Il est suffisant d’évoquer trois traits de caractères particuliers afin d’identifier globalement cette héroïne, mère et survivante.

Ses parents étant chacun des héros, l’héroïsme coulait dans son sang bien avant que Naoko ne choisisse sa profession. Toutefois, c’est une vocation peu sûre et cette expérience gagnée à travers les années lui a valu de nombreuses marques, tant physiques que psychologiques : son corps et son esprit sont tous les deux des figures d’acier zébrées de cicatrices. En particulier, voir sa famille en danger lui ferait perdre toute raison et altérerait chacun de ses jugements. Cependant, bien qu’elle soit habituellement sévère et même austère, c’est une main de fer dans un gant de velours. Devenir professeur l’a beaucoup aidé à surmonter ses traumatismes et elle adore voir ses élèves progresser, bien qu’elle ne le montre pas toujours. De la même façon, rien ne la rend plus heureuse que voir son fils, Hikage Tsuyoshi, grandir dans le bonheur.

Car en effet, l’héroïne est mère une fois rentrée chez elle. Naoko porte un amour infini à son fils, qui n’a malheureusement pas grandi avec une présence paternelle ; et ne le pourra jamais. Heureusement, elle a obtenu le soutien de ses beaux-parents, seuls grands-parents ayant survécu. A cause des événements survenus lors de la Trahison, l’héroïne n’est pas sûre qu’être du côté des héros vaille les efforts fournis, mais la mère préfère le croire afin d’assurer à son fils un futur aux menaces fragiles. De plus, elle se rassure en se disant que son pouvoir la rend difficile à éliminer et que, malgré les dangers de son travail, Tsuyoshi ne pourra pas se retrouver sans parents.

Cet esprit qui aurait sombré vers le Mal sans la présence du bébé, l’héroïne le doit à Solem. Le jour de la Trahison, elle essayait d’évacuer des civils, qui ne le voulaient pas. Ils se pensaient protégés. Et ils sont morts. Les survivants ont rejeté la faute sur les héros. Pourtant, les héros ont fait de leur mieux, elle-même a failli passer l’arme à gauche ! L’un d’entre eux s’est échappé, certes, mais combien sont morts parce que les civils fuyaient le bon sens ? Sans Tsuyoshi, aujourd’hui, Naoko serait rangée du côté des vilains, car grâce à lui elle pense qu’il faut se battre en regardant le futur et sauver des vies, pas en regardant le passé et en anéantissant d’autres par vengeance.

Pour finir, concernant la question politique, Naoko a un avis plutôt tranché : La Shogun fait un bon travail. Tout ce qu’elle fait, c’est pour la sécurité du pays et de ses résidents - et donc de Tsuyoshi. Elle est terrifiée à l’idée de le perdre et ferait tout pour lui. Quoique, c’est également cette peur qui la rend si courageuse lors d’intervention héroïque ! En revanche, pour achever cette description sur la dérision dont sait faire preuve la jeune femme, elle a beaucoup moins peur pour ses dents. Elle apprécie un peu trop les sucreries et en distribue même aux élèves démontrant de bons résultats. Rares sont les occasions de la voir sans bonbons dans la poche.