marionnettes. S’il décide de combattre, et vu qu’il possède la majeure partie des armes du Maître… Affronter dix lames tranchantes légendaires ne va pas être une chose aisée.
Enfin…
Mikazuki fit une halte dans ses explications, et observa autour d’elle, et son regard s’arrêta sur le vestiaire des femmes en lui-même. Le Maître semblait attendre son retour avec impatience, est-ce qu’elle pouvait espérer que cette tenue soit encore ici ?
- Je reviens rapidement.
Elle s’excusa, et se dirigea donc dans les vestiaires des femmes. Ici, elle chercha parmi les différents casiers, pour finir devant celui qui était le sien à son époque. Elle sortit de sa poche sa clé, qu’elle avait prise avec elle, au vu de la demande de son maître. Un plaisir non dissimulé apparu sur son visage quand le cadenas laissa la clé l’ouvrir, et que le contenue du casier lui fut dévoilée. Sans attendre, elle se changea, et retourna quelques minutes plus tard vers Astrid.
Quand elle retourna dans le dojo, sa tenue était différente. Elle était ornée entièrement de noir, et bien qu’un peu stylisée, aussi bien dans son esprit que dans le monde réel, Astrid pouvait clairement voir que cette tenue était une utilisée par des ninjas traditionnels.
- Je suppose qu’il ne m’en voudra pas si je te montre ce secret… Enfin, ce n’est pas le moment de se poser ce genre de question, chaque minute compte. La dernière chose qui empêche de faire un assaut frontal, c’est non seulement le fait qu’il me connaisse, et que, soyons franche, je suis quelqu’un que l’on repère de loin. S’il me voit, il va savoir de suite pourquoi je suis là… Et surtout, je suis légalement interdit d’agir… Je vais devoir agir à visage voilé si je ne veux pas que qui que ce soit découvre que je suis ici.
Ainsi, je te propose ce plan d’action suivant… Takeda-sensei indique que tu possèdes un surplus d’énergie… Je me demande s’il ne serait pas plus judicieux de se séparer. Tu attaques par le front, et j’attaque par l’arrière. C’est quoi déjà le proverbe… Divisé pour mieux régner ?
Rapidement, la future héroïne se montra bien plus instruite que tu ne l’aurais supposé. Non contente de posséder de très bonnes informations sur la cible principale ainsi que sur sa demeure, elle confirma bien évidemment ton intuition quand au fait que, piètre stratège que tu étais puisque ta meilleure tactique se résumait à briser tout ce qui se dressait sur ton chemin, l’adolescente avait de bien meilleurs notions que cela. En effet, si pénétrer de front était un moyen efficace d’amener toutes les menaces à soi en un temps record...ça ne créait pas forcément une débâcle suffisante dans l’organisation pour que les véritables cibles n’aient le temps de fuir. D’autant que d’après les dires de ton acolyte, les lieux étaient particulièrement bien équipés pour la fuite, si bien qu’il serait impossible de tout couvrir à vous deux. Non contente d’avoir fourni une bien meilleure analyse tactique que toi, bien que cela puisse être mis sur le compte d’une certaine paranoïa, elle opta même pour une sortie plus discrète de l’enceinte du dojo. Elle marquait un point. S’il s’agissait bel et bien de Yakuzas, le fait qu’ils aient laissé l’homme en vie n’était certainement pas dû au hasard. Peut-être n’attendaient-ils qu’un mouchardage de sa part pour avoir une bonne raison de prendre sa vie ? Ce scénario aurait demandé qu’une de vous reste ici mais c’était un luxe dont vous ne bénéficiez pas. D’autant que Takeda-sensei demeurait, même sans ses armes fétiches, un homme tout à fait apte à se défendre seul. Le couver serait pour lui une honte bien trop grande.
« Je n’en savais pas autant sur ce petit garnement...ça me donnerait presque envie de le ramener ici en même temps que toutes les armes. Afin que notre Maître ne puisse s’octroyer lui-même réparation de cet affront. Hélas, un enlèvement, même si c’est une vengeance plutôt légitime, ça ne lui plairait pas du tout. »
Les enseignements du Samouraï n’étaient pas exactement entrés dans ton esprit comme une lettre à la poste. Si certains des principes assimilés guidaient encore tes actions aujourd’hui, il y en avait d’autres que tu comprenais moins, voire que tu réfutais en bloc aujourd’hui. Toutefois, puisque tu œuvrais au nom d’un homme t’ayant formée, c’était la moindre des choses de se plier momentanément à son code de conduite. La principale difficulté serait de ne tuer personne et pour cela tu avais besoin d’un apaisement considérable. Ce que ta partenaire te laissas le temps d’accomplir durant une absence dont tu découvris à son retour qu’elle fut motivée par un changement de tenue radical. L’anonymat total...c’est ce à quoi tu n’avais pas du tout pensé. Même si tu avais emporté ton masque avec toi, ta combinaison paratonnerre manquait à l’appel...bon, tu ferais avec. Au moins on ne pourrait pas identifier ta véritable voix.
« La Miko s’est transformée en Kunoichi, à ce que je vois. C’est donc sous la bénédiction d’une déesse louve que tu effectueras cette petite promenade. Ils seront attirés et subiront son courroux de plein fouet pendant que tu devras te faufiler pour appréhender le coupable et récupérer les trésors dérobés. C’est ça le plan ? »
Bien que sa prise de risques demeurait assez importante, tu lui faisais clairement assez confiance pour que le rôle d’appât ne te conviennes. C’était même l’occasion rêvée pour exercer tes nerfs, bien que tu devrais veiller à ne tuer personne cette fois-ci.
« Cependant...toi qui le connais. Tu voudrais bien me faire une description sommaire de son apparence ? Ce serait fâcheux que je l’assomme comme les autres s’il est le seul à savoir ou sont cachées les armes. »
Même si en ce qui te concernait, le sort d’un enfant des rues crachant de la sorte sur une main tendue par un homme si généreux était le dernier de tes problèmes. Ce n’était pas à toi de décider de sa mort, pour une fois...et quand bien même elle devrait survenir, il fallait d’abord récupérer les armes. Tu espérais bien entendu que cette retenue anime également ta partenaire mais il n’y avait aucune raison d’en douter à priori.
« En tout cas tu n’as pas à t’en faire pour ta présence là-bas...s’il le faut vraiment je ferai en sorte d’être admise comme seule responsable, bien que j’espère ne pas avoir à en arriver là. Ton chemin me semble encore bien trop immaculé pour que de sombres histoires ne viennent faire office d’obstacle sur celui-ci. »
Tu ne pouvais néanmoins t’empêcher de t’interroger quand à la quantité d’informations qu’elle possédait. Certes, elle le connaissait, mais cela n’expliquait pas tout. Même si tu ignorais le passif entre ces deux adolescents, il valait mieux pour la future héroïne que cela ne vienne pas altérer son jugement, pour peu qu’elle vienne à tomber face à face avec lui. Dans son corps de métier, surtout à son âge, par les temps qui courent, il valait mieux garder ses mains aussi propres que possible.
« Tu m’as l’air bien au courant du plan de sa maison, également. Peut-être vaut-il mieux qu’on se sépare dès maintenant pour ne pas attirer l’attention ? En tout cas...puisque tu comptes attaquer par le flanc le moins exposé, je devrais peut-être réfléchir à une sorte de signal pour te prévenir que j’ai réussi à monopoliser l’attention ? A moins que ça ne soit pas nécessaire. »
Mikazuki hocha la tête au dire de la jeune femme, même si elle ne comprenait pas vraiment ce qu’elle voulait dire par la bénédiction d’une déesse louve. Elles n’étaient ni dans une montagne, ni dans une rizière, elle ne voyait pas en quoi Yama-no-kami viendrait la bénir ici… Mais il est vrai que la femme à la chevelure de la neige semblait venir d’ailleurs, alors il s’agissait peut-être l’une de ses divinités ! Elle devrait lui poser la question, une fois cette quête accomplie ! Elle adorait en apprendre sur le monde !
- Transformer en kunoichi… En effet… Ou peut-être que j’ai toujours été une kunoichi dès le début ?
En tout, c’est le plan si tu es d’accord ! Désolé de te mettre sur le devant de la scène, mais autant que j’aie envie d’aider le maître de ce temple du sabre, je ne peux me permettre de laisser les yeux capteurs du gouvernement me voir en train de me battre. J’en entendrai parler pendant des mois sinon.
Les oreilles de la jeune fille bougèrent légèrement quand Astrid lui demanda de lui décrire Mitsuhide. C’est vrai, elle avait tout dit, sauf la description physique, en soi, le plus important.
- Désolée ! C’était tellement évidemment pour moi que j’en ai oublié le plus important. Mitsuhide doit être dans ma tranche d’âge environ, bien que les traits tirés par la fatigue, et probablement sa vie dans le royaume des ombres, doivent le vieillir un peu plus.
Encore une fois, elle semblait swapper quelque chose devant elle. Pour Mikazuki, elle changeait simplement la page de son codex concernant Mitsuhide Hyuga. Une représentation graphique apparaissait devant elle. Elle semblait tourner autour de ce dernier, faisant des gestes pour indiquer ses dires, bien qu’Astrid elle, ne voyait absolument rien.
- Il mesure 1m65, et il pèse 62kg. Sa peau est quelque peu mate, et il a un visage assez sévère, fermé. Il a des yeux marrons, et sa chevelure est… Euh, je ne connais pas vraiment les noms, mais… Il est rasé sur le côté, et il a gardé une touffe au-dessus. J’ai presque envie de dire… Le cliché du délinquant qui se veut un peu classe ? Que décrire de plus, il n’est pas spécialement corpulent, mais il a deux signes distinctifs.
Le premier, c’est au bout de chaque doigt, il a une sorte de bobine de fil… Son Alter. Le second, c’est sur son avant-bras droit, il possède une marque de brûlure.
Une fois décrite, son image disparaissait du champ de vision de Mikazuki. Au dire de la jeune femme, Mikazuki fronça légèrement les sourcils, et indiqua simplement ses mots.
- Je ne jugerai rien, mais… Pas de mort, d’accord ? Une fois les armes récupérées, c’est à Takeda-sensei d’appeler la police. Je suppose que la seule raison qu’il refuse, c’est la valeur des armes et qu’ils ne voudraient pas les voir disparaître dans les mains du gouvernement… Je suppose.
Finalement, celle habillée en kunoichi hocha la tête négativement. Non, elle ne connaissait pas le plan de la maison, loin de là. Sa mini-map ne faisait que lui indiquer, par déduction logique, où se trouvait la maison des connaissances qu’elle avait de l’endroit, étant venue assez souvent s’entraîner dans cet endroit.
- Je ne connais pas le plan de la maison malheureusement, je devrais être aux aguets constamment. Évitons le signal également, s’ils ne comprennent pas ce que cela veut dire, cela peut attirer l’attention des civils sur l’endroit, et il vaudrait mieux éviter, non ? Enfin, je vais partir par les toits du dojo… Une habitude que le Maître m’a fait prendre lors de mes entrainements dans ces arts-là… L’avantage de ce lieu, c’est que les maisons permettent ce genre de déplacement, bien plus difficile parmi les immeubles.
Je t’aurais toujours à l’œil quoiqu’il arrive, je ne serais pas sur ton chemin, et je m’arrangerai selon tes mouvements. Alors, je suppose… Euh… Amuse-toi ?
Évidemment, la fin de la phrase a été énoncée sur le doute. Mikazuki ne comprenait simplement pas le plaisir de taper sur les gens, comparés à d’autres personnes. Pour elle, s’était avant tout arrêté un crime, et finir le combat le plus rapidement possible. Peut-être que la femme était comme elle… Mais vu les dires de son sensei, et les siens… Peut-être qu’elle aime ça au fond. Enfin, pour cette fois, elle ne dirait rien. Si le maître l’avait appelé elle, et s’il souhaitait que ça reste en mission clandestine, ça devait être pour une bonne raison.
La lapine finit par mettre sa cagoule et son masque, pour camoufler entièrement son identité. Une fois cela fait, elle observa une dernière fois Astrid.
- Bien, on peut lancer l’opération de sauvetage des esprits des lames de notre sensei. On se revoit sur place, Valkyrie étrangère !
Sans plus attendre, Mikazuki s’élança vers un des poteaux du dojo, pour grimper à celui-ci, son Alter lui indiquant tout les endroits où elle pouvait s’accrocher. Après quelques acrobaties, elle sortit par une des fenêtres sur le toit, et disparue du champ de vision d’Astrid.
La première chose que la jeune ninja en herbe fit, c’est de prendre un peu de hauteur, et de se camoufler, pour observer les environs. D’ici, elle pouvait voir sa destination, et les rues, encore assez désertes. On était qu’en début de matinée après tout. Mais elle ne resta pas longtemps cachée, et avança vers sa destination, en passant par les toits et les ruelles. Elle s’en souvenait, au début, elle avait eu énormément de mal, mais maintenant…
Son entrainement héroïque lui rendait bien service aujourd’hui. Elle pensera à remercier Aconitum quand elle la croisera.
La description du fameux élève fut pour le moins complète. Bien que malgré les informations détaillées de ta partenaire, cela se résumait en ton esprit à un gringalet encore loin de la majorité qui voulait jouer les caïds et dont le besoin de reconnaissance avait fini par nuire au seul homme ayant daigné le considérer convenablement dans sa vie. Ce serait vraiment une tâche ardue de te retenir de le toucher si tu le voyais...puis, une petite gifle, ça ne faisait de mal à personne après tout, non ? En revanche, la gestuelle de l’adolescente retint cette fois ton attention. Sans doute étais-ce une simple habitude fâcheuse prise lorsqu’elle énumérait autant d’informations afin de les faire défiler dans sa mémoire comme elle semblait le faire physiquement ? Pour peu qu’on se prenne au jeu elle devait être assez drôle à côtoyer. Cela dit, pour l’instant, tu ne fis que dissiper les craintes qu’elle pourrait avoir avec un optimisme presque déplacé compte tenu du pétrin dans lequel vous alliez vous fourrer.
« Ne t’en fait pas. Ce n’est pas pour moi que je le fais mais pour notre Maître alors...aucun sang ne coulera. Du moins...si on ne me contraint pas à le faire. »
Car malgré ta bonne volonté, si tu te retrouvais avec un canon dirigé droit sur la tempe ou un sabre prêt à séparer ta tête du reste de ton corps, aurais-tu vraiment une autre solution ? C’était mieux de ne pas y penser et de te concentrer comme tu le faisais habituellement. Ainsi, se fendant d’ultimes conseils et d’un surnom assez flatteur avant de se mettre en route de son côté, tu ne pus qu’apprécier l’adaptabilité dont Mikazuki souhaitait faire preuve. Tu avais complètement omis de la renseigner sur ton Alter mais puisque vous alliez œuvrer dans des directions séparées, aucun risque de dommage collatéral ne devrait se présenter. Quelques minutes s’écoulèrent avant que tu ne prennes la décision de quitter le dojo à ton tour, un laps de temps assez suffisant pour que l’on ne puisse, en théorie, pas relier la présence de la jeune héroïne à la tienne. Fort heureusement, si son adresse surnaturelle lui avait permis de prendre un raccourci lui évitant d’avoir à traverser les rues, le tien te permis d’atteindre la bonne rue en un temps record, profitant de la faible densité de promeneurs pour te comporter en simple joggeuse bien que ta vitesse pouvait rendre jaloux tout les praticiens du dimanche. Cela dit, une fois l’édifice cible en visuel, ton attitude se fit toute autre. A commencer par ton visage désormais recouvert par ce masque d’Okami qui rendait ta voix infiniment plus rauque et profonde qu’elle ne l’était en réalité.
L’avantage c’était que l’endroit était suffisamment désert pour que tu n’attires pas l’attention et donc les autorités dans une poignée de minutes. Mais étais-ce vraiment le cas ? Tenter d’avoir une allure de marche normale tout en se concentrant sur le moindre bruit alentour, si infime soit-il, ne fut pas une mince affaire mais heureusement aucun son n’éveilla de doute en toi. Aux abords de la bâtisse, tu te figeas cependant un instant, entièrement à l’écoute. De là ou tu étais, même si tu ne voyais rien pour l’instant, aucun éclat de voix ni aucune respiration ne s’élevait dans l’air. Personne dehors, donc ? Peut-être des gens aux aguets ? Il faudrait bien que tu prennes le risque de te montrer à un moment, mais la question était surtout de savoir si Mikazuki était déjà à l’œuvre de son côté. Cela dit, puisque tu lui faciliterais certainement la tâche en inaugurant le bal de ce côté-ci, tu t’engouffras bien vite dans la propriété qui, comme toutes les autres de ce quartier, était exactement ce qu’on pouvait attendre d’une ancienne habitation nippone, tout en ne ressemblant à aucune autre. La bâtisse était cependant d’une taille conséquente, probablement en bois de hêtre et truffée de fenêtres qui étaient autant d’endroits par lesquels on pouvait t’observer.
La louve à la crinière d’argent se mit donc en chasse, d’une manière désespérément banale. En dépit de l’aspect peu serein que conférait ton masque à ton apparence générale, c’est avec la plus parfaite des nonchalances que tu vins frapper à l’une des portes coulissantes après plusieurs minutes d’observation de la façade. Naturellement, personne ne t’ouvrit mais ce silence commençait à durer longtemps, trop longtemps.Tu ne le remarquas qu’au dernier moment, du coin de l’œil, mais une lame avait prise ta nuque pour cible dans une lâche tentative de te supprimer sans même que tu ne puisses voir ton adversaire. L’arme fut stoppée à quelques centimètres de ta peau sans aucun autre artifice que ta main ayant pris soin de contourner le katana avant d’en stopper la course. Il s’avérait que l’assaillant était vêtu de la même façon que la jeune lycéenne qui t’accompagnait, ce qui était déjà une indication de ce qui devait réellement se tramer à l’intérieur. Malheureusement pour le shinobi dont les réflexes ne valaient pas les tiens, son arme lui sera confisquée et plantée au sol avant que la garde ne serve, dans un mouvement d’inclinaison forcée de son corps, à l’assommer sans sommation.
« Merde. Déjà foiré...bon, au moins je sais qu’il ne va pas se relever de suite celui-là. »
La poignée de son arme étant déjà tâchée de son propre sang, tu estimas pourtant utile de la garder avec toi pour la suite de ton exploration. Puis-qu’aucune porte ne s’était ouverte malgré cette première démonstration d’hostilité de ta part, tu décidas d’entrer par toi-même dans la propriété...étrangement déserte, à première vue. Deux options traversèrent alors ton esprit. Soit la fortune avait décidé de ne pas te sourire, faisant que tu étais tombée sur l’unique pièce truffée de pièges, soit une petite cohorte toute entière s’était terrée dans un coin ou tu ne pouvais la voir...mais ou elle te sauterais dessus dès que tu en approcherais. Cette deuxième option te fut suffisante pour renforcer ta prise sur le sabre dérobé que tu tenais en mains et commencer à avancer en fouillant dans ta mémoire pour retrouver l’une des nombreuses gardes que Takeda-sensei t’avait enseigné. Quelque chose te disait que les premiers éclats de fer ne tarderaient pas à retentir. Ou pouvait bien en être la jeune lapine de son côté ?
Grâce à son Fast Travel, elle avait pu arriver très vite sur l’objectif de la quête. D’après son radar, il ne faisait aucun doute que c’était ici que le Maître avait indiqué. Dans cette demeure immense. Cela allait prendre du temps à chercher le moindre recoin de la villa, et cela allait être dangereux. Dans ce genre de villa, il y a pleins d’endroits pour se cacher… C’était une des raisons qu’elle était construite ainsi à vrai dire. Cela rendait les infiltrations bien plus dangereuses.
Elle observait l’objectif de sa mission. Sa priorité, c’était de localiser les armes. Le reste viendra après. Elle avait bien l’objectif optionnel de trouver Mitsuhide, mais… S’il était le voleur, il n’allait pas se laisser faire… Dès fois, elle aimerait déjà être une héroïne. Elle n’aurait pas besoin de se cacher ainsi pour arrêter un crime… Mais tel est le Japon aujourd’hui. Mais tout de même, pourquoi ne pas avoir demandé à la police d’intervenir ? L’époque où les yakuzas avaient une entente avec ces derniers est révolues, la Shogun avait décidé de faire table rase sur les anciennes pratiques qui dataient du millénaire précédent. Son instinct lui criait clairement qu’il y avait quelque chose d’étrange de cette histoire.
Mais pour le moment, elle ne pouvait pas faire grand-chose contre ça. Escaladant le mur d’enceinte, elle entra dans le jardin qui entourait la demeure, se cachant derrière un petit autel, le temps d’analyser la situation. Son radar n’indiquait aucune présence, même pas un jardinier. Peut-être qu’ils dormaient encore ? Évidemment que non, le crime a été commis cette nuit même… C’est plutôt l’inverse, il devait attendre patiemment une visite. Il devait se douter que quelqu’un allait bientôt arriver, surtout de la part de Takeda Homare.
Consciencieuse… Et se doutant bien de ce qu’était capable les membres des clans yakuzas, elle activa son mode Caution ! Dans ce genre d’endroit, même elle, qui pourtant pouvait traiter un nombre impressionnant d’information, pouvait se faire avoir par surprise, par quelque chose qu’elle n’avait simplement pas vu. Une fois cela de fait, elle commença à se déplacer dans le jardin, de couverture, en couverture. Mikazuki essayait de trouver un point d’entrée, en hauteur. Vu le silence global de l’endroit, où le moindre pas mal dosé se ferait entendre, elle s’attendait presque à voir une foule entière de personne dans les salle du rez-de-chaussée.
Finalement, sa vision lui mit en évidence une action qu’elle pouvait faire, pour passer sur les étages supérieurs de la maison. Utilisant comme tremplin une des lanternes dans le jardin, elle vient saisir le toit avec ses mains, et se redressa, pour se coller contre le mur. Elle patienta un instant… Aucun bruit, ni signe de mouvement. Ses outils de détection ne remarquait absolument rien. Elle avait fait un peu de bruit mais… Peut-être qu’ils étaient plus occupés avec Astrid devant, qu’ils ne l’étaient avec elle.
Marchant délicatement sur les tuiles, elle fini par atteindre une des fenêtres. Pourquoi avoir prit cette fenêtre, aux lieux d’une autre ? Aucune raison particulière à vrai dire. Elle prenait celle qui, d’après elle, semblait la moins évidente. Se collant contre le mur, pour ne pas laisser la lumière montrer son ombre dans le pan de la fenêtre, la kunoichi en herbe fit coulisser celle-ci avec douceur… Et mit un pied dans la demeure. Le sol était bien entretenue, et aucun craquement ne se fit entendre. Entrant avec plus de sûreté, elle renferma la fenêtre, laissant ainsi aucune trace de son intrusion…
Et maintenant, qu’est-ce qu’elle fait ? Mikazuki fermi les yeux un instant, se remémorant tout les jeux qu’elle avait joué dans le même genre, essayant de récolter toutes les notions qu’elle pouvait. Évidemment, elle allait devoir être encore plus minutieuse, maintenant qu’elle était dans l’antre du loup. Elle semblait être dans une chambre d’ailleurs…
Soudain, des bruits de pas se font entendre dans le couloir ! L’apprentie héroïne alla se camoufler dans le coin d’une salle, alors qu’un homme entrait dans la pièce. C’était bien sa chance ça. On dirait que soit les hostilités n’avaient pas encore commencé, ou qu’ils n’aillaient pas tous gentiment se diriger vers Astrid. Évidemment, cela n’allait pas être aussi simple qu’un bonsoir.
Que faire… C’était le moment idéal de se débarrasser de quelqu’un pendant une durée de temps. Mais plus elle restait longtemps ici avec lui, plus ses chances de ses faires découvrir était grandes. Après tout, son radar estimait plus ou moins le champs de vision de la personne… Il n’y avait qu’une chose à faire… Elle prit le premier objet qu’elle croisa, et s’approcha doucement de l’homme, qui était en de fouiller quelque chose dans un des tiroirs… Puis, elle se saisit de sa nuque pour l’empêcher d’hurler, et lui enfonça ce qui se révélait être un gode dans le fondement.
La surprise de l’homme fut tel qu’au début, il n’y eu aucun son, et alors qu’il allait enfin crier de souffrance (Ou peut-être de plaisir, qui sait), Mikazuki lui plaça un coup bien placé pour l’endormir, et le poser dans le lit… Et un de moins ! Remettant l’objet à sa place, rougissante après avoir remarqué ce qu’elle avait mit dans le derrière du malfrat, qui peut-être méritait pas un tel châtiment, elle s’approcha de la commode, pour voir ce que l’homme était en train de chercher…
Quelque chose clochait dans cette bâtisse. Tu y avançais bien sûr à tâtons mais étais-ce vraiment nécessaire ? Après avoir rasé les murs afin de t’assurer qu’une pièce, puis la suivante, était inoccupée…tu réalisas tout simplement que tu n’avais pas forcément besoin d’être aussi prudente. Seulement de tendre l’oreille à présent qu’un certain périmètre était établi comme complètement vide. L’endroit semblait certes plutôt grand mais y avait-il si peu de personnes à l’intérieur ? Étaient -elles toutes rassemblées dans une pièce qu’il te restait à trouver ? Ton assaillant encagoulé n’avait-il prévenu personne de ta présence avant de jouer les assassins ? Tout ça ne te plaisait vraiment pas. Tu avais de la chance, même trop de chance. Ça allait encore se retourner contre toi au pire moment possible. Du genre à être encerclée d’hommes armés alors que ce sabre de piètre facture commencerait à se fissurer après les estocs précédents. D’autant que cette solitude était assez malvenue puisque tu étais censée rameuter toutes les personnes présentes ici vers ta position. A défaut de prendre le premier marteau et le premier tambour à portée pour déclencher une cacophonie à réveiller les morts, tu te disais que c’était l’occasion de fouiller quelques tiroirs, afin de récupérer des documents qui seraient peut-être intéressants ? Si c’était bien une demeure Yakuza, ton employeur saurait bien à qui revendre des informations croustillantes, influençant ce qui subsistait de leur guerre des gangs. Dans le même temps, le bruit que provoquait tes fouilles était susceptible de t’attirer de la visite, ce que tu cherchais exactement à provoquer. Tant et si bien qu’après deux meubles ratissés en vain et dûment renversés au sol, une complainte s’éleva enfin depuis le comptoir.
« C’est quoi ce raffût. Vous avez sorti les Tosa de leur cage ou quoi ? »
Mais quelle ne fut pas la surprise de l’individu, qui se figea aussitôt, lorsqu’il ne trouva ni humain familier ni animal à quatre pattes...mais bien une prédatrice à deux pattes et au visage dissimulé, crispée comme si elle se préparait à attaquer dès la seconde ou la distance de sécurité serait franchie par le malencontreux, qui s’arma bien vite du Nodachi présent à sa ceinture. Encore un qui vadrouillait en kimono.
« Ok. T’as une chance de me dire qui tu es et qui t’envoies...mais surtout comment t’as réussi à entrer. Peut-être que je te laisserais la vie sauve...peut-être pas. Mais tu ne connaîtras pas ton sort tant que tu n’auras pas parlé. »
Pensait-il réellement t’intimider de la sorte ? Un rapide coup d’œil aux mains placées sur le manche de son arme suffisait à constater qu’il tremblait légèrement et qu’il ne croyait pas du tout à ses chances de victoire contre toi...à raison, d’ailleurs. Cette contemplation mutuelle n’ayant que trop duré, tes muscles se relâchèrent, avant que tu ne réalises que ton pseudo-adversaire n’était vraiment, mais vraiment pas une menace, puisque ses tremblements s’intensifièrent proportionnellement à ta sérénité. Heureusement, ou malheureusement, selon l’interprétation, tu n’eus même pas le temps de faire un pas en sa direction qu’un cri puissant retentit dans une bonne partie de la demeure, si ce n’en était l’intégralité.
« INTRUSION ! UN DÉMON DANS LE HALL ! RAMENEZ VOUS TOUS ! »
Etais-ce humainement possible de te casser les oreilles à ce point sans même user d’un Alter d’amplification vocale ? L’avantage, c’est qu’avec la quinzaine d’hommes qui rappliqua en un temps record, ton objectif était plus ou moins accompli. Mikazuki devrait certainement avoir le champ libre pour fouiller tranquillement, à moins qu’ils ne soient beaucoup plus nombreux que ça...mais de toute manière avec cet éclat de voix des renforts ne devraient plus tarder. Tandis que la horde se trouvait éprise d’un puissant sentiment de confiance avec cet avantage numérique qui lui permis de t’encercler complètement...tu pointas ta lame en la direction du premier venu, qui ne vacilla pas le moins du monde. Sous ce masque lupin, tes yeux se plissèrent, ta tête s’inclina légèrement sur le côté, avant que tu n’envoies l’arme à ses pieds, provoquant une certaine incompréhension chez tes opposants. Malheureusement pour eux, comme le signifiait le craquement de tes os pendant que tu t’échauffais on ne peut plus sommairement, tu ne comptais pas vraiment te rendre. Tu n’avais seulement pas de permis de tuer aujourd’hui...ce qui ne voulait pas dire que tu n’allais provoquer personne. Il aurait été bête de ne pas profiter de cette voix modifiée pour cultiver l'appréhension dans leurs êtres après tout.
« Quinze hommes entourent une seule femme...et ils se sentent puissants. »
Avec ta nonchalance naturelle, observant tour à tour chacun de tes potentiels adversaires, tu vins te placer exactement au centre du cercle qu’ils formaient à présent, écartant les deux bras perpendiculairement à tes épaules avant de leur signifier amicalement que tu n’avais pas toute la journée et que tu les attendais. Le premier à se lancer fut un jeune homme dont la pilosité crânienne était absente, tout comme la matière grise. Manquant de peu de réussir à asséner un coup au niveau de ta tempe, tu interceptas son poing et lui offrit quelques tours d’une danse ou ton bras, enroulé autour de ses côtés, servait davantage de broyeur que de maintien, avec toute la force que tu y concentrais. Cela dit, avant que les craquements ne soient trop secs, tu renvoyas le premier brave au reste de sa meute la queue entre les pattes puisque la douleur l’empêchait maintenant de se tenir debout. Une première démonstration de force qui n’eut que peu d’effet puisque moins d’une seconde plus tard, tu fut la cible de trois lames, esquivées en une roulade qui te permit de mettre à terre l’un des sabreurs tout en conservant suffisamment de prise pour te relever en le maintenant, avant de l’envoyer comme un boulet de canon sur ses deux acolytes. Le cercle qui t’entourait s’était un peu réduit en périmètre, peut-être même densifié humainement, mais tu n’avais pas réellement le luxe temporel de pouvoir les compter. De toute façon, à ce petit jeu, ils seraient tous à terre avant toi.
Alors qu’elle sortait et observait l’objet qu’elle avait fini par récupérer dans le tiroir que l’homme (Qui allait surtout lui de se souvenir d’aujourd’hui comme une première…. Expérience) lui avait indiqué dans le vouloir, elle entendit soudainement crier dans toute la bâtisse. Surprise, concentré par son inspection, elle sursauta, et rattrape après quelques jongles l’objet entre ses mains. Par chance, elle n’avait pas crié, mais ce n’était pas passé loin.
Soufflant un coup, elle se positionna dans un coin de la salle, écoutant les bruits dans le couloir, alors que des bruits de pas commençaient à se diriger vers l’étage inférieur… La kunoichi gameuse comprit donc seulement maintenant que l’attaque n’avait pas encore été lancée… Pourtant, cela avait été calme jusqu’à là. Elle pensait qu’Astrid s’occupait d’eux à l’entrée du domaine, mais visiblement, elle était entrée sans aucun souci apparent. C’était de plus en plus étrange. Plus elle faisait des découvertes, plus tout ce scénario n’avait aucune cohérence.
Son regard s’abaissa vers l’objet qu’elle avait récupéré. C’était une sorte de bague, avec un symbole étrange par-dessus. Cela ressemblait au visage d’un Oni, accouplé avec une araignée ? Ou complètement autre chose, elle n’en était pas sûre. C’était un dessin très complexe. Elle rangea la bague dans sa poche, puis s’assura qu’il n’y avait plus aucun bruit, avant de sortir d’entre-ouvrir la porte de la chambre, pour s’éclipser dans le couloir.
Alors que la carte de l’intérieur de la maison se mettait à jour devant elle, elle jurait entendre par la droite des bruits de combats. Curieuse, elle s’approcha, pour y voir l’escalier qui menait à l’étage inférieur. Son esprit lui disant que ce n’était clairement pas une bonne idée d’aller par là, elle fit demi-tour pour continuer l’exploration de l’étrange villa, en partant par la gauche. Il y avait de nombreuses pièces, et vu l’appel à l’aide récent, la majorité des personnes devaient être descendues, laissant les portes ouvertes sur leur passage.
Mikazuki en profita pour fouiller l’entièreté de l’étage, mais ne trouva absolument rien d’intéressant. Elle décida donc de monter vers le dernier étage, ce qu’elle fit… Et alors qu’elle tournait dans un couloir pour progresser, elle se retrouva… Nez à nez avec un autre ninja, qui lui, était habillé en blanc. Surprise, tout comme le ninja, elle se redressa, et alors qu’elle s’apprêtait à lui mettre un coup pour le détendre, ce dernier prit la parole.
- Mais qu’est ce que tu fiches ici ?! Ah, c’est toi qui as oublié la bague dans une des chambres après avoir invité une fille de joie ?! Dépêche-toi d’aller dans le sanctuaire, et laisse-les Tsukoyomi s’occuper de l’intrusion. Je te jure, comment quelqu’un aussi tête en l’air que toi à pu atteindre le rang des Kage ?
Sans un mot, il continua son chemin, pour aller sur une des planches qui jonchaient les hauteurs de l’entrée. D’un rapide coup d’œil, elle pouvait voir au moins quatre autres personnes avec lui… Et son alter ne ne s’y trompait pas, ce n’était pas simplement des adversaires basiques. Ils étaient au moins au rang de Rare. Mais elle ne pouvait pas briser une couverture fortuite, n’est-ce pas ? Mais, c’était de plus en plus étrange. C’était un peu trop facile non ? En tout cas, sortant la bague de sa poche, qui devait être le symbole d’appartenance, elle continua son chemin, un peu moins discrète maintenant, cherchant ce mystérieux sanctuaire.
Qui était difficile à louper. Vers ce qui semblait le fond de l’étage, bien que son plan de l’extérieur de la maison lui indiquait clairement le contraire, une porte énorme se dressait, avec devant, ce qui ressemblait à deux gardes, mélangeant un style ninja et de moine. Cachée dans un coin du couloir, les deux gardes ne semblaient pas regarder vers elle, mais plutôt devant eux. Qu’est qu’elle était censée faire maintenant, présenter la bague en s’excusant ? Puis dans quoi elle se retrouvait ? Puis, alors qu’elle s’apprêtait à se montrer, elle vit d’autres shinobi apparaître, de ce qui semblait être une salle, mais surtout, Mitsuhide. Accompagnés de trois ninjas qui l’entouraient, ils approchaient de la salle. Ces ninjas, équipées de tuniques bleu clair, ainsi que le voleur, firent tous une étrange salutation, que son esprit enregistra, ainsi que les paroles qui allaient avec.
- Que notre sombre Dame capture la Lune avec sa toile, réveillant le démon.
Après ces étranges présentations, les deux gardes ouvrirent la porte, et les laissèrent passer, avant de renfermer celle-ci. C’était encore pire que prévu. Ce n’était pas une famille de Yakuza qui semblait s’occuper de cette affaire, mais un clan de ninja… Ou un culte très étrange… Devait-elle tenter sa chance ? Il semblait presque évident que les réponses qu’elles cherchaient étaient à l’intérieur… Peut-être même les épées. En tout cas, l’ancien camarade de Mikazuki s’y trouvait, et lui devrait avoir au moins des réponses . Un des shinobis semblait penser qu’elle était avec eux… Il n’y avait donc pas de raison que ça ne réussisse pas, non ?
Partant de cette logique, la kunoichi en herbe se releva, et approcha les deux gardes, bague au doigt. Elle le plaça sur le seul doigt visible de son uniforme. Devant les deux gardes, chacun d’eux la regardait, et elle leur rendait leur regard. La jeune fille avait son cœur qui battait à cent à l’heure, et après de longues secondes interminables, copiant plus ou moins le temps que les autres avaient mis, elle recopiait également les gestes, et la phrase dictée.
- Que notre sombre Dame capture la Lune avec sa toile, réveillant le démon.
Pendant un instant, rien ne se passa. Elle garda la pose un instant, avant de la relâcher, ses yeux ne quittant pas les gardes. Finalement, ces derniers décidèrent de s’écarter pour laisser passer la jeune femme, ouvrant la porte vers leur sanctuaire. Les laissant finir d’ouvrir la porte, Mikazuki commença à passer les deux, quand soudain, son Caution ! s’activa. Instinctivement, elle fit un salto en arrière, voyant passer sous elle les deux bâtons des gardiens de la porte !
« Allez bon sang les gars ! C’est qu’une donzelle ! Baraquée et bien foutue...mais ça reste une donzelle. »
Après une énième mise à terre, ponctuée d’un retournement, c’est un craquement lourd et sec qui retentit cette fois. Quelques petits morceaux blancs d’une matière inconnue tombèrent au sol, juste avant le malheureux qui venait de prononcer cette phrase. Pour le coup, lui, bien que seulement inconscient, ce n’était pas certain qu’il se relève avec la violence de l’impact. Pourquoi le flux d’ennemis semblait sans fin ? Il y en avait une dizaine qui se tordait de douleur au sol à présent...mais le nombre d’adversaires sur leurs deux jambes avait doublé entre-temps. Et bien que cela était un passe-temps assez agréable que de briser les airs macho de la gente masculine, tu ne te voyais pas t’y adonner une journée entière.
« J’ai déjà terrassé des Onis moins coriaces que cette garce ! Bordel ! »
Celui qui venait de prononcer ces mots, dans un ultime élan téméraire, ne récolta pour sa tentative qu’un aller simple pour le mur opposé qui n’en ressortir d’ailleurs pas indemne. A en juger par l’expression qu’il avait arboré avant de tomber au sol...un de plus qui ne se relèverait pas de suite. Malheureusement, dans cette lutte qui n’en finissait plus, des bruits de pas continuaient à résonner de temps à autres dans le couloir qui était toujours à l’heure actuelle un rêve inaccessible.
« Takeda-sensei et Mikazuki n’ont pas intérêt à dire que j’ai manqué de retenue...je pourrai déjà tous les avoir couchés si je n’étais pas aussi résolue à n’en tuer aucun. »
Tout cela commençait réellement à te taper sur le système. Aussi, les deux malheureux qui t’attaquèrent par la suite furent interceptés comme de parfaits débutants, chacun ayant une main au niveau de leur gorge menaçant de les étouffer à tout instant. Serait-ce un argument suffisant ? En tout cas, la horde masculine se mit aussitôt sur ses gardes après cette esquisse de prise d’otages.
« Vous n’êtes que de la chair à canon que je pourrais écraser d’un battement de cil si je me donnais sérieusement...quand est-ce que vous allez le comprendre ? Si vous ne voulez pas que ces deux-là suffoquent, vous feriez mieux de déposer vos armes dans les prochaines secondes. »
Après tout, s’ils se tenaient tranquilles, un simple coup à l’arrière de la nuque te suffirait à les neutraliser durant un laps de temps suffisant pour tous les ligoter et bâillonner dans un coin. Hélas, bien que tu avais anticipé un potentiel revers de la médaille, le fait que tu aies baissé ta garde devant la faiblesse de cette quantité d’ennemis allait te coûter cher. Un nouvel arrivant joignit la meute de tes adversaires, mais celui-ci semblait plus expérimenté...ou du moins plus déterminé. Sans prendre le temps de comprendre ce qui se passait, il se rua sur toi à une vitesse ahurissante, même pour toi, et manqua de peu de t’atteindre à la nuque. S’il ne l’avait pas fait c’est car sa lame s’était vue stoppée au dernier moment par la paume de ta main gauche qui la maintenant présentement fermement. Il ne reculerait pas avec. Un duel de force s’engagea pendant quelques secondes mais l’homme, voyant qu’il était inférieur sur ce plan, abandonna et se replia parmi ses alliés, saisissant les deux poignards qui reposaient à sa ceinture. Blessée physiquement comme mentalement car une telle atteinte à ton intégrité n’aurait jamais dû se produire, tu retournas l’arme contre son propriétaire dans un jet violet qui fut intercepté par l’un des murs du bâtiment. A présent, le sol boisé se voyait recouvert de ton propre sang, ruisselant de ta paume. C’en était trop. L’intégralité de tes muscles se crispa, avant qu’un cri rauque de rage ne retentisse à nouveau dans le bâtiment, avec toutefois une intensité moindre que le premier. Ton objectif avait changé dans le même temps. Attirer toutes les cibles à toi ? C’était terminé. Maintenant tu irais les débusquer. S’il le fallait, tu ouvrirais même la route pour la jeune héroïne, en partant du principe que tu retrouverais son chemin. Loin d’avoir impressionné l’ensemble de tes adversaires, ceux-ci s’unirent dans un dernier élan visant à t’éliminer après que tu n’aies commencé à avancer vers eux...mais en une fraction de secondes, l’amas de corps inanimés qui jonchaient la pièce témoignait à lui seul de l’issue de cette bataille. Normalement, aucun n’était mort vu la faiblesse des coups reçus et le nombre de râles de douleurs qui s’élevaient alors...mais une chose était étrange. La sensation de douleur présente dans ta main gauche avait tout bonnement disparue et les quelques blessures récoltées pendant que tu dégageais le chemin pour quitter cette pièce étaient tout aussi indolores. Pourquoi ? D’un coup d’œil rapide sur tes mains, tu constatas que tes membres supérieurs tremblaient de façon inquiétante, nouvelle, comme s’ils étaient la seule partie de ton corps à être en surcharge. Etais-ce une overdose d’adrénaline ? Non, la sensation était différente...en fait, tu ne les sentais même plus. Comme si l’énergie concentrée y était telle qu’elle prenait un effet d’inhibition. Bien que ce procédé soit uniquement issu de la colère, il serait intéressant de chercher à le reproduire dans un état plus serein.
« Ce qu’il faut pas faire pour les gens envers qui on a une dette morale...faudrait quand même que je trouve des bandages maintenant, sinon on va me suivre comme le Petit Poucet. »
Évidemment, aucun de ceux qui était à terre ne parlerait. Pas sans que tu menaces de leur prendre la vie, ce que tu ne pouvais te résoudre à faire ici. Cependant, la chance semblait te sourire une nouvelle fois car l’étage semblait à présent être désert...et une sorte d’infirmerie de fortune se trouvait à la complète opposée de l’entrée de la propriété. Heureusement pour toi, pendant que tu pansais tes blessures, ton emplacement t’empêchait d’être vue depuis les escaliers environnants. Malheureusement pour toi, tandis que tu menais cette tâche à bien, de nouveaux bruits de pas, voire de course s’étaient fait entendre, se ruant directement vers l’entrée jonchée d’hommes mal en point...il semblerait que tu n’en aies pas encore fini ici.
Dès que les pieds de Mikazuki touchèrent le sol, ses yeux rivés sur ses deux adversaires, seulement pour esquiver un instant après. Son alter lui indiqua une zone de danger, et en effet, quelques instants avoir vu l’indicateur rouge montrer la porter de l’attaque, le premier gardien utilisa sa lance pour tenter de l’empaler. Repoussant la lance du bout de la paume, profitant du déséquilibre causé par la percée, elle repoussa son premier opposant pour quelques précieuses secondes, se concentrant sur le deuxième qui arrivait juste derrière. Utilisant sa lance comme un bâton, il tentait de frapper Mikazuki, sans grand succès. Au-delà de l’analyse de son alter, Mikazuki, même en première année, n’était en cursus héroïque pour rien.
Déviant une attaque verticale, elle frappa le deuxième gardien au niveau de son genou avec un coup de pied, utilisant le mollet comme appuie pour s’élever et repousser le coup de bâton qui arrivait. Son regard allait vers la gauche, alors que ses avant-bras paraient la frappe du premier gardien, qui la fit reculer de quelques pas. Profitant de sa proximité, l’héroïne se saisit de son arme, et commença à le frapper avec le pied, au niveau de ses jambes, puis de son bassin. Mais alors qu’elle allait frapper la tête, son attaque fut parée par le second gardien, qui lui-même utilisait un style de combat similaire au sien.
Fonçant sur le premier gardien pour lui infliger un coup de coude, ce dernier recula contre le deuxième, et alors qu’ils se préparaient à recevoir l’attaque de la lapine, celle-ci glissa pour tacler les deux. Cependant, les deux se remirent très vite sur la jambe, et ils commençaient a essayer de frapper Mikazuki, qui était encore au sol. Se tortillant pour éviter les attaques, elle abasourdit le deuxième gardien avec ses jambes pour le faire reculer, et alla dans sa direction pour que le premier arrête son attaque avec sa lance, dans le doute de toucher son collègue.
Elle utilisa ses fractions d’indécision, pour lui faire quelques enchaînements au visage, mais ce dernier se ressaisit, frappant Mikazuki au niveau de son ventre avec son pied, l’envoyant dans les bras du second gardien, qui la saisit par la gorge. Se débattant, le premier fonça sur elle pour la frapper, et, mais elle évita les coups, et changea même son centre de gravité pour désorienté celui qui la tenait. Ce dernier reçu le coup de son allié, et Mikazuki profita de sa position pour frapper le genou du premier gardien, qui laissa entendre un bruit pas très agréable. Alors qu’il tombait à terre, la lapine entendit l’autre gardien lui courir dessus, et évita de peu la lance, qui la coupa légèrement au niveau du bras. Rien de bien méchant, mais ça aurait pu être pire. Profitant de sa toupie, elle le fouetta avec son poing, puis lui fit une clé de bras pour le désarmer, récupérant son arme. Elle n’était cependant pas proéfficiente avec cette arme, et elle la renvoya sur le gardien d’un coup d’estoc, profitant du fait qu’il attrape celle-ci pour se balancer sur le premier gardien qui se relevait à peine. Mais il esquiva le coup, balayant Mikazuki, pour la faire tomber au sol ! Habituée à chuter, elle utilisa le rebond de son corps pour se remettre sur pieds, elle frappa un coup de pied au deuxième gardien, et un coup de poing au premier, qui les firent basculer en arrière.
Piégée entre les deux, elle observait leur réaction… Plus le temps passait, plus elle arrivait à lire leurs attaques, et pour cause. Ils utilisaient un air extrêmement similaire au sien. En effet, même leur garde était similaire. Les trois se tournèrent autour un petit temps, avant que Mikazuki lance l’assaut sur celui de derrière, qui répliqua en utilisant sa lance, qu’elle arrêta de ses deux mains. Utilisant le fait qu’elle avait l’avantage sur la position de l’arme, elle l’utilisa pour contrer l’autre gardien, qui essaya de lui infliger de nouvelles blessures. Celui qui se faisait manipuler, en ayant marre, lâche la lance et attaque au corps à corps Mikazuki, qui fut envoyé contre un des piliers. Se ressaisissant, elle jeta la lance sur le gardien, qui perturbé, loupa la lapine, et frappa le poteau, le brisant au passage. Mikazuki, en lui saisissant la tête, le plaque contre le reste de pilier, avant d’utiliser celui-ci pour passer au-dessus de l’autre gardien, lui assenant un coup de au niveau de la tête, pour le ressaisir alors qu’il étant en déséquilibre, et lui faire une projection en l’envoyant dans les airs, perdant sa lance au passage.
Alors que les trois combattants revêtaient une posture très similaire, un hurlement de rage, presque démoniaque, se fit entendre dans toute la structure. Soudain, les gardiens se redressèrent, et saluèrent Mikazuki.
- Nos excuses, ma sœur. Nous ne vous avions pas reconnu, et nous pensions que vous étiez avec cette bête que ses incapables de Yakuza semblent ne pas pouvoir contenir. Mais vous maîtrisez clairement l’art de notre clan, les Kumo-Gento. Passez ma sœur, le rituel va commencer… Si ces pantins de Yakuza ne peuvent l’arrêter… Nous nous occuperons de celle-ci à notre manière… Si les Tsukoyomi ne s’occupent pas déjà de son cas.
Les deux gardiens récupèrent leur lance, en indiquant à la jeune femme, stupéfaite, de continuer son chemin. Cela devenait de plus en plus étrange… Et alors qu’elle avança dans les entrailles du sanctuaire qui s’ouvrait à elle, la jeune femme ne pouvait que se demander quel était le lien entre son Maître, et ce groupe ? Après tout, c’est lui qui a appris à l’héroïne à se battre ainsi.
Il semblerait qu’il à des choses à cacher… Et que cette attaque ne soit pas simplement le coup de tête d’un gamin nerveux et sans respect.
Jamais un silence n’avait été si pesant. Combien ils étaient au juste ? Malheureusement tu n’avais pas prêté suffisamment attention au rythme de leur marche pour le déterminer...tu n’avais même pas su qu’ils étaient là avant qu’ils aient rejoint tes victimes. Hormis les quelques râles, rien, pas même ta respiration, ne venait saccader l’air. Tu n’avait quand même pas rêvé ? Ils devaient se tenir immobiles, à l’affût...ou bien constater les dégâts ? Le seul point positif c’est que tu avais eu le temps de panser tes blessures...mais elles n’allaient sûrement pas bénéficier d’un repos nécessaire à leur guérison immédiatement. Perdu pour perdu, puisqu’il fallait bien que l’un des deux camps trouve l’autre, tu décidas de te révéler la première, identifiant alors trois présences qui se retournèrent face à toi comme un seul homme. Sans que tu ne saches pourquoi, la vision de ce symbole commun sur leur tunique te mis instantanément sur tes gardes. Ils n’étaient pas comme les autres. Comment expliquer autrement qu’un si petit nombre d’hommes reste de marbre face à ce genre de scène. Même le bluff avait ses limites.
« Tiens donc...il semblerait qu’une louve se soit échappée du chenil. Un collier sera-t-il suffisant ou bien doit-on également l’enchaîner, Maître ? »
Même si eux aussi étaient masqués, la voix qui s’était élevée semblait venir de l’homme de gauche, envers celui qui se tenait le moins en retrait, les bras dans le dos, t’observant probablement.
« Non...vous n’êtes pas de taille pour elle. Vous voyez bien que même si cet exercice l’a blessée, elle a tout de même réussi à mettre temporairement hors de combat un bon nombre de Yakuzas. C’est quelque chose que je pourrai accomplir pour mon échauffement...mais vous deux, n’êtes pas de mon niveau. »
Arborant une confiance sans faille, avançant alors d’un pas en ta direction, quelque chose semblait se dégager de cette homme, comme une aura pesante...mais quoi ?
« L’un de vous est-il en mesure de me renseigner sur l’Alter de cette gourgandine ? »
Voilà qu’il s’était même permis de t’ignorer complètement pour s’adresser aux rescapés qui tentaient vainement de retrouver un équilibre indolore. Après de longues secondes, une réponse fut enfin formulée.
« J’en sais rien...ce que je peux vous dire patron...c’est que cette garce à la force d’un ours couplée à l’agilité d’une gazelle. Même en s’y mettant tous on a rien pu faire...elle anticipait toujours tout nos gestes. »
L’homme te fit alors à nouveau face, frottant la partie de son masque qui recouvrait son menton.
« C’est donc une force de la nature tout à fait remarquable que nous avons là…mais je crains qu’elle ne doive apprendre à ses dépens qu’il existe des forces auxquelles nul représentant du règne animal ne peut espérer s’opposer, même dans ses rêves les plus fous. »
Aussitôt, ton corps était devenu...anormalement lourd. Ça y était ? Tu manquais déjà d’énergie au point de ne plus pouvoir bouger ? Non...le courant affluait encore en toi comme dans un torrent déchaîné, mais alors, pourquoi ? C’est bien malgré toi que tu obtiendras un début de réponse lorsque le meneur du trio dirigea une de ses mains vers toi...juste avant que tu ne te sentes aussi légère qu’une plume. Tu lévitais à une vitesse impressionnante, en direction de ce même homme dont la paume se referma sur ta gorge, tandis que le poids de ton corps semblait encore s’alourdir, à un point ou bouger tes membres devint quasiment impossible. Te débattre aurait suffit à te libérer en un clin d’œil mais c’était clairement au dessus de tes forces...et Odin savait à quel point tu détestais par dessus tout la sensation d’être sans défense. Sans faire de cas de tes vaines tentatives cependant, l’homme fit un demi-tour sur lui-même, te manipulant toujours comme un simple objet...juste avant que tu ne sois projetée en un clin d’œil en direction d’un mur sur lequel tu aurais pu jurer t’être brisé une vertèbre tant l’impact fut violent...étais-ce une simple impression ou est ce que tu avais eu le souffle coupé un instant ?
« Disparaissez. Retournez au sanctuaire...vous voyez bien que le seul risque encouru ici, c’est qu’elle me serve de paillasson. Tout comme elle a cru bon de considérer ces hommes d’ailleurs...oui, ce serait une bonne idée. »
Avant même que tu ne puisses espérer te relever, une force inconnue te clouas à nouveau au sol, malgré toutes les protestations que tu pouvais formuler physiquement. L’homme masqué qui se rapprochait de toi était bien entendu responsable de cette force...mais il ne semblait pas être affecté. Ni lui, ni ton environnement immédiat. C’était bien sûr son Alter...mais le fait qu’il en possède un contrôle si précis n’augurait rien de bon. Ce fut à ce moment que s’initia un douloureux ballet dont les pas s’alternaient entre coups de pieds dans les côtes ou sur le crâne ou bien simples écrasements de la gorge.
« Et bien ? Ou est la fougueuse louve ayant mise à terre autant de braves combattants ? Mes sbires avaient sans doute raison...tu n’es qu’une frêle sauvageonne qui mérite de retrouver son collier et ses chaînes...avant de n’être abusée par toutes ses victimes qui méritent une digne compensation. »
Malgré la vaine tentative de lui asséner un coup de poing astral pour lui faire ravaler ses paroles, rien ne changea, ni en pire, ni en mieux. A ceci près qu’il te replaça de force sur tes genoux en utilisant tes cheveux comme un levier.
« Voyons donc qui nous avons derrière ce masque… »
Mikazuki parcourait un court couloir, pour finir par arriver une énorme salle… C’était presque un amphithéâtre, et enfin elle comprenait de ce qu’était composé la moitié de ce manoir. Même si elle ne comprenait pas encore pourquoi cela dit. Mais la vision était presque irréaliste, et pourtant, c’est une femme qui a souvent des films sur des héros. Une femme qui a joué à moults jeux. Une femme qui est elle-même une héroïne en devenir… Une femme qui voit le monde comme un jeu vidéo de manière constante, qui n’en croit pas ses yeux.
Devant elle, alors qu’elle descendait les marches pour rejoindre les niveaux inférieurs, c’est comme si elle voyait une armée de ninja face à son général. En effet, en bas, il n’y avait que des hommes et des femmes cagoulés, tout comme elle. Tous, avait le même symbole sur leur tenue. Ces derniers semblaient ranger en groupe. Au milieu, ils semblaient avoir tout un arc-en-ciel de couleur… Ces derniers semblaient être les novices, leur posture était clairement moins sûr que tout les autres. Au fond, il y avait un groupe de ninja composé de toutes les nuances de bleus, allant du bleu lapis, au noir le plus sombre. Cela devait être les forces entraînées, ou bien les disciplines confirmés.
Sur les hauteurs, il y avait des sortes de moines, dont les différenciations par contre échappait complétement à la jeune fille. Mais il devait être tout aussi important, et au moins aussi doués que les shinobi en dessous, si les deux gardiens étaient la moindre indication.
Enfin, devant, faisant face à tout les autres, elle voyait les mêmes shinobi blancs qu’elle avait rencontré avant d’arriver ici. Il était clair au vu de leur position que c’étaient, sans aucun doute, les meilleurs. Mais le plus important étant sous doute les personnes sur l’estrade. Dessus, on pouvait voir trois personnes cagoulés, une sorte de prête, et Mitsuhide… Ce dernier était habillée d’une tenue blanche, comme les autres… Les Tsukoyomi si cela correspondait au nom du groupe.
Alors qu’elle approchait de la fin, son regard rentra en contact avec une des figures sur l’estrade, et le contact ne se sépara pas avant qu’elle se perde dans la foule, allant avec le groupe ayant sa couleur d’uniforme. Prenant une pose similaire, elle se mit à écouter ce qui se passait actuellement sur la scène. Des hauts parleurs permettaient au son de se propager dans toute l’enceinte. C’est le prêtre qui parlait, alors qu’elle arrivait.
- […] et, en cette journée, nous accueillit un nouvel enfant de notre Dame. Elle l’a accepté parmi les siens, et lui a confectionner sa tenue allant avec son nouveau rang. Hyuga Mitsuhide… Tu as non seulement réussit à récupérer toutes les armes que nous avaient été volés il y a bien longtemps, mais tu as aussi su te montrer aussi discret et patient qu’une araignée, tissant ta toile pour mieux capturer ta proie.
C’était sans doute ton destin. Tu as été bénit par notre Dame après tout. Ton alter en est la preuve irréfutable. Ainsi, par sa grâce, tu es désormais un Tsukoyomi. Enfile ton nouveau visage, mon enfant.
S’exécutant, l’ancien camarade de Mikazuki mit sa cagoule, alors qu’un étrange effet se produisant dans la salle, ayant faillit de faire basculer la jeune fille dans les vapes. Pourtant, elle semblait être la seule affectée par cette chose. Mais elle arriva à se ressaisir, alors que la voix du Prêtre reprit.
- Mais ne t’en vas donc pas, élu de notre Dame. Ces treize lames que tu as récupérer vont revenir à tout ceux qui en sont dignes. Que ce soit à nos trois démons, ou bien à des membres dévoués à notre clan… Ils seront sous votre protection, et une récompense de vos services. Ceux que je vais nommer, approcher de l’estrade.
Ainsi, ceux qui se faisaient nommer les trois Démons, ainsi que Mitsuhide, se tenait sur l’estrade, alors que d’autres personnes grimpaient sur l’estrade. De loin, elle pouvait voir douze des treize lames référencés par le prêtre, et si sa mémoire ne joue pas des tours, elle a vu ses douze lames au moins une fois lors de ses séjours dans le dojo de son maître… Mais il ne manquait que douze lames non ? Ils en auraient voler une treizième ? Mais alors qu’elle réfléchissait avec difficulté, écoutant à moitié les noms des personnes qui grimpaient sur l’estrade, une chose se produisit.
En effet, alors qu’il allait présenter les douze sabres, et à qui ils revenaient de droits, il s’arrêta soudainement. Il semblait prit d’une illumination, balbutiant presque dans sa barde, alors qu’ils semblaient entendre une voix que seul lui pouvait entendre. Il s’éclaircit la voix, et reprit la parole.
- Notre Dame vient de me parler, mes enfants. Elle sait à qui va revenir le treizième… Ce sabre oui. Meiunikaki vient de choisir celle qui aura l’honneur de porter le treizième sabre…
Il fit une petit pause, alors que Mikazuki avait du mal à rester concentrer, elle aurait pu jurer qu’une deuxième voix vient s’imposer à sur ce qu’elle allait entendre.
Au travers de ton masque, tandis que l’homme s’apprêtait à le retirer, tout ce que tu pouvais faire était le regarder impuissante en tentant tant bien que mal de gigoter pour te défaire d’une emprise qui te clouait sur place. C’était quoi son foutu Alter ? Il y avait bien un moyen de s’en dégager, non ? Quand bien même tu n’avais toujours pas trouvé la réponse, il était déjà trop tard. Son regard cuivré était déjà à même d’observer tes traits façonnés par un paysage lointain, tout comme tes iris débordantes de rage dont il était, sur l’instant, l’unique cible. Mais subitement, son attitude changea radicalement, comme si le fait de voir ton visage l’avait purement dégoûté.
« Ne me regarde pas comme ça, chienne docile. Je vais t’apprendre le respect. »
Un respect dont l’inculcation se traduisit par d’éprouvantes minutes d’embrassades peu amicales entre son genou gauche et ton visage mais aussi entre son tibia et ta cage thoracique. Combien de temps dura exactement ce passage à tabac ? Tu n’en avais pas la moindre idée car l’unique chose que tu pus remarquer est qu’il pris fin lorsque tu crachas du sang pour la première fois, après un coup qui n’était sûrement pas passé loin de te briser la nuque. Oh, ça, il était fort...mais sans cette foutue pression il aurait déjà répandu la totalité de ses boyaux sur le parquet. Il n’aurait également pas eu le luxe de redresser ton visage vers le sien comme celui d’une poupée malmenée. Remarquant avec peine que ses coups n’avaient pas laissé de réelle trace d’impact sur ton faciès, il détourna alors le regard vers quelques unes des armes qui jonchaient le sol. Après tout, ne pouvant même pas bouger le petit doigt, tu n’étais pas une menace...c’est en tout cas la vérité que vous considériez tout les deux à ce moment-là.
Pourtant, même si lui semblait ne pas l’avoir remarqué...il te semblait que la pression exercée sur ton corps diminuait, progressivement. Si une expression de surprise gagna rapidement tes traits...tu relativisas tout aussi rapidement en te disant que c’était purement délibéré. Soit il ne te considérait plus comme un assez grand danger pour maintenir un tel niveau de force, soit il n’en était simplement plus capable. Les limites de son Alter ? Dans ton cas, parvenant enfin à bouger les doigts, puis, plus lentement, tes membres supérieurs… tu manquas de peu de réussir à attraper l’homme qui eut un mouvement de recul naturel, pour le moins surpris que tu ne puisses bouger.
«… Comment peux-tu te défaire de mon magnétisme ? Ton Alter te rend physiquement surhumaine...mais je ne vois aucune corrélation pouvant expliquer cela. »
Le magnétisme ? C’était une information intéressante, qui montrait dans le même temps que tu étais assez mal barrée contre lui puisqu’il pouvait t’empêcher de faire la seule chose que tu devais faire pour t’en débarrasser, à savoir être assez proche de lui pour l’atteindre. Avec cette révélation, tu supposais vaguement qu’il devait pouvoir polariser aussi bien son environnement que lui-même et qu’il usait de ce procédé pour maintenir ses cibles en place...mais ça n’expliquait pas pourquoi l’attraction avait baissée, d’autant qu’il semblait en être aussi surpris que toi. Malheureusement, tu avais ratée ta chance de le toucher et bien qu’il fut plus prudent cette fois, ayant récupéré un sabre...il posa de nouveau sa main sur toi, attrapant ta crinière pour que le chemin vers ta nuque ne soit dégagé.
« Je ne sais pas de quoi tu es capable...finalement, je ne vais prendre aucun risque. »
L’attraction fut plus pesante que jamais, jusqu’à ce qu’il ne te touches à nouveau...et malgré ce qui sembla être chez lui un instant d’appréhension, il présenta le morceau de fer à hauteur de ta gorge...avant de lui faire entamer son mouvement assassin. Cependant, une nouvelle fois...la pression avait baissée dès lors qu’il avait posé la main sur toi et bien que cette fois tu ne pus intercepter la lame, il fut dans tes cordes de te baisser pour l’esquiver. Tu ne comprenais strictement rien à ce qui se passait...mais tu savais une chose, c’était qu’il valait mieux ne pas rompre le contact physique avec cet homme si tu ne voulais pas y passer. Est-ce que ça dépendait d’une quelconque énergie pouvant se dissiper lorsqu’il entrait en contact avec d’autres corps ? Ce n’était pas le plus optimisé des Alters si c’était bien le cas. Même s’il restait particulièrement pénible à subir. Ainsi, pour ne pas qu’il te fausses compagnie, tu attrapas en premier lieu sa jambe avec les tiennes pour le mettre au sol dans un mouvement de roulade qui te permis enfin d’avoir le dessus physiquement...et pour être certaine qu’il se tienne tranquille, un poignard vint se loger dans la paume de sa main, puis dans le sol, avec toute la force dont tu pouvais faire preuve. L’autre main, tu t’en servais pour être assurée de ce contact salvateur, fermement maintenue dans la tienne tandis que ton poids maintenant le reste de son corps au sol. Une brève lueur prédatrice traversa ton regard...il avait tant pris son pied, c’était ton droit le plus légitime d’en faire autant, non ? La seule idée des supplices qu’il pourrait endurer grava un sourire carnassier sur tes traits ecchymosés mais...il finit par disparaître. Tu n’étais pas venue ici pour ça.
Cependant, cet adversaire qui t’auras donné bien du fil à retordre aura tout de même le droit à voir ses quatre membres complètement paralysés afin que tu sois certaine d’en être débarrassée pour de bon. Mais étais-ce vraiment le cas ? Tu l’avais bien ligoté avec la corde la plus solide que tu avais pu trouver à l’étage mais...tu avais la mauvaise intuition que ce n’était pas fini. Heureusement, le fait de le bâillonner et de le cacher dans un coin peu visible diminuait un peu les chances qu’on le retrouve et qu’on le libère rapidement. Ses deux fameux sbires étaient supposément moins forts, bien que tu ignores leurs Alters...mais celui-là, c’était vraiment l’un des pires adversaires que tu aurais pu avoir. Tu te demandais maintenant ou en était ta collègue ? Plus simplement, ou était-elle ? Quelque part à l’étage peut-être ? Avec le genre d’adversaire que tu venais de trouver...tu te dis que la retrouver et la protéger n’était peut-être pas la pire idée qui soit. Ne serait-ce que pour votre sérénité à toutes les deux de ne pas être acculée seule face à un contre parfait de votre pouvoir. Quoiqu’il en soit, avant de gagner l’étage, tu ramassas bien sûr ton masque...mais aussi une paire de katanas qui traînait. Si ça pouvait t’éviter de te vider de ton sang en affrontant des lames à la seule force de tes poings.
La jeune femme restait interdite, alors qu’un silence de mort tombait sur l’ensemble de l’assemblée… Enfin, plus exactement, si avant le silence du lieu était solennel, maintenant, ce dernier semblaient peser une tonne sur Mikazuki. Elle avait du mal à réfléchir, alors que les vertiges continuaient de la prendre, et de la déboussoler… Qu’est-ce qui lui arrivait ? Elle n’en savait que rien.
Le silence était accompagné d’une inertie générale. Tout les membres attendaient qu’elle se présente sur l’estrade, et on pouvait ressentir une anticipation malsaine parcourir l’ensemble de la pièce.
Que pouvait-elle faire ? Elle n’en savait que trop rien, son mal de tête ne semblait ne pas l’aider à réfléchir. Peut-être qu’elle pouvait se fondre dans la masse ? Non… Ils savaient même qui elle était, alors la retrouvé n’allait que prendre quelques instants. Fuir ? Les deux gardiens se poseront des questions, et vu son état actuel, pouvait-elle seulement les affronter ?
Et puis… Elle avait envie d’approcher tout de même. Les murmures dans ses oreilles se faisaient de plus en plus insistant.
Alors qu’elle se demandait encore quoi faire, la salle attendant depuis plus d’une dizaine de seconde son intervention, elle entendit des échos de pas dans le silence. Ses yeux se tournèrent vers la source de ce bruit, et elle écarta les yeux. C’était deux shinobis en blanc. Non… Ce n’était quand même pas ceux qui allait s’occuper d’Astrid, non ? Pourtant, le dialogue qui a eu entre un des Démons, et ces deux derniers, ne firent que confirmer les soupçons de la jeune femme.
- Ahh, vous êtes de retours ! Je suppose que l’intruse à donc été neutralisé ?
- En effet, Goto est en train de… S’occuper de dresser cette femme a qui il doit manquer quelques neurones. Nous sommes désormais en sérénité complète.
- Tant mieux, tant mieux. S’il vous plaît, mes enfants, prenez donc notre jeune sœur qui a dû mal à tenir sur ses pieds, et amenez-là ici. On dirait que le contact avec notre Dame la submerge d’émotions, et qu’elle a du mal à réagir. Ne la bousculez pas trop, il semblerait que notre Dame soit en communion avec elle.
Elle était finalement prise au piège, au milieu de la gueule du loup. Trop déconcentré pour faire des pensées cohérentes, alors que cette présence semblait l’assaillir de toute part. Trop médusé par le fait qu’Astrid était probablement hors état de nuire… Voir même pire, les vilains n’étant guère réputés pour leur gentillesse de cœur. Et s’ils ont été capable de s’occuper d’Astrid, avait-elle seulement la moindre chance seule contre tout ceux qui étaient présent ici ?
Mais ses pensées furent stoppé quand elle ressentie les deux mains se poser sur son épaule, et qu’elle fut gentiment poussé vers l’avant, en direction de l’autel. Presque comme une marionnette, elle suivait les directives, alors que la foule s’écartait à leur passage, les regard se tournant vers la jeune femme. Pouvait-elle seulement voir dans les yeux des individus masqués le mélange de surprise et de colère ? Pourquoi ? Parce qu’elle les avaient coiffés au poteau ? Non, c’était une raison bien plus profonde, une dont elle ignorait l’existence, et qui portait était indéniable.
Certains disent que l’ignorance est une bénédiction, mais dans ce cas de figure… C’est sans aucun doute une malédiction, qui la poussé à continuer, alors qu’elle aurait du arrêté dès que ses yeux ce sont posés sur cette étrange bague.
Le trio finirent par arriver à l’autel, et les deux shinobis en blancs s’arrêtèrent, lui disant de continuer l’ascension des marches seule. Toutes les personnes sur l’estrade la regardait, comme probablement l’ensemble des personnes dans la salle. Le grand-prêtre, lui, semblait avoir un sourire satisfait.
- Approche donc, jeune Yoko. Elle n’attend que toi.
Un pas après l’autre, des pas pénibles, elle montait les marches de l’autel, alors que son esprit lui semblait sombrer dans des abysses reculés, immorales. C’était mal. Elle ne devait pas le faire et pourtant… Elle ne pouvait pas se l’empêcher. Pendant cette montée, l’homme semblait donné un discours, mais aucune de ses paroles n’arrivèrent dans l’esprit de la jeune fille, absorbée par des paroles, qui si au début elle pensait venait du prêtre et d’un alter, comprit très vite que c’était une autre personne, une autre chose, qui lui parlait.
- Finalement, après de si longues années… Tu reviens à la maison, après avoir été souillé par le sang impie des Yoko …
La voie était encore plus dégagée que tu ne l’aurais imaginé. Prendre la peine de monter les escaliers un par un, à l’affût de la moindre présence dissimulée en hauteur, des minutes entières s’écoulant vainement pendant cette ascension...tout ça pour rien. Pour ne trouver, une fois sur le palier, un étage aussi désert qu’il semblait abandonné. Une multitude de pièces dont toutes les portes étaient entrouvertes mais surtout...une fenêtre par laquelle il était difficile de savoir si l’on était entré ou bien sorti. Cela dit, il n’y avait aucun doute que cet endroit était la source de l’afflux massif d’adversaires qui reposait à présent sagement dans un coin de l’étage inférieur. La fenêtre était plus alarmante. Se pouvait-il que ton acolyte héroïne soit entrée par ici ? Ou bien...tout aussi plausible, certaines des personnes ici avaient-elle opté pour un saut en contrebas avant de faire le tour pour te prendre à revers ? Peut-être également que ce ne fut qu’une option de fuite jugée plus rapide pour prévenir de ta présence. Après tout, la lapine avait bien parlé de multiples passages secrets permettant la fuite, il devait bien en exister pour que le gratin de la hiérarchie puisse coordonner les actions de la chair à canon tout en étant à l’abri de tout danger. De toute façon, tu n’avais pas envie de voir toute cette horde se lancer à nouveau à tes trousses, mais l’envie de redescendre t’assurer que leur punition improvisée soit respectée t’animais encore moins.
« Ici, c’est donc les chambres à première vue. Voyons s’il y a des choses utiles. »
Bien qu’animée par une envie de mettre la main sur une trouvaille, même insignifiante, qui te serait utile, ainsi que par la volonté de comprendre ce qui se tramait ici tout comme par le désir de trouver les armes...à quoi est ce que tu t’étais attendue en fouillant un étage dortoir ? Quelques armoires emplies de tenues dont l’idée d’en user comme camouflage ne t’avait pas traversé l’esprit, une quantité ahurissante de préservatifs dans l’une des poubelles qui laissait peu de doute quant à ce qui s’y était passé récemment mais rien de pertinent. Laissant échapper un soupir de déception, tu décidas de poursuivre cette prospection dans les étages supérieurs. Combien y en avait-il exactement ? La bâtisse semblait immense mais elle ne devait tout de même pas s’élever jusqu’aux cieux. Malheureusement pour toi, dès le troisième étage le répit pris fin...car tu tombas nez à nez avec un autre de ces combattants ninjas venus tout droit d’un temps révolu. Toutefois, il semblait clairement endormi...ou le faisait-il croire ? Le point positif, c’est que l’accès à l’étage suivant n’était pas très loin et que tu pouvais y accéder rapidement, mais réussir cela sans éveiller son attention était presque impossible. De l’autre côté, chercher à t’assurer de son sommeil ou bien le prolonger risquait davantage de se retourner contre toi, s’il était du même calibre que l’homme à l’Alter écrasant du premier étage. Cela dit, cette fois tu avais l’avantage d’être armée...et de pouvoir réveiller la sentinelle par la douce sensation d’une lame de fer présente contre sa gorge. S’il sursauta bien évidemment, tu fis en sorte de le maintenir en position assise par une pression dissuasive sans l’étouffer. Après un instant qui lui suffit à reprendre ses esprits, sa vois s’éleva enfin de son habit.
« Réussir à entrer et à franchir le rez-de-chaussée...qui t’envoies ? Les Takemikazuchi ? Je ne vois qu’eux pour mandater une Onna-Bugeisha, Rônin par dessus le marché...cela dit tu ne dois pas être n’importe qui non plus. »
Ils étaient...vraiment traditionalistes, dans ce quartier. Tu ne ferais pas illusion plus d’une seconde mais tu optas pour de même pour user des maigres connaissances à ta disposition pour les mettre au service de l’anonymat comme de ce petit jeu.
« Ça ne se voit pas ? Je suis une Obake qui se fait passer pour une Okami. Je ne viens ici que pour obtenir réparation de l’affront qui m’a été fait il y a peu. La demeure que j’occupe ayant été profanée, j’aimerai m’entretenir avec le responsable de votre petite organisation...tu saurais me conduire jusqu’à lui ? »
Comme pris d’un éclair de bon sens, l’homme ne chercha même pas à se libérer ou à répliquer...il ne fit qu’élever les mains légèrement, en signe de reddition...ce qui ne signifiait pas pour autant qu’il parlerait. Mieux valait rester sur tes gardes.
« Je ne vaudrais pas mieux qu’un traître si je te révélais quoi que ce soit.. »
L’appui de la lame se fit alors plus insistant sur sa trachée. S’il ne l’utilisait pas pour des choses utiles, il n’en avait pas besoin.
« Es-tu sûr que l’instant soit opportun pour être loyal ? Je veux dire...une fois dans le monde des morts, tu n’auras aucune récompense de l’homme que tu protèges. »
Alors que les premières gouttes de sang ne commencèrent à ruisseler de sa peau, l’homme fut subitement un peu plus coopératif.
« D’accord ! D’accord...écoutes, je ne te dirais rien d’autre que cela. Tu veux te renseigner sur nos chefs ? Tu n’as qu’à te rendre toi-même au sanctuaire du dernier étage. Ils doivent être en pleine intronisation à l’heure actuelle...je suis certain qu’ils seront ravis de répondre à tes questions de leur plein gré. »
Il te prenait clairement pour une imbécile. Cela dit, tu savais au moins ou aller alors tu décidas de ne pas en tenir rigueur. Il te manquait encore quelques informations.
« Donc il y a plusieurs chefs..combien exactement ? Ah, aussi, quel genre de piège m’attend pour que tu vendes l’emplacement si facilement ? A moins que ce ne soit qu’une fausse piste ? Tu sais...si tu ne parles pas je trouverai bien des réponses d’une autre bouche. Tu veux vraiment qu’un autre aie à subir ça alors que tu pourrais survivre si tu parlais ? »
« Je ne suis pas stupide...je sais très bien que tu me tueras dans quelques secondes. Seulement, tu ne sauras rien de plus. Et même s’il est vrai que tu peux interroger d’autres personnes...il en existe de bien plus fortes que moi. Tu ne repartiras pas d’ici vivante, pauvre folle. »
« Si tu le dis… »
Puisqu’il ne dirait rien de plus, insister était inutile...la menace de mort ne faisait pas partie de ton arsenal. En revanche, usant assez habilement d’une gestuelle combinée à un poignard et à un katana, tu parvins à le faire se relever pour le présenter face à l’escalier menant à l’étage inférieur. Avant de purement et simplement lui asséner un coup dans les jambes suffisant pour lui faire dévaler les marches à une vitesse prodigieuse, avant qu’il ne s’échoue sur le palier inférieur. Un de plus qui ne se réveillerait pas de si tôt...s’il vivait encore ? Tu n’avais pas été si violente. Tout ce qu’il te restait à faire c’était de parcourir le reste de cette bâtisse déserte jusqu’à trouver le sanctuaire dont il était question.
- […] et pour toi, Mitsuhide, c’est le sabre Kurou no Tatsu, qui a été sélectionné. D’après les légendes, cette lame aurait dévoré plus de cent marchands en une nuit… Une lame idéale, pour quelqu’un qui a récupéré nos trésors.
Sato, notre troisième Démon, tu vas recevoir la douzième lame, et la seconde plus précieuse. Benihime Marasama. Forger par le maître forgeron dont ce katana tire son nom, ce sabre cramoisi est dit avoir absorbé le sang de ses ennemis pour en faire la couleur de son acier. Que ta main guide cette lame dans le cœur de nos ennemis, alimentant sa légende.
L’esprit de Mikazuki récupérait petit à petit. La présence ce faisait moins lourde, ou alors elle arrivait simplement à faire fit de celle-ci. Une bonne partie du passage des armes avait été omis par son esprit, mais elle avait réussi à regagner suffisamment de capacité mentale pour entre les deux derniers, et se rendre compte que les yeux du prêtre se tournaient maintenant vers elle… Puis vers tous ceux de ses compatriotes. Cependant, l’héroïne en herbe n’avait pas besoin de lui pour voir la tension qui émanait même de la majorité des personnes sur l’estrade. En particulier de Mitsuhide, qui envoyait fréquemment des regards vers sa direction. À vrai dire, le seul dont elle ne ressentait rien était le mystérieux Sato. Lui-même qui avait vu son arrivé dans les lieux. Avait-il un alter qui lui permettait de savoir ce genre de chose ? Ou bien, avait-il seulement connaissance de ce fait ?
Le maître de cérémonie, et probablement du clan, second seulement à cette mystérieuse femme qui lui susurrait dans les oreilles, par un moyen dont elle ignorait tout. Mais, les réponses allaient très vite lui tomber dessus, quand le prêtre reprit la parole, s’adressant à l’assemblé.
- Maintenant… Laissez-moi vous racontez une histoire, où plutôt, vous remémorez ce récit, que chacun d’entre vous ici connait. Tous… Sauf elle. Une bénédiction offerte par notre ennemi juré, qui a préféré enfermer sa descendance dans l’ignorance.
Notre clan a vu le jour à l’époque de Moromachi. Nos ancêtres, ayant reçu la visite de notre Divinité, . Naturellement doués dans les ombres, nous avons été nommés les Kumo-Gento par celle-ci. Nous devions aider les seigneurs locaux, et du Japon, a façonnée la nation qu’ils rêvaient de voir. Nous étions des agents de l’ombre, comme de nombreux d’autres avant eux. Mais aujourd’hui, nous sommes parmi les derniers survivants, ayant survécu à toutes les époques, en passant de l’ère du Sengoku, à celle d’Edo, à la venue des Européens, et finalement, aux guerres mondiales, à la colonisation Américaine, l’avènement de la technologie et l’apparition des Alters. Pourquoi avons-nous survécu, mes enfants, mes frères et mes sœurs ?
Car nos toiles vont plus profondément que les racines des plantes. Notre aide, notre servitude aux seigneurs n’étaient qu’un moyen d’avancer nos plans, de mettre en place la vision de notre Divinité. Meiunikaki veut que tous les hommes suivent ses desseins, le destin qu’elle ait tissé pour ces derniers. Notre Dame, son avatar dans le plan des hommes, continue de nous guider aujourd’hui encore, pour remplir notre objectif… Mais, nous avons échoué, au moment le plus crucial. Notre clan aurait dû être exterminé, alors que les flammes brûlaient notre domaine… Comment avons-nous survécu, mes enfants, mes frères et mes sœurs ?
Car Meiunikaki en a décidé ainsi. Notre destin était loin de disparaître ici, avec les flammes de la guerre et de la vengeance. Mais, en récupérant les rares rescapés, notre Divinité à décidé de nous faire disparaître dans la pénombre, nous faire tisser une toile au cours des longues ères de notre pays, pour se préparer à son avènement ! Pourtant… Les flammes brûlaient nos âmes comme jamais, et si vous voulions le Japon, on savait qu’on devrait faire. Il fallait dévorer ceux qui nous avaient réduits en cendre, le clan qui s’était retourné contre nous à un moment crucial, pour nous exterminer comme des vermines, nous déshonorant à jamais ! Ce clan de samurai de génération, en génération, qui, bien que connait un déclin à notre inverse, qui grandissons, son encore présent. Et aucun de nous ici ne sera satisfait avant de les voir brûler. Qui avons-nous survécu, mes enfants, mes frères, et mes sœurs ?
Le Grand Prêtre se tourna vers Mikazuki, comme l’ensemble des regards qui se posait sur cette dernière… Avait-elle réellement besoin d’en savoir davantage ? Son grand-père avait toujours vanté ses ancêtres, et leur tradition martiale, au point de lui enseigner à son tour les rudiments de leur école de combat, comme à sa mère avant elle. Il avait raconté les exploits de sa famille lors des périodes de guerres et de paix, et se désolait de voir que le pays préférait suivre des héros, sans aucun honneur dès qu’il y a un signe de danger, que de dépendre de ses anciens samurais, qui auraient eux donné leur vie pour les sauver. Alors, ce ne fut pas une surprise quand ce nom sortit des lèvres de l’assemblée tout entière.
- Les Yoko ! Ces monstres qui nous on tout prit. Ainsi, je comprends votre surprise, stupeur, et peut-être votre colère. Pourquoi une de leur descendante est ici, avec nous, dans nos murs, dans notre clan ?! Car nous avions fait une erreur de jugement, que nous avons rectifiée.
L’homme s’adressa ensuite à la jeune fille, qui comprenait, tout en ne comprenant pas. Comment le pouvait-elle ? Son grand-père ne lui avait jamais compté ce récit ni même nommé ce clan une seule fois dans sa vie. Or, s’ils étaient des ennemis jurés, ne l’aurait-il pas fait pour que sa descendance soit prévenue du risque qu’ils encouraient.
- Je vois la surprise de tes yeux, mon enfant. Ton grand-père n’a jamais osé dire quoi que ce soit à ce sujet ! Il a préféré vous laisser dans l’ignorance. Mais détrompe-toi ! Ce n’était pas pour vous protéger ! Loin de là… C’était pour se protéger lui-même ! Cacher sa honte, et essayer de retrouver son honneur ! Il vous a sacrifié pour garder son statut !
L’homme marcha sur l’estrade, agitant le doigt, avec un petit sourire taquin sur le visage, alors que tous étaient pendus à ses lèvres. Mikazuki elle-même n’était pas exception. On parlait d’elle, de sa famille, de son histoire. Même si elle n’était pas obligée d’y croire, elle écoutait par curiosité… Tout en réfléchissant. Pourquoi l’avoir amené ici, devant tout le monde ? Il voulait la sacrifier ? La tuer devant tous pour leur plus grand plaisir ? Elle réfléchissait déjà à des alternatives, mais une main se poser sur son épaule. D’un coup d’œil, elle vit Sato lui hocher légèrement la tête… Pourtant, ce n’était pas une menace de ne pas agir, mais plutôt, un geste pour la calmer.
N’avait-elle rien à craindre ?
- Mais plus que tout, en vous voyant, sa descendance, il ne pouvait voir que de la colère, envers lui-même. Nous vous suivons depuis des années, et nous aurions pu vous anéantir depuis bien longtemps… Comme nous à une époque, vous n’êtes plus qu’une ombre de ce que vous étiez… Je dirais même plus, il ne doit rester plus que trois Yako de vivant à notre époque.
Car, comme je l’ai dit, nous avions fait une erreur de jugement, que notre Dame a brûlée pour le recréer. Pourquoi brûler les Yoko, quand on pouvait faire bien, bien pire. Quand on pouvait les souiller ? Non, ce n’était pas assez. Dis-moi, mon enfant, que connais-tu de ta famille ? N’y a-t-il pas une incohérence quelque part ? Un mystère non résolu ? Je sais que tu es intelligente, tu vois des choses que nul autre ne pourrait voir après tout.
Une chose mystérieuse ? Elle ferma les yeux, pour se remémorer le récit de son grand-père, et très vite, il y a un trou, un vide à un endroit. C’est vrai. Il a toujours parlé énormément de son père, mais jamais il n’a parlé de sa mère. Mikazuki ne connaissait rien de cette dernière, même pas son prénom. Aucun trace de son existence dans les récits de la famille non.
- Oui, tu as vu le problème. Allez, je suis sûr que tu peux dire à l’assembler la raison pour laquelle c’est le cas… Ce que tu es réellement !
Était-ce son instinct naturel qui lui fit son déclic ? Ou bien une réponse qui rampait en elle depuis bien longtemps, telle une ombre attendant de prendre le dessus sur ce qu’elle était réellement ? Mais si tout cela était vrai… Alors il y avait sens. Cela expliquait en grande partie des choses, qui lui avait été jeté au visage sans jamais qu’elle ne s’en rende compte, jusqu’à cette infiltration. C’était la seule réponse qui correspondait à tout ce qui avait été dit, et ce pourquoi son grand-père semblait à la fois-ci réserviste concernant ce sujet, et si dévoué à la tradition familiale.
- Mon arrière-grand-mère… Est une Kumo-Gento. Vous avez décidé de nous faire devenir des personnes de votre clan, de l’intérieur… Ce qui veut dire, que les trois derniers Yako sont… Mon grand-père, ma grand-mère et… Un que je ne connais pas ?
Les étages supérieurs n’avaient plus réellement de secret à te révéler. Tous aussi vides que le deuxième, aussi bien sur le plan humain que sur le plan matériel. C’était quand même étrange, l’ascension semblait toucher à son but mais tu n’avais toujours pas vu la moindre trace de ton acolyte. S’était-elle faite capturer par l’un de ces encapuchonnés d’albâtre ou de charbon ? Cela te paraissait peu probable puisqu’aucun de tes adversaires jusque-là n’avait évoqué sa présence ou un lien avec ta propre intrusion mais...ça voudrait dire qu’elle avait bien réussi à profiter de ta distraction pour s’infiltrer et qu’elle se dirigeait sûrement vers le même endroit que toi. Voilà une intuition qui n’était pas pour te rendre sereine. Qu’elle se tienne à la ligne de conduite lui interdisant d’user de son Alter ou bien qu’elle décide de la franchir...les ennuis viendraient, d’un côté de la Loi ou bien de l’autre. Même si on ne pouvait identifier ses traits sous sa combinaison, le fait qu’elle connaisse aussi bien ce Mitsuhide signifiait également l’inverse...il représenterait donc de toute façon un danger assez sérieux pour elle. D’autant plus que ce lieu commençait à te paraître étrange. Après avoir vaincu une vingtaine de guerriers au premier étage, tu apprends au troisième qu’il se produit, certainement régulièrement, des intronisations au sommet du bâtiment. Du peu que tu en savais...c’était là un concept religieux. Sauf qu’à ta connaissance, le Shintoïsme n’encourageait pas dans la voie militaire. A vrai dire, la seule croyance que tu connaissais, dans laquelle on t’avait élevée, était justement assez orientée vers la guerre...mais jusqu’à preuve du contraire on en était bien loin ici. S’agirait-il donc d’une secte de moines guerriers ? Vous étiez définitivement tombées dans un beau traquenard. Bien qu’une certaine précipitation t’animait quant au fait de retrouver rapidement la jeune héroïne...il fallait que tu prennes un moment pour réfléchir à ce dans quoi tu t’étais embarquée. Si cette fable dont la morale était que pactiser avec le loup avait coûté sa main à un Dieu existait, ce n’était sûrement pas pour rien. Foncer droit dans sa gueule en le sous-estimant, ça ne pouvait que mal finir.
Déjà, si Takeda-sensei avait reconnu cet élève et qu’il savait de quel milieu ce dernier provenait...pourquoi un homme aussi intelligent n’avait pas fait le lien entre ses origines et son larcin ? N’envoyer qu’une civile dont il ignorait les capacités actuelles, bien qu’il ai pu en témoigner par le passé, en compagnie d’une seule de ses jeunes élèves, si prodigieuse puisse-elle être, face à une famille entière de combattants ancestraux ? Peu importe l’angle sous lequel tu essayais de voir la chose...à titre personnel ça ne suffisait pas à te faire reculer, mais c’était clairement suicidaire. Est-ce que vous étiez alors une sorte de rançon humaine pour éviter que davantage de mal ne lui soit fait ? La réclamation aurait donc ressemblé à une exigence de ses deux meilleurs éléments, celui du passé et celui du présent...mais une nouvelle fois, cela ne lui ressemblait pas de céder au chantage. Peut-être que ces crapules avaient été jusqu’à menacer sa famille aussi, en cas de refus ? Ils étaient du genre à n’avoir aucun scrupule et tu étais clairement la mieux placée pour savoir qu’on ne refusait d’accomplir que peu de choses lorsque le sort de ses proches était en jeu.
Il y avait bien un autre scénario possible mais… pour quelle raison est-ce que votre maître vous aurait envoyé vous deux parmi tout ses élèves dans une mission suicide ? Non, ça ne tenait pas debout. Même en supposant qu’elle avait découvert des informations compromettantes, le fait que tu sois ajoutée à cette besogne ne faisait aucun sens. Il fallait juste que tu mettes ta paranoïa de côté un instant, mais aussi ton cerveau en pause. Vous étiez venues récupérer un larcin au nom de votre ancien professeur à toutes les deux et ce pauvre homme se faisant vieux n’avait sûrement plus autant de capacités cognitives qu’avant. Couplé à son trop grand cœur, cela expliquait le fait qu’il ait sous-estimé ainsi le danger.
Tout comme tu venais de le faire, ramenée à la réalité par des bruits de pas soudain qui descendaient du dernier escalier te séparant de l’étage ou se trouvait tes cibles mais aussi certainement ton acolyte. Lorsque qu’il se trouva face à toi, votre surprise affichée fut clairement mutuelle...mais dans le doute, puisqu’il portait une combinaison similaire, de couleur rouge, il fut instantanément maîtrisé sans aucun ménagement. Même si pendant le processus, tu avais remarqué qu’il était en fait de sexe féminin.
« Bien, ma grande...je vais aller au plus simple et si tu coopères tout va bien se passer. D’accord ? »
Elle n’essaya même pas de se débattre, se contentant de hocher la tête.
« Donc...vous aimez bien vous déguiser comme l’arc-en-ciel ici. Du blanc, du noir, toi avec ton rouge...et j'en ai vu bien d'autres plus bas. c’est une sorte de code ou bien le pur hasard ? Vous êtes un genre de secte anonyme dont la hiérarchie se base sur le spectre chromatique ? »
L’hésitation dans son regard était palpable. Se mettre à table et espérer survivre...ou bien passer son tour et périr ? Elle n’avait de toute manière qu’une seule issue possible, qu’elle parle ou non.
« Alors ? Il paraît que tes maîtres sont là-haut en train d’introniser quelqu’un ou quelque chose. Tu confirmes ? Tu infirmes ? C’est qui l’heureux élu béni ? J’ai déjà perdu du temps à me salir les mains ici alors une de plus ou de moins ça ne fera pas une grande différence. »
Elle semblait clairement moins endurcie que les autres. Ses yeux commencèrent à briller avant que des larmes n’en coulent et qu’enfin des réponses ne parviennent à tes oreilles.
« Mitsuhide-sama est en train d’être intronisé en remerciement pour avoir restitué les lames ! Vous le trouverez dans le sanctuaire ! Impossible de le rater, les portes sont immenses et gardées ! Je vous en implore, laissez moi partir ! »
Il en aura fallu peu pour la faire craquer...mais ta prise se relâcha, tandis que tu la retournas pour l’observer de face à nouveau. Tout comme sur ton visage en cet instant, un sourire semblait illuminer le sien, signe de l’espoir qui l’habitait. Hélas ce dernier sera de courte durée puisqu’elle subira, comme presque tout ceux que tu avais croisé jusqu’à présent, un coup réussissant à la sonner pour que le silence ne soit sa condition durant les prochaines heures. Cela dit, vu son jeune âge, tu y avais clairement été avec plus de retenue qu’avec tes premiers adversaires. Cette fois, tu étais certaine de retrouver ta camarade de mission à l’étage et t’empressas donc d’y monter, parvenant rapidement devant les portes dont on t’avait parlé. Dire qu’elles étaient grandes...était un euphémisme, même de ton point de vue. Dire qu’elles étaient gardées en revanche...il ne semblait y avoir que deux shinobis. Après ce que tu avais dû réussir pour parvenir jusque-là, ce n’est sûrement pas ça qui t’arrêterais...mais afin de les évaluer, tu décidas d’initier cette nouvelle épreuve par une légère provocation. Voir s’ils restaient sur leur défensive était la première étape pour évaluer leur force...mais déjà, avec la tension qui augmentait dans ton corps, leur initiative potentielle ne serait pas nécessairement payante.
« Deux braves hommes pour accueillir une seule femme...Messieurs, me feriez-vous le plaisir de me laisser passer ? J'ai une entrevue avec le jeune garçon qui se trouve là-dedans. »
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