On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?
Aujourd'hui était une sortie un peu spéciale. Enfin, c'est pas comme si tu étais quelqu'un de très occupée puisque tu n'étais jamais allée à l'école de ta vie et que tu passais la plupart de ton temps à traîner dans les grandes rues de la ville. Mais aujourd'hui, t'avais juste envi de changer un peu, de découvrir autre chose que les grands bâtiments qui touchent le ciel et le bruit incessant des voitures et des commerçants. Du coup, comme c'était une sortie avec Eiji - le pauvre, tu lui demandais beaucoup -, de t'accompagner voir la mer. Il t'avait regardé avec des gros yeux de merlan frit, au départ peu convaincu par ta proposition.
- Aller à la plage, en hiver ?
Il avait étouffé un petit rire alors que tu prenais ton air sérieux. Bien sûr que tu voulais y aller, même s'il faisait trop froid, même s'il fallait attraper un rhum juste après... T'étais prête à tout. Alors l'adolescent avait fini par accepté et à payer le bus pour t'emmener voir de nouveaux paysages. T'étais tellement enthousiaste que tu ne pouvais t'empêcher de bouger dans tout les sens, jetant plusieurs coups d'oeil à la fenêtre tout comme poser des questions à Eiji.
- J'aurai peut-être dû emmener Kuro et Shiro, non ? Oh ! Et est-ce qu'on a assez d'argent sur nous ? C'est quoi, ça, là-bas ?!
Une vraie petite tornade. Le garçon tentait tant bien que mal de te répondre, expliquant qu'un chien squelette avec deux têtes risquerait plus d'effrayer les gens qu'autre chose et que la liasse de billets que tu avais sur toi était plus que suffisant et que le truc rond qui dépassant des arbres, c'était juste la grande roue. Il t'avait même indiqué une école héroïque, ce qui t'arracha une petite moue. Tu n'aimais pas trop qu'on prononce le mot héros et tu avais donc préféré te taire le reste du trajet.
Lorsque tu pus enfin sortir du véhicule avec ton sbire, tu remarquas le changement d'odeur dans les airs, plus parfumé que celui de la ville, voir même bien plus agréable. Tu étais si heureuse en voyant le décor qui t'entourait, moins bien dense que celui du centre de Tokyo. Et de peur de te perdre dans un milieu inconnu, tu t'accrochas au bras de ton aîné alors qu'il te proposa de faire un tour dans un des centres commerciaux afin de manger un morceau avant de se promener sur la plage, choix que tu avais accepté, bien entendu.
Autrefois, tu avais connu la faim, une faim qui te tiraillait l'estomac chaque minute de ta vie. Désormais, avec l'argent que tu recevais, tu n'hésitais pas à tout dévorer, allant même manger plus qu'il ne le fallait. Eiji s'étonna même de ton appétit.
- Sérieusement, Momo. Calme-toi sur la nourriture, tu vas pas en crever ! - Ok... je m'arrête juste sur une glace après ça. - Une glace en hiv... Ouais, bah ok.
Le garçon avait vite abandonné, apercevant que tu étais plus têtue que ce qu'il aurait imaginé. Alors, il te proposa d'aller chercher une glace pour aller la manger sur la plage et qu'il te prendra même la plus grosse, puisque depuis la découverte des petites douceurs depuis ta rencontre avec Shina, tu ne pouvais plus t'en passer.
C'était donc avec une magnifique glace trois boules, chocolat, menthe parsemé de chantilly et de pépites de noix que tu te retrouvas sur la plage, ravie de découvrir en face de toi l'immensité de la mer. À côté, Tokyo et ses grandes tours, un paysage de rêve. Pendant que tu étais en train de manger ton dessert, Eiji se retrouvait non loin, à photographier le décor.
Mais d'un coup, une ombre s'approcha dangereusement de toi, sans que tu ne le vois. D'un coup, ta glace disparut de tes mains, te laissant sous le choc. Il te fallut plusieurs secondes pour enfin comprendre ce qui venait de se passer. Une de ces mouettes de plage venait de te piquer ton merveilleux dessert de tes mains. Tu te levas, hurlant hystériquement en poursuivant l'oiseau de malheur qui était bien plus rapide, disparaissant derrière la cime des arbres.
J’avais lâché cette phrase, allongé au milieu de mon salon. Ca faisait un moment que ça me trottait en tête. Voilà maintenant au moins deux ans que je n’étais pas allé voir cette immense flaque d’eau . . Sans mission à accomplir. C’était donc décidé, j’attrapais mon sac pour y mettre mon unique maillot de bain. Oui, je sais, on était en hiver, mais je préfère cette période de l’année, ça fortifie le corps. J’enfilais mes lunettes avant de déguerpir en vitesse. En route pour Odaiba !
Ce n’est qu’une fois sur la plage que les gens me regardaient avec, une étrange impression. Peut-être se disaient-ils « mais que fait cette folle en maillot de bain en hiver sur une plage ? » Entre deux trois regards noirs, j’enfilais mes lunettes de plongée, avant de débuter plusieurs minutes d’échauffement pour enfin me jeter à l’eau.
Bouhou, elle était terriblement fraîche ! Tous mes sens étaient en éveil. À chaque bouffée d’air, je me sentais vivante. C’était fabuleux, je devrai venir plus souvent faire ça durant mes temps libres. Après une trentaine de minutes à nager dans cette eau fort agréable : je sortais de l’eau non sans attirer encore plus les regards des autres. Bah quoi ? Elle est bonne à cette période de l’année !
Je ne voulais pas attraper froid par contre, je ne me fis pas attendre et me précipitai sous les douches publiques à disposition pour laver le sel et réadapter ma température. Après ma douche, je me dirigeais vers des stands situés à la sortie de la plage. Oh, ils vendaient des cookies ! Ca faisait une éternité ! J’en prenais trois, c’est qu’il fallait nourrir le moteur maintenant !
Oh tout chaud, fondant, quel délice, je savourais le premier avec prestance. Et sans doute avec sensualité vu les quelques regards que l’on m’adressait. Ils n’avaient jamais vu quelqu’un manger un cookie ? Gobant le deuxième, je m’apprêtais à attraper le dernier, quand ma main ne rencontra rien du tout.
Hein ? Mais, où est mon cookie ? Je tourne la tête, et là, une mouette . . . une mouette avec des traces de . . . glace sur son plumage ? Cette mouette me regardait avec mépris. Je le voyais bien, mon cookie dans son bec, elle s’envola rapidement non sans se moquer de moi. Ah, c’était comme ça hein ? D’un élan mérité, je commençais à pourchasser cette satanée bestiole pour abréger ses souffrances. Elle méritait de partir plus tôt que les autres de sa misérable espèce.
Non pas sans jurer de tous les noms d’oiseaux que je connaissais, je continuais de suivre sa piste, jusqu’à un tournant ou par mégarde, j’entrai en collision avec une jeune ado. Heureusement que je n’allais pas trop vite. Lui tendant la main pour la relever avant de vérifier que tout allait bien.
« Pardon ma chère, tout va bien ? Je poursuivais une satanée mouette qui vient de chaparder mon délicieux goûté. Tu n’es pas blessé ? »
The mouette vs les vilains | Sayo
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