On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?
On était un dimanche en plein hiver, il semblait malgré la saison faire assez bon. Enfin c'étais assez relatif, pour moi qui n'avais que très peu froid, il faisait effectivement assez bon cependant pour d'autres personnes cela pourrait être complètement différent. Il devait être environ 14 heure à ce moment là et j'avais pris la décision de me rendre à Ikegami, un lieu peu fréquenté que j'aimais particulièrement car c'était l'endroit idéal pour marcher, ce détendre un peu et réfléchir ! J'avais aussi décidé de me rendre au Jardin des pruniers afin de profiter un peu de cet endroit plutôt agréables ainsi que ces magnifiques arbres.
J'avais alors pris un chemin plutôt discret dans le parc me retrouvant alors dans un endroit assez tranquille du parc où se trouvait un banc. Je m'installa donc sur ce banc profitant un instant de la vue que me proposait le lieux. Je pris alors un moment de réflexion.
- Bon... Bientôt je devrais passer pro.. Il vas vraiment falloir que je m'active pour m'améliorer, car j'aurais vraiment besoin d'avoir un niveau bien supérieur afin d'affronter des vilains !
J'avais certes un niveau "correct" cependant pour moi, il me restait encor beaucoup à apprendre et j'étais encore assez loin que ce dont les héros professionnel était capable. Il fallait donc que je m'entraine et surtout qu je trouve de nouvelle technique afin d'être plus polyvalent sur le champs de bataille.
- Heureusement que Shina m'a aidé à m'entrainer !
me disais je mentalement commençant alors à penser à de nouvelle technique. J'avais déjà mon Dragon's Palm qui m'avait énormément aidé car cela me permettait de ne peux avoir besoin de toucher un objet pour créer une explosion et c'était fort pratique.
Ses deux mains se refermèrent l'une contre l'autre dans un bruit sec.
Sengo se releva du seiza, et détourna son regard de l'autel dédié à sa mère et son frère. Il ouvrit la porte devant lui, qui coulissa sur son rail, pour entrer dans le hall d'accueil de la maison familiale dont il était désormais l'ultime locataire. Aussi grande fut-elle, elle n'en eut pour autant pas cette atmosphère oppressante des grands espaces vides. Au contraire, ses sols de tatamis et ses cloisons de papiers dépeignant oiseaux et marées offrait à son seul et unique habitant un milieu apaisant, où la tradition japonaise s'offrait au regard dans son plus bel écrin.
Vêtu de pair avec son domicile, le jeune étudiant en sortit, muni de hakama et shitagi brun. On aurait dit la réincarnation d'un Japon ancien et qui n'est plus remémoré qu'à travers les quelques cérémonies et festivals qui subsistent. Lui portait cette tenue au quotidien, en-dehors de ses cours, bien entendu. Un pardessus familier au reste des vêtements, le haori, complétait la tenue. Celle-ci n'assurait que peu à son porteur la chaleur nécessaire pour affronter le froid de l'hiver. Pourtant, Sengo ouvrait même légèrement son vêtement sur son torse pour y glisser la main de temps à autre. Ne restait plus que le katana et le wakizashi pour que l'attirail ne fasse de lui un samurai. Mais il avait toujours ses armes prés de lui, d'une manière, ou une autre. Barrait son dos un étui long et fin dans lequel il gardait un shinai, un sabre de bambou dédié à l'entraînement du kendo.
Ainsi vêtu, Sengo prenait les transports en commun sans aucune gêne. Et bien qu'il attirait inévitablement les regards pour son accoutrement singulier, bien vite étaient ceux qui comprenaient ce que cela impliquait. Il n'était pas le seul à s'habiller de manière peu conventionnelle, et les cas particuliers étaient toujours les mêmes.
- Je me rendais ce jour-là encore au jardin des pruniers d'Ikegami. Cet endroit attire ma sympathie pour sa proximité avec le cimetière où repose ma mère. Après lui avoir rendu visite, j'y allais toujours pour observer les arbres et composer quelques fantasmes sur cette coïncidences entre la terre recouverte de tombes d'un côté, et la myriade de fleurs blanches et rouges qui nimbent les cieux lorsqu'on lève la tête de l'autre. J'y ai mes habitudes, désormais. Mais lorsque je me suis rendu à mon banc habituel, l'idée qu'il sois déjà occupé ne m'avait pas même effleuré avant que je ne vois cette personne. Ce banc, qui surplombait les pruniers s'écoulant vers l'entrée du jardin, dont la vue était imprenable alors même qu'il était caché des regards indiscrets, était pris. -
L'hiver, les arbres sont morts, et les fleurs ne sont plus. Elles sont toutes tombées, pour renaître à l'arrivée du printemps. A travers les branches mortes, son banc favori n'était plus un secret pour personne, et ça, il ne l'avait pas imaginé.
Sengo restait ainsi, pantois, à observer cette femme à l'inhabituelle chevelure blanche pendant de longues secondes. Il flottait vaguement sur son visage l'expression d'un blâme et d'un outrage qu'il réprimait tant bien que mal pour laisser la place à un sourire aimable. Il approcha en élevant sa voix teintée par une espèce de lassitude au ton grave qui serait presque suggestive.
« Mes excuses. Je ne pensais pas que cet endroit serait occupé, dit-il avant de lorgner un regard presque avide sur la place libre aux côtés de la femme, émergeant sa main hors de son hakama. Serait-ce dérangeant pour vous de partager ce banc ? »
Après tout, il ne se voyait pas s'asseoir à un autre banc que celui-ci. Autre chose semblait presque l'intriguer. Les paroles prononcées par la jeune femme avant qu'il n'arrive et qui ont eu toute les peines du monde à atteindre ses oreilles ont malgré tout été entendues pour quelques mots. D'habitude, il ne s'intéresses guère aux autres, mais cette personne est d'autant plus remarquable qu'elle intervient inopinément sur sa route, comme un nœud sur le fil rouge de son destin.
J'étais alors un peu perdue dans mes pensées, je n'avais alors par conséquent pas entendue le jeune homme qui venait d'arriver non loin de moi. Je fus alors surprise par ses paroles venant avoir un léger sursaut me tournant alors vers lui.
- Qu'est ce que quoi ? Résumons la situation, je vais dans un parc pour être tranquille et je vais dans un des endroits les plus tranquilles du parc pour ça et là, de nulle part, tu as un mec qui apparait. Cela serait trop facile si ça s'arrêtait là mais en plus de ça, il à l'air de parler extrêmement bien, il est habillé d'une façon tellement classe et il est putain de beau gosse !!!!! Si je savais que cet endroit attirait des gens comme ça, je serais venue plus souvent !
Il fallait avouer que j'étais assez déstabilisée par tout ça, je décida de reprendre mes esprits rapidement venant esquisser un léger sourire.
- Je.. Euh oui bien sur !
Je m'écarta alors afin de laisser la place pour ce jeune homme le saluant d'un signe de la main. J'espérais qu'il soit ouvert à la conversation.
- Au fait moi c'est Iwasawa ! Enfin tu peux m'appeler Iwa ! Et toi ?
Disais je me tournant vers lui. Il avait l'air d'être quelqu'un de bien plus classe et surement bien mieux éduqué que moi alors je me demandais s'il allait me prendre quelqu'un de bien moins intéressant pour tout ça. Il était rare que je me pose autant de question aussi futile mais je ne sais pas trop sur ce coup là, de toute façon je verrais bien ce qui vas se passer.
Le trouble passager de son interlocutrice tira à Sengo un sourire amusé.
Il observa longuement celle-ci alors qu'elle teintait la scène d'un silence pensif. Enfin, elle répondit à son sourire par le sien, et lui donna une réponse à laquelle il ne s'attendait pas. Il lui avait pourtant demandé si cela la dérangeait, et elle lui avait répondu oui, tout en se déplaçant sur le banc pour lui laisser la place nécessaire pour qu'il s'assied à ses côtés, le tout accompagné d'un geste de main bienveillant pour l'y inviter. Ses paroles avaient été l'antithèse de son action, symptôme de cet égarement qui accaparait la jeune femme depuis la venue de Sengo à ce banc.
Il s'approcha à pas lents pour s'y asseoir alors qu'elle se présentait, et qu'elle l'invitait à en faire de même. Il ne rechignerait pas à quelques amabilités de la sorte, puisque c'est lui qui avait insisté pour s'asseoir à ce banc précis alors qu'il était d'ores et déjà occupé. Mais il ne puis faire autrement que de penser à la solitude qu'il affectionnait d'habitude. Alors qu'il faisait balancer l'étui qui reposait dans son dos jusqu'à sa main gauche par un coup d'épaule et qu'il l'ouvrait, il répondit de la même voix et du même sourire accueillant, ses prunelles de félidé d'améthyste saisissant celles d'Iwasawa dans une profondeur imprévisible.
« Ashikaga Sengo. Enchanté. » Alors qu'il terminait là une présentation aussi brève et détournait son regard, il tirait de son étui le long sabre de bambou qui y reposait.
Posant l'étui sur le banc, du profil opposé à celui qu'il présentait à la jeune femme, il posa l'extrémité du shinai sur la terre, aux pieds du banc, tout en tenant entre ses deux mains la poignée du sabre d'entraînement. Redressant son dos pour le rendre droit, il leva quelque peu le menton, laissant le vent frais faire frémir les mèches noires qui balayaient par moment son faciès aux yeux fermés. Il essayait de percevoir le mistral passer au travers des lames de bambou de son sabre, tout en gardant une attention vigilante pour la présence inhabituelle qui subsistait à ses côtés.
D'ordinaire, il aurait exigé à ce qu'un simple civil détale de son banc où il pratiquait une méditation martiale. Mais les bribes de mots qu'il avait entendu l'avait quelque peu émoustillé. Son esprit combatif avait gagné une ferveur qu'il avait dut aussitôt apaiser. L'heure n'était pas au combat, et la compagnie d'un autre altéré avait peut-être quelques mérites qu'il tâcherait de déceler.
J'observais alors le jeune homme venant remarquer quelque chose d'assez intéressant par rapport au autre personne. Ce type était particulièrement intriguant ! Il n'y avait pas d'autre mot, la personne que je voyais en face de moi me perturbais car il était assez particulier et je n'arrivait pas à déceler ce qui en lui me faisais ressentir ce sentiment assez étrange d'avoir l'impression de faire face à un mystère de la nature.
- Et bien enchanté de faire ta connaissance Sengo ! Tu viens souvent ici ?
J'avais l'impressions que les actions de ce jeune homme répondait pour lui. Il semblait faire des choses qu'il avait l'habitude de faire en venant ici. C'est l'impression que celui ci donnait en tout cas. Je devais donc surement le gêner si c'était dans ses habitudes s'il venait souvent ici afin de méditer.
- Dis moi tu fais quoi dans la vie ?
Je me demandais bien ce qu'il pouvait faire me disant que quelqu'un d'aussi atypique que lui devrait très certainement être un héros ou quelque chose du genre ? ou bien il travaillait dans un dojo ou même être le disciple d'un temple j'en sais trop rien !
J'espère que je ne le dérange pas trop non plus !
Je passa alors une main dans mes cheveux réfléchissant quelque peux tournant mon regard en direction de l'horizon et profitant de cette belle vue.
Un maigre sourire habilla les lèvres du samurai au son des paroles de l'ingénue.
Le vent qui s'insinuait entre les lames de bambou de son sabre d'entraînement provoqua un son singulier précisément à ce moment-là. Le sifflement de l'alizé traversant un chemin sinueux répondit à la jeune femme avant que Sengo n'eut le temps de le faire. Ses paupières se rouvrirent, et ses yeux se baissèrent sur le bambou. Ses sourcils se froncèrent très légèrement, avant qu'il ne reporte son attention vers son interlocutrice sans se départir d'une expression à nouveau apaisée et de sa voix lasse.
« Je viens toujours ici pour m'assurer de la qualité de mes sabres d'entraînement, annonça-t-il en gardant son regard rivé sur son instrument d'exercice. Si le vent siffle entre les quatre lames de bambou comme il le fait présentement, alors elles doivent être resserrées. »
Il marqua-là une pause, songeant. Le vent était assez fort aujourd'hui pour éprouver la qualité de son arme rapidement. D'ordinaire, il avait le temps de méditer avant de l'entendre; et s'il ne l'entendait pas, il poursuivait simplement sa méditation jusqu'au crépuscule. Résolu à abandonner sa contemplation à la faveur d'une prochaine fois, il tourna cette fois-ci son visage vers la jeune femme qui nourrissait une vive curiosité à son égard. Cela était quelque peu réciproque. Sengo éprouvait un certain intérêt pour les autres altérés, mais au-delà de ça, ce qui l'avait le plus marqué était cette singulière chevelure blanche; une couleur qu'il appréciait profondément par sa nature, son symbolisme et... simplement son esthétique.
« Je suis étudiant, énonça-t-il simplement en guise de réponse, suivant du regard la main d'Iwasawa dont les doigts s'insinuait dans ses cheveux d'albâtre à la manière du vent entre les lames de bambou de son sabre. Et toi ? »
Je ne comprenais pas exactement comment cela pouvait bien fonctionner mais je comprenait au moins le principe de la chose.
- Je vois..
Disais je simplement venant replacer mon regard dans la direction de ce mystérieux Sengo avant d'entendre la suite de ces paroles après un léger moment de pause esquissant alors un léger sourire. Il était donc étudiant ! surement dans une des écoles afin de devenir héros étant donnée la présence d'un sabre.
- Je suis aussi étudiante, afin de devenir une héroïne ! A yuei !
S'il était potentiellement un apprenti héro, il devait avoir un alter alors je me demandais qu'est ce que cette personne si calme et si étrange pouvait nous réserver comme pour pouvoir !
- Dis moi, Tu as un alter ? Si oui c'est quoi exactement ? Je demande cela juste de façon informative et car je suis curieuse ! Pas pour t'attaquer après en connaissance de cause ! Ne t'inquiète pas pour ça !
C'est vrai que cette phrase pouvait encore plus lui faire penser que c'était pour cette raison.
- D'ailleurs tu peux le dire à moi car je suis sympathique mais si on te demande ton alterne répond pas ! Car si c'est un vilain en face ce sera plus facile de t'attaquer en connaissant ton Alter ! Faut vraiment que j'arrête de penser que dans chaque situation il y aura des vilains...
S’il avait eu des oreilles de chat, celles de Sengo auraient sûrement frétillés de contentement.
Non seulement il avait vu juste, mais de plus, cela le confortait dans son appréciation des événements. Il éprouvait avec beaucoup de satisfaction la houle bienveillante à son égard, de la part de cette jeune ingénue, et qui venait s’écraser contre l’armure marmoréenne qui teintait son visage d’un cruel manque d’expressions. Déjà pressais-t-il le fruit mûris de la durée qu’il étalait sur cet océan, glissant jusqu’à son rivage pour en extraire la liqueur de l’instant. Un nouveau sourire fendit son armure.
D’ordinaire solitaire, il devait bien avouer qu’une telle compagnie était parfois agréable. Bien évidemment qu’elle était étudiante, et qu’elle ne faisait pas partie des hors-la-loi, ceux-là même qui défient les lois, motivés par des desseins égocentriques et qui ne serviront jamais la Patrie. Non, si elle était de ceux-là, il l’aurait su dés ses premières paroles, et son shinai aurait eu une toute autre utilisation.
Elle énonçait des évidences comme si elle parlait à un enfant. Ce simple fait, peut-être alimenté par quelques désirs de pollinisation, bien qu’avec une exagération quelque peu ridicule, pourrait presque la rendre adorable. Mais au-delà de cela, cela pouvait paraître quelque peu vexant.
Il opina doucement du chef.
« Mon alter est… »
Il s’interrompt finalement, préférant une démonstration à la théorie. Il tourna lentement son regard vers la terre battue et foulée par mille pieds devant le banc. L’iris de son œil gauche s’étrécie, sa pupille rougit quelque peu, et un katana en acier de bonne manufacture termina sa course dans au point qu’il fixait, la lame pénétrant le sol. Sans se rendre prés du sabre fiché, ce fut au tour de son œil droit de cramoisir, et l’arme s’effaça tout bonnement en laissant derrière lui une évasure vide.
Tout en gardant le silence, son regard se porta à nouveau sur Iwasawa, attendant l’inévitable démonstration de l’alter de la jeune femme, car tel était les conventions sociales.
- Et bien voilà qui est très impressionnant ! Et extrêmement redoutable !
Je le fixa donc, il semblait attendre quelque seconde et je ne savais pas exactement quoi. Jr pris un moment avant de comprendre qu'il attendait que je fasse de même et que je présente donc mon alter. Je me leva donc attrapant un bâton venant alors le lancer au dessus de moi cependant avant de retoucher le sol, le bâton explosa retombant alors en miette.
- Voici ce que je sais faire ! C'est pas très classe mais il faut avouer que c'est assez efficace !
Je me rasseya alors à son côté de sa rencontre du jour venant lui esquisser un sourire.
- Dis moi c'est quoi tes objectifs ?
Savoir les objectifs de quelqu'un pouvait aider à comprendre la personne et de mieux le cerner.
Sengo suivait chacun des mouvements de la jeune femme avec une grande attention.
Bien entendu, il n’était pas sous un quelconque charme, ni n’avait un tel intérêt envers l’alter de sa « rencontre du jour ». Il était plutôt légèrement méfiant sur les bords, aux aguets et à l’affût du moindre geste qui pourrait représenter une menace à son égard. S’il s’était peut-être appaisé ces dernières minutes, le nouveau contexte lui donnait tout intérêt à rester vigilant. Surtout que la jeune femme semblait être capable de faire détoner tout ce qu’elle touchait, ce qui s’avérait être un pouvoir particulièrement menaçant. Pour autant, il ne marqua aucun pas ni le moindre signe de recul.
Après la démonstration d’Iwasawa, l’étudiant opina gravement du chef, témoin d’une gratitude embuée de politesse.
« Voilà une capacité redoutable. J’espère que tu en fait bon usage, mais je n’en doutes pas. Il marqua une pause, avant de répondre à la question qu’elle lui avait posée, tout en glissant son regard des pruniers nus à son interlocutrice. Mes objectifs... ? »
Il se murait alors soudainement dans le silence, ses yeux dérivant dans un vague songe et quelques pensées. De son regard fixe, il répondit d’une voix méditative.
« Forger ma lame, et l’affûter. »
A qui voudra le comprendre, sa lame épaisse comme un corps et recouverte de son sang et de sa chaire était l’objet de toute sa réflexion. Contre vents et marées si cela était nécessaire, il était ce chercheur d’or qui creusait, inarrêtable, son chemin vers les profondeurs de son âme sans savoir quoi y trouver. Et bien qu’il n’en savait rien, il espérait pouvoir reconnaître l’or, immergé dans le chrysocale dans ses abîmes.
- Ne t'inquiète pas ! Je fais très attention quand à l'usage de ce pouvoir et vois tu je l'utilise pour faire le bien ! Comme je l'ai lu un jour, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités !
Affuter sa lame ? Je pouvais voir énormément d'interprétation de cette phrase et je ne savais pas vraiment comment la prendre. Je me disais qu'il parlais de son âme, il affuterait son âme tel un guerrier afin d'affronter tout les ennemis qui se présenterait devant lui.
- Mes objectifs ? Je crois que je veux juste aider des gens ! C'est la seule chose qui m'intéresse vraiment !
Je me demandais quels étaient mes objectifs à titre personnel mais j'avais l'habitude de vivre au jour le jour alors de vrai objectifs de ma vie personnelle et sentimentale. C'était donc la seule réponse que je pouvais alors donner était une en rapport avec mon futur travail de héro.
- Mais dites moi, à part venir ici quels sont vos passion dans la vie ?
Je ne voulais pas trop l'assaillir de question alors je n'en posais qu'une seule à la fois surtout que je ne savais pas vraiment comment m'y prendre avec lui étant quelqu'un d'assez atypique il fallait l'avouer.
Un sourire, et un nouvel hochement de tête accompagnait sa compréhension des volontés de son interlocutrice.
Il ne pouvait que célébrer une pareille bienveillance, bien que cela pourrait être pris, à bien des égards, pour de la naïveté. Mais Sengo n’avait absolument pas envie de s’éterniser dans un débat sur l’héroïsme, la morale et l’importance d’aider autrui sans rien attendre en retour. Il avait beau trouver ce concept ridicule, il pouvait comprendre pourquoi les Héros en venaient à adorer ces principes de bénévolence, principes que lui abhorrer. Cet altruisme cachait une condescendance égocentrique chez bien des altérés. Se complaire dans cette fausse humanité qu’ils aiment se prêter n’était pas pour lui, et cela n’avait rien de naturel. Dans la nature, rien n’était gratuit.
Il secoua brièvement son crâne avant de le pencher sur sa droite, pensif. Le sourire qui habillait ses lèvres était celui de l’amusement d’un adulte adressé aux frasques d’un enfant; du voyant qui se moque de l’aveugle. Mais n’est-ce pas le devoir du voyant que de guider l’aveugle ? Pas aujourd’hui.
Et voilà qu’elle le vouvoyait, désormais. Son sourire s’agrandit.
- Je viens ici pour méditer. Tu peux considérer la méditation comme une passion, au sens où tu l’entends. Bien que la méditation soit justement là pour apaiser mes passions. Il marque encore une pause, laissant le silence réfléchir ses prochaines paroles. Je pratique la cérémonie du thé, l’art du sabre, et je compose parfois quelques haikus.
Ses yeux se fermèrent, puis s’entrouvrirent, embués d’une étrange nostalgie et d’une amertume cinglante. Il avait beau n’avoir que dix-sept ans, voilà qu’il tenait des propos dignes d’un vieil ermite retraité au fond d’une forêt de bambous. Il aurait parfois préféré être le jeune adulte insouciant qu’il aurait dut être.
Il n'y avait pas que sa tenue ou son éloquence qui semblait être assez vieux. Même ses activités ou ses passions étaient assez vielles. J'avais réellement l'impression d'avoir quelqu'un sortit d'un livre d'histoire du moyen âge.
- Et bien, je suis aussi une grande fan de thé alors nous pourrons sûrement partager une tasse de thé un jour ? Mais excuse mon ignorance mais ça consiste en quoi cette fameuse cérémonie du thé ?
Je me demandais ce que cela pouvait être mais à vue d'œil, cela devait probablement être une fête trading. J'écoutais alors la suite de ses paroles, j'avais vraiment l'impression d'avoir en face de moi un adulte mâture bien plus qu'un jeune homme de son âge. Cependant c'était loin d'être désagréable ! Il était assez sympathique et jamais bien discuter avec lui.
- Oh... Des haïkus ? Voilà qui est vraiment classe... Et romantique ! J'aimerais beaucoup voir ça ! Quant à moi, si ça t'intéresse, je suis passionné de musique, je joue de beaucoup d'instrument tel de la guitare, du piano ou même du shamishen et du Koto même si ce n'est que de façon assez simple.. Mais je me débrouille !
J'avais l'habitude d'essayer et de m'entraîner sur beaucoup d'instrument différents et ça me plaisait énormément er sûrement que l'évocation d'instrument traditionnel japonais devrait sûrement intéresser le jeune homme sortit de l'époque d'edo.
- Mais dis moi, vous avez une petite amie ? Car malgré tout vous êtes quelqu'un d'assez atypique alors je me demande si quelqu'un a put s'habituer à quelqu'un comme vous. Ne le prenez pas mal mais je suis tout simplement curieuse de savoir, vous êtes tellement.. Hors du temps que je me pose énormément de question sur vous !
Il opina silencieusement du chef, ses yeux se fermant au cours de ce mouvement presque solennel, bien qu’il pourrait être difficile de ne pas prêter cet adjectif à chacun de ses gestes.
Sengo choisit d’abord d’éluder la dernière question que la jeune femme lui avait posée, et qui pourrait être pris pour de l’impertinence. Voilà qu’une curiosité mal placée, et qui aurait pu l’indisposer s’il n’avait pas été magnanime et réaliste, avait creusé son chemin jusqu’à ses pensées. Pour dire vrai, il n’avait jamais réellement pensé à la moindre romance. Son esprit n’avait toujours été tourné que vers l'escrime, telle était sa seule et unique amante. Il y avait bien un vague souvenir, pas si lointain, d’une crinière, elle aussi, blanche mais sur laquelle se réfléchissait toute la lumière du monde. Cette évocation d’un minois lointain et d’un sentiment aujourd’hui presque oublié fit hérisser la pilosité de ses bras; un frisson parcourût son échine et alors qu’il reprenait ses esprits, le tintement de sa voix s’éleva à nouveau d’entre les pruniers morts et qui attendaient tous leur renouveau.
« La cérémonie du thé est elle-même une forme de méditation. Le macha est préparé selon une étiquette précise qui rends son élaboration éprouvante pour qui n’y est pas habitué. La préparation et la dégustation doivent se faire en silence, dans un décor prévu expressément à cet effet. Il marqua une pause, glissant son regard vers son interlocutrice en observant sa réaction. Je pensais, visiblement à tort, que tous les Japonais connaissait ne serait-ce que son existence… dit-il sur le ton d’une question rhétorique plutôt sèche, sa voix s’adoucit pour aborder une nouvelle phrase mielleuse, et sur laquelle son regard se détourna de la jeune femme. Mais je partagerai un thé avec plaisir, peut-être aurai-je alors le loisir de t’écouter au shamisen et que je pourrai te montrer quelques haikus en écoutant l’eau se déverser de la fontaine à l’étang, à la lumière d’une lanterne et sous le regard bienveillant de la Lune, sa voix se voulut digne, presque cérémoniel, droite et quelque peu guindée, sans oublier qu’elle fut empreinte de cette douceur bienheureuse que l’on arbore à la visite d’un temple. »
Il interrompit-là son discours qui n’avait pas à rougir des papelards de la Diète, et hocha lentement la tête en ramenant ses iris sur Iwasawa.
« Il serait temps de te décider entre le vouvoiement et le tutoiement, en prononçant cette phrase, ses lèvres s’étirèrent à nouveau en un sourire amusé. Et pour te répondre… Mon sabre est mon seul compagnon de vie. Mais ma lame… ne saurait être seule pour l’éternité. »
Ayant choisi ces quelques mots insidieux avec tout l’amusement qu'il aurait pu éprouvé en pareilles circonstances, il portait sur sa compagne de conversation un regard perçant, nébuleux et presque gênant. Il observa longuement les lèvres de la jeune femme sans mot dire avec un sourire sur les siennes, puis mis en joug prunelles et prunelles. Comme si cela ne suffisait pas et alors qu’elle donnait probablement là sa réponse, le jeune étudiant aux allures de vieux samurai se dressa de toute sa hauteur en rangeant le sabre de bois dans son étui, sans quitter la jeune femme de ses yeux.
- Et bien non ! D'autant plus que nous sommes en 2050 alors je doute que grand monde connaissent ce genre de traditions.... Et puis les gens pensent héros, vilains et crimes, ils n'ont plus la tête au tradition.. Nous sommes dans un monde qui accélèrent chaque jour alors très peu de gens regardent vers le passé et beaucoup préfèrent regarder le futur.
Et bien c'était une proposition extrêmement romantique que nous proposais là Sengo. Il fallait avouer que mon avis envers lui était mitigé, j'appréciais beaucoup ce côté traditionnel et hors du temps mais cela faisait aussi de lui quelqu'un d'assez inaccessible.
- Et bien ça serait avec plaisir ! J'essayerai de perfectionner ma maîtrise de l'instrument d'ici là !
Lâchant un petit rire je me décida d'écouter ses prochaines paroles étant soudain perturbée par ses paroles et ce soudain regards qu'il me portait que je trouvais assez charmeur.
- Et bien pourquoi pas te tutoyer ! Voilà ça me semble bien ainsi !
Peut-être que vous la trouverez bientôt ? Sait on jamais !
Disais-je, continuant de le regarder parfaitement dans les yeux venant lui donner in léger clin d'œil. Une pensée me vint soudan à l'esprit, et si je finissais par tomber sous son charme ? Je trouvais l'idée pas déplaisante et il fallait avouer que cet homme avait tout pour plaire que ce soit dans son caractère, ses manières ou son physique cependant j'avais peur que lui et moi ne soyons pas fait pour être ensemble. J'avais l'impression de ne pas être du même monde et que par conséquent cela soit impossible que je vive un amour avec lui ? Je commençais vraiment à m'embrouiller dans mes pensées et le retour à la réalité me fit soudain rougir, chose qui n'arrivait que très peu.
Sur l’instant, peu lui importait la perte de ces innombrables traditions qui ont façonnés la culture japonaise, leur culture, à travers l’Histoire. A lui seul, il ne saurait endiguer un tel oubli. Il vivait avec ces traditions parce qu’elles étaient son éducation, et son éducation était tout pour lui. Pourtant, il était désormais pendu aux lèvres de la dépravation comme un gamin qui ouvrait pour la première fois un magazine pornographique. Il fixait les lèvres d’Iwasawa avec la même ardeur sans bouger d’un cil alors son être tout entier vibrait d’une hésitation libidineuse.
Mûri par la constance du temps qui exerçait sur le duo un silence pesant, le haori du samurai chût quelque peu sur son épaule et la froide brise parcourût son épiderme pectoral mis à nu. Sans chercher le moins du monde à remettre en place son vêtement, Sengo leva lentement une main libertine vers le visage de sa compagne, et ses doigts agiles, s’ils ne sont pas interrompus dans leur course, honoreront l’albâtre des cheveux de la jeune femme d’une attention presque débridée. Quelques égards, quelques caresses, et ses doigts glissaient entre les mèches blanches, mûs par une concupiscence nostalgique.
« C’était un plaisir, Iwasawa-san. Puissent les dieux guider nos chemins pour qu’ils se rencontrent à nouveau. »
Sur ces mots, sa main s’abaissa, et ses pieds se détournèrent, suivi de tout son corps dans un mouvement fluviatile. Il entamait déjà quelques pas lents, l’étui de son sabre de bambou à l’épaule, vers les escaliers descendant vers l’entrée du parc.
« Je passe régulièrement ici, finit-il par dire pour achever cet échange. »
Il passa alors une main dans mes cheveux, un geste si étrange mais si agréable qui me fit rougir de nouveau. J'observais alors Sengo puis tout d'un coup, un heureux accident fit que j'eu l'occasion de voir une partie de son torse. La seule chose que je puis dire c'est qu'il était assez chaud le bougre. Heureusement que j'avais des manières car sinon je lui aurais déjà sauté dessus. D'ailleurs rien ne m'en empêchais cependant je n'avais aucunement envie d'être prise pour une folle. Je l'observais donc comme totalement obnubilé par ce qu'il ce passait.
- Oui.. Ou mon numéro !
Je lui glissa alors rapidement mon numéro dans la poche du jeune homme ne sachant pas réellement s'il allait vraiment l'utiliser mais dans le doute ça pourrait aider.
- J'espère te revoir alors...
Je le vit alors partir venant soudain prendre conscience de la chose.
- Qu'est ce qui vient de ce passer !? Je viens réellement de rencontrer l'homme le plus sexy du japon ! C'est quoi ce bordel !
J'avais l'impression d'avoir rencontré un dieux vivant venant moi aussi quitter les lieux la tête dans les étoiles.
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