A la recherche du pardon [PV Shina]

C’était le week-end ! Wouhou ! Enfin la liberté ! À peine j’étais rentré vendredi soir que je laissais toutes mes pensées liées à l’école de côté et que je me replongeais dans mon nid douillet. C’était comme retomber en enfance, je traîne sur mon téléphone à regarder les dernières vidéos en ligne, puis je passe du temps à lire des mangas avec ceux qui suivent la même aventure que moi, puis pourquoi pas traîner quelques heures devant la console à faire du versus fighting et pour finir la journée sur un film avant d’aller coucher les enfants. Je tenais dans les bras un petit garçon du nom de Hiro, qui n’attendait qu’une chose c’est de s’engouffrer sous les draps et de faire de beaux rêves. Mais sur le chemin, j’ai remarqué une petite corne dépassée de l’angle du couloir, puis une paire d’yeux qui m’observaient. J’affichais un petit sourire avant de déposer Hiro dans son petit nid avant de revenir sur mes pas et aller voir la petite Tama qui semblait vouloir me dire quelque chose. Je m’abaissais à son nez, posant un genou à terre et lui souriait, comme à mon habitude.

- Quelque chose ne va pas Tama ? Tu as vu une petite bête dans ta chambre ?
- Non Sora-nii… C’est juste que…

Les larmes montaient rapidement aux yeux de la petite fille aux cornes et elle commençait à se frotter les yeux pour les essuyer aussi vite qu’elles arrivaient, mais cela ne l’empêchait pas de toujours pleurer. Je perdais mon sourire et laissais place à la surprise, je ne comprenais pas qu’est-ce qui la faisait pleurer ! Je commençais à paniquer de mon côté alors que mon rythme cardiaque s’accélérait.

- T-T-Tama, qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi tu pleures tout d’un coup ? Tu as mal quelque part ?
- Non ! Chiiro ne veut plus me parler parce que j’ai cassé son jouet préféré… Je me suis excusée, mais elle m’a ignorée toute la journée et j’ai peur qu’elle ne veut plus me parler…

Elle se mit à sangloter et à cacher son visage dans ses mains, ce qui me faisait beaucoup de peine. J’ai toujours été sensible lorsque je voyais une personne montrer autant ses émotions, que ce soit la joie, la tristesse, la colère… Mais depuis un peu plus d’1 an j’ai du mal à supporter de voir quelqu’un pleurer. C’est comme si on déchirait un peu plus une cicatrice que j’avais au fond de moi, et ça me faisait de la peine. Je sentais mes yeux me piquer et me forçais pour ne pas pleurer à mon tour, tandis que je prenais Tama dans mes bras et la serrais fort contre moi.

- Ca va aller Tama, grand-frère est là. J’ai compris. Tu veux faire la paix avec Chiiro c’est bien ça ? Je vais t’aider !
- Mai-mais elle ne veut même plus me parler…
- Alors il suffit de lui faire un cadeau pour lui montrer à quel point tu tiens à elle et à votre lien ensemble ! Demain, toi et moi, on va se faufiler dehors et on va chercher ensemble quelque chose pour Chiiro, d’accord ?
- Tu ferais vraiment ça pour moi ?
- Yep !
- Je t’adore Sora-nii ! Merci !

C’est après avoir séché ses larmes et m’être battu pour la faire mettre au lit que j’allais me coucher à mon tour, essayant de réfléchir à l’avance ce que j’allais bien pouvoir prendre pour la petite Chiiro. Elle et Tama passaient énormément de temps ensemble habituellement, je suis sûr que Tama trouverait instantanément ce qui ferait plaisir à Chiiro.


- Woaaaah, c’est super grand !
- C’est la première fois que tu vas dans un centre commercial ? Je pensais que vous étiez tous venus ici la semaine dernière !
- J’avais trop mal au ventre pour y aller, du coup je suis resté à l’orphelinat avec Chiiro qui s’occupait de moi…

Tama baissait doucement la tête et regardait ses pieds, pensive après ce qu’elle venait de dire. Je souriais légèrement avant de poser ma main sur sa tête et caresser sa tête affectueusement.

- Et si on s’y mettait ? Chiiro ne va pas se faire une surprise toute seule !
- Allons-y !

Je n’avais même pas besoin de donner le signal qu’elle trottinait déjà à l’intérieur du centre. J'étais un ou deux pas derrière elle alors que je jetais un coup d’oeil aux alentours. Il y avait tellement de monde aujourd’hui ! Pas étonnant pour un samedi, et en début d’après-midi surtout. Même s’il m’arrivait de sortir tout seul et d’aller me promener, que ce soit pour m’acheter quelque chose ou aller voir des amis du collèges qui sont allés dans des lycées différents, j’avoue que cela faisait longtemps que je n’étais pas sorti avec ceux de l’orphelinat. Depuis que j’ai eu ma crise il y a 1 an, ils ont tous vu à quel point je voulais m’investir en tant que héros, surtout après être entré au lycée. Ils ne viennent pas m’interrompre quand j’étudie, me laisse plus de temps libre… Ce qui a rendu nos sorties de plus en plus rare. Du coup, me promener avec Tama me rappelait de bons souvenirs et me mettait de bonne humeur.

On marchait pendant à peu près une bonne demi-heure, visitant un par un des magasins qui proposaient de jolies choses : des vêtements pour filles, des jolies fournitures pour l’école, des jouets… C’est après de longs débats à en faire pâlir les diplomates romains de l’époque que Tama et moi avons réussis à nous accorder sur le cadeau ultime. J’étais à la caisse en train de payer, pendant que le vendeur préparait le papier cadeau, quand Tama tira sur ma veste.

- Sora-nii ! Ils vendent pleins de bonbons dans le magasin en face !
- Ah bon ? Ok, dès que le cadeau sera emballé alors on pourra y aller.
- Ggnnnn ça prendra trop temps ! Je veux y goûter maintenant !

J’avoue que j’étais assez tiraillé, j’avais l’habitude que les enfants fassent un scandale à l’orphelinat et j’étais plus à même de les gérer là-bas, mais en public ? Cette boule au ventre de montrer mon côté enfant et de débattre avec Tama comme n’importe quel enfant de l’orphelinat ferait lorsqu’ils n’étaient pas d’accord entre eux me dérangeais. Je soupirais avant de sortir quelques pièces de mon porte-monnaie et les passer à Tama.

- Bon d’accord, d’accord ! Je t’autorise à y aller, mais tu ne bouges pas de là-bas d’accord ! Et si un inconnu te parle, tu ne lui réponds pas !
- Ouiiiiii merci !

Elle filait aussi vite que les étoiles filantes tandis que je patientais encore quelques minutes avant de pouvoir prendre le cadeau emballé, le mettant dans un sac avant de sortir du magasin. J’essayais de repérer du regard le fameux magasin de bonbons, reconnaissant la fameuse enseigne connue pour ses sucreries. Je marchais assez rapidement, puis fronçai les sourcils avant d’accélérer le pas. Je me suis mis à courir avant d’arriver au magasin parce que de loin j’avais du mal à être sûr, mais lorsque j’arrivais au magasin de sucreries mes doutes étaient confirmés : Tama n’était pas là.

- Tama ? Tama ?!

J’entrais dans le magasin de confiseries pour poser des questions au vendeur, lui faisant la description de la petite fille, mais il m’affirma qu’aucune enfant de ce genre n’était passée. À ce moment-là j’ai senti mon cœur s’emballer et je ressortais aussitôt du magasin.

- Excusez-moi ! Vous n’auriez pas vue une petite fille avec des cornes et la peau rouge ?! Elle s’appelle Tama !
- Hein ? Euh, non… Désolé.
- Excusez-moi madame ! Vous n’auriez pas vue une petite fille, avec des cornes ! Et la peau rouge ?!
- Non désolée…
- Excusez-moi !...

Je me suis mis à aborder le moindre passant que je croisais, les yeux grands ouverts à la recherche de tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à Tama. Plus les secondes passaient et plus je sentais ma détresse grimper… Je pensais être prêt à garder mon sang-froid quand ce genre de cas arriverait, lorsqu’un jour je devrais protéger une victime ou retrouver une personne disparue, mais quand ça concerne une personne de ma propre famille… j’avais l’impression d’être totalement démuni...