Hot Stuff [Pv Nana]

Hihi… j’étais toute nue. Vous vous demandez probablement pourquoi, am I right ? Hihihi. Était-ce parce que je sortais de la douche ? Non. Était-ce parce que je dormais ainsi ? Non. Bon assez de suspens, j’étais confortablement en train de relaxer dans ces sources chaudes ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J’avais oublié le nom de l’endroit, mais c’était à cause de mon cerveau beaucoup trop relaxé pour réfléchir à quoique ce soit. De plus, minuit était l’heure la plus tranquille, du coup j’étais presque seule, accompagnée par un duo de vieilles dames qui semblaient être des habituées. Non loin d’elles, je pus déceler quelques bribes de conversations. Petits-enfants par-ci, nouvelle recette par-là, ma curiosité fut piquée lorsque l’une d’elles prononça mon nom de super héros, Mama Ammo. Je gardais les yeux fermés, feignant le sommeil. La première refusa de croire qu’il s’agissait de moi, mais la deuxième en était convaincue. Il était comique de les entendre se chamailler sur la véracité de leurs propos. L’évidence d’une amitié de longue date me fit sourire.

Le duo d’aînées s’approcha avec toute la subtilité du monde (pas du tout) et la première, la sceptique, supplia la deuxième, la courageuse, de ne pas me réveiller, mais cette dernière était bien décidée de prouver à son amie que j’étais bien l’héroïne dont elle parlait. Je finis par ouvrir l’œil droit, un léger sourire au visage en remarquant les deux dames se figer telles des enfants prises au piège. Une dizaine de minutes plus tard, Mimi et Lala, mes nouvelles meilleures amies, ricanèrent devant ma énième blague. Il était si plaisant d’avoir une conversation des plus normales avec des gens ordinaires. Ça faisait changement quoi.

Malheureusement, la situation changea drastiquement lorsqu’un homme sortit des buissons à toute vitesse, faisant violemment sursauter les deux dames. Par réflexe, je me redressais, malgré le froid qui mordait mon corps humide et dénudé. Sans arrêter sa course, l’inconnu tendu un doigt vers moi, tirant un mini rayon violet qui me traversa la poitrine. Étrangement, la douleur fut… inexistante. Je n’avais littéralement rien ressenti. Les deux dames, paniquées, me demandèrent si tout allait bien et je les rassurais tandis que j’observais l’homme disparaître dans la nuit. Rapidement, je commandais à Mimi et Lala d’entrer dans l’auberge et de prévenir la réceptionniste. Les deux aïeules se pressèrent de s’enrouler d’une serviette pour se mettre à l’abris. Toujours dénudée, je nageais jusqu’à l’autre extrémité de la piscine (je ne me souviens plus du vrai terme mais who cares ?) et m’apprêtais à faire ma petite recherche lorsque le même buisson se mit à bouger, laissant apparaître une autre personne. Cette fois une femme, visiblement plus jeune. Ses propos me laissèrent croire qu’elle était à la poursuite de l’autre homme. Je m’approchais d’elle, toujours confortablement immergée jusqu’aux épaules dans le liquide brûlant. Autant dire que je la regardais de très bas, mes pieds étant littéralement au niveau de ses mollets.

- Yo, il y a un problème ? Je suis Mama Ammo de Daiki, tu peux me parler.

Vous savez, être surpris est une expression qu’on tient trop pour acquis. Lorsqu’on reçoit un cadeau out of nowhere, on est surpris. Lorsqu’on tombe sur une connaissance dans un endroit public, on est surpris. Se faire lancer une serviette explosive au visage, là on ne parle pas d’une surprise, mais de quelque chose un tout petit peu plus haut que ça. Let me explain. J’étais donc au pied dans la jeune femme aux cheveux gris, attendant une réponse, lorsque celle-ci DÉCIDA que bah elle ne M’AIMAIT PAS et agrippa une serviette qui trainait non loin pour… bah vous connaissez la suite quoi. Lorsque je vis le tissu émettre une lumière indicatrice du kaboom, mon réflexe fut de mettre mes deux bras devant moi tout en plongeant dans l’eau, ce qui n’empêcha pas l’explosion de me bousculer violemment. J’avalais même un peu d’eau, ce qui n’était vraiment pas propre ! Je me ressaisis et remontais à la surface, tentant de reprendre mes esprits lorsqu’un coup de poings de l’au-delà me refit valdinguer dans l’eau. OH HELL NO ! Avant de remonter à la surface, je pris une bonne distance entre l’inconnue et moi-même, me rendant compte qu’elle était maintenant dans la source, toute vêtue. Ouuuuh, ses vêtements étaient ruinés. Mais bon ce n’était pas le sujet. Je repris mon souffle, tentant d’analyser la situation.

Une étudiante ? me prendre pour une héroïne ? Était-elle sous les effets d’une drogue ? Non… d’un alter ? Dans tous les cas, je devais m’assurer de la mettre hors d’état de nuire. Normalement, la bonne chose à faire serait d’attirer l’adversaire vers un coin tranquille et peu peuplé, mais un, c’était déjà pratiquement vide ici et deux, vu son alter, la déplacer ne causerait que davantage de dégâts. Pas le choix, j’allais devoir la neutraliser ici et maintenant. Nue… dans des sources chaudes… en plein mois de décembre. C’était bien ma veine ça ! Je me mis à rire. Oui, rire de bonne foi. Pas un rire diabolique, ni un rire nerveux. La situation était juste… trop comique pour faire autrement. Je repris cependant mon sérieux, du moins du mieux que j'pouvais. Tout d’abord je devais comprendre le pourquoi du comment tout en tentant de raisonner avec l’élève.

- Explique-moi. Qu’ai-je fait pour te rendre dans cet état ?

Je devais comprendre la situation avant d’agir proprement. Une chose était cependant certaine, aucun d’entre nous n’était l’ennemie. Malheureusement, cela ne m’empêchait pas de devoir user de la manière forte. Pendant que je riais et posais ma question, j’en avais profité pour créer à partir de mes jambes (donc sous l’eau, à l’abris des regards) l’arme ultime pour la situation… a big, fat, watergun. Je pointais l’arme à feu (haha) rouge et jaune en direction de l’élève et tirais la première salve de liquide brûlant en direction des yeux. Bien entendu, cela servit avant tout de diversion puisque je finis par lâcher l’arme afin de sortir du bassin. Mon adversaire avait la capacité de créer des bombes, du coup l’obliger à rester dans le bassin était la meilleure alternative. De ce fait, je pris un élan et sautais en direction de l’étudiante, non sans une petite surprise.

- CACTUS SHENANIGANS !!!

Une fois dans les airs, la quasi-totalité de mon corps se mit à briller d’une lueur bleue et rouge. Rapidement, divers objets sortirent de mon front, mes bras, ma poitrine, mon estomac, mon dos, mes fesses, bref presque partout. Aiguilles, fourchettes, seringues, fléchettes tous les objets à moitié sortis avaient un point en commun, ils étaient perforants. Oui, vous l’avez compris, j’étais devenue un véritable cactus en train d’exécuter une bombe en plein sur mon adversaire. Une bombe, ironic, isn’t it ? Non, mon but n’était pas de perforer l’adolescente à mort, juste… lui faire beaucoup bobo quoi.

J’étais confiante, ma bombe-é-pique (haha, get it ?) allait toucher en plein dans le mille. C’était sans prendre en considération une grave erreur de ma part. Elle pouvait faire exploser les liquides, aka l’eau du bassin. Uh-oh. Je me pris donc de l’eau explosive au visage, me faisant dévier ma trajectoire et ratant DE TRÈS PEU ma cible. Bon après peut-être que j’y étais allée un peu trop de front, mais je ne ferai pas la même erreur deux fois. Du coup, la laisser dans le bassin n’était peut-être pas la bonne stratégie. La jeune énervée ne me laissa pas le temps de penser davantage car avec toute la hargne et l’impolitesse de ce monde, fonça vers moi avec la ferme intension de me filer un autre coup direct. Une attaque frontale alors que je ressemblais à un oursin dix-huit ans et plus ? Cela cachait quelque chose… et j’eus raison !

La crinière grise feignit de me frapper pour m’agripper le popotin, ou plutôt l’un des items de mon popotin avant de vivement reculer. OH HELL NO FOIS DEUX ! Je ne me laisserai pas avoir par la même technique ! Grâce à des réflexes de super ninja, j’exécutais un mouvement de la hanche vers le haut, propulsant par le fait même la seringue compromettante dans les airs et en la frappant DIRECTEMENT avec une raquette de ping-pong que je pris bien soin de poper par la paume de ma main. Yeah that’s right, I’m giving you a taste of your own medicine ! Haha. C’est drôle parce que j’lui ai lancé une seringue explosive. Haha. Seringue. Médecine. Hahaha. Bon bref assez perdu de temps.

Once again je profitais de la zizanie pour me débarrasser de mes créations et sortir du bassin avec la ferme intension de ne pas y retourner. J’en profitais d’ailleurs pour matérialiser un manteau de fourrure dorée afin de me protéger du froid. J’avais décidé de prendre les choses plus sérieusement et d’arrêter de la sous-estimer. De ce fait, je matérialisais un extincteur d’incendie. Oui. Vous savez ce que ça veut dire.

- Sorry, mais tu ne me laisses pas le choix.

Je découpaillais le tuyau et activais le mécanisme pour relâcher le dioxyde de carbone. Elle était peut-être dans une source d’eau chaude, mais on parlait d’un gaz refroidissant pouvant atteindre moins soixante-dix-huit degrés Celsius. Couplez à cela l’humidité et le fait qu’on soit en plein hiver, le seul choix qui s’offrait à elle était de sortir du bassin. Après avoir vidé le contenu de l’extincteur, je tentais de raisonner avec elle.

- Je ne suis pas la personne que tu crois ! Ressaisis-toi !

Comment ce fait-ce qu’elle me croyait pour une autre ? Comment l’autre a-t-il fait en sorte que… soudain, tout devint clair. Le rayon violet ! Le projectile qu’il m’avait lancé, ça a dû créer une espèce de revêtement autour de moi, ou une illusion, quelque chose du genre… Oh l’alter chelou. Je devais trouver un moyen de me débarrasser de ce… déguisement, si j’ose dire, tout en gérant l’étudiante qui visiblement avait besoin d’un cours de gestion de la colère.

On n’est pas sorti des ronces.

Bon bon bon, Madame avait décidé qu’elle ne voulait plus être dans le bassin ! Bon bah une bonne chose de faite, non ? Heureusement qu’elle fut assez rapide pour ne pas se prendre de plein fouet le gaz et que seuls ses pieds furent touchés, car elle en aurait bavé davantage, c’est moi qui vous le dis ! Après avoir tenté de la raisonner pour la énième fois, je remarquais le doute dans son visage. Avais-je finalement réussi à la persuader de son erreur ? Un silence frigorifiant s’immisça entre nous. L’on pu remarquer la vapeur gelée sortir de notre haleine. J’haletais tout comme ma partenaire de danse, mais je me doutais qu’elle ne s’arrêterait pas maintenant.

Tout à coup, j’entendis une sirène de police, très faible, mais juste assez forte pour m’alerter. Les autorités arriveront d’une minute à l’autre. Je remarquais derrière l’enragée les deux vieilles dames ainsi que la réceptionniste à l’intérieur de l’auberge, inquiètes. Plus que quelques minutes et ce gigantesque malentendu sera fini. Après tout, une fois les forces de l’ordre parmi nous, l’adolescente aux cheveux argentés devra bien entendre raison. D’ici-là, la meilleure chose à faire était de gagner encore un tout petit peu de temps avant l’arrivée des policiers… et je savais exactement comment.

L’élève me fonça dessus, comme j’avais pu anticiper. Elle initia l’offensive avec un coup de poing, mais je connais maintenant le refrain, il s’agissait d’une diversion quelconque, mais je n’en avais que faire. J’arrêtais son poing avec ma main nue. Mes deux poignets se mirent à luire d’une lueur bien significative. Mes créations étaient en cours de route alors que je me pris de plein fouet un souffle de feu à l’estomac venant de son autre main. Pas mal, pas mal. Mon souffle fu coupé et mon abdomen bien endolori, mais je ne reculais pas d’un pli. Ma main gauche attrapa sa main droite et CLICK ! Les deux paires de menottes furent créées et verrouillées. En effet, ma main droite était menottée à sa main gauche tandis que ma main gauche était menottée à sa main droite. Il était impossible pour elle de se débarrasser des menottes sans les faire exploser et, du coup, se blesser elle-même. Mais attention, je n’avais pas fini ! J’usais de la technique du Bear Hug, c’est-à-dire l’entourer de mes bras très fort afin de l’empêcher de bouger et… oui, nous plongeâmes toutes les deux une DERNIÈRE FOIS dans les sources chaudes. Pauvre bassin, il était pleins d’objets perforants, de dioxyde de carbone et même le gros pistolet à eau flottait dans le coin. Bien entendu, la damnée se débattit comme elle put, mais je comptais bien ne pas lâcher prise. On aurait dit deux marmottes entortillées, la scène était plutôt comique.

- Tu entends ce bruit ? La police est en chemin, du coup tu vas bien te calmer et tout ira pour le mieux, deal ?!

La police arriva enfin, très probablement pas préparée à la scène à laquelle les officiers assistèrent. Une étudiante et une héroïne, menottées l’une à l’autre dans des sources chaudes ravagées par les aléas du combat. L’une complètement habillée, l’autre pratiquement toute nue, both wet. Soudainement, l’enragée se calma, me regardant avec confusion et… here we go ! Visiblement le charme venait de se dissiper car la seconde d’après je fus noyée d’excuses et de remords de la part de l’élève dont j’appris FINALEMENT le nom, Iwasawa. Avec l’aide des policiers, nous sortîmes du bassin et je nous libérais de l’emprise des menottes en popant la clé nécessaire. La réceptionniste arriva rapidement, deux robes de chambres à la main. Je me fis un plaisir de me couvrir du froid avec le tissu blanc et douillet. Je finis par me tourner vers Iwasawa, mes doigts positionnés de façon bien distinctes au niveau de son front.

- Et pif !

Une pichenotte bien méritée laissa une marque rouge sur la région ciblée. Suite à quoi je me contentais de rire.

- No worries. Au final personne n’est blessé et je vais m’occuper de fournir le matériel pour réparer les dégâts qu’on a causé. De ton côté, j’espère que tu auras appris quelque chose, future héroïne.

La réceptionniste soupira de soulagement face à mes propos. Après tout, c’était le moins que je puisse faire après cette catastrophe. Je me tournais cependant vers l’horizon, légèrement soucieuse. Après tout ce remus ménage, il ne fallait pas oublier que le malfrat courrait toujours les rues. Espérons qu’il sera bientôt derrière les barreaux, car nous avons été chanceuses cette fois, mais ce n’est pas tout le monde qui en profitera autant. Urh… I need a donut after this.