La partie de ma vie moins intéressante mais toujours nécessaire à mon histoire :

Chaque histoire à son vilain...
L'année scolaire venait de se terminer, j'avais des vacances de 3 semaines, et dans quelques mois je fêtais mon anniversaire, celui de mes 13 ans. Je n'avais rien prévu de très important à part continuer d'assister mon père dans son travail.

Un matin, le premier de la semaine, Je me trouvais dans la cuisine avec mon père. A ces heures-ci, nous n'attendions que peu de clients, alors tout était calme. Très calme. Mon père en profitait surtout pour affiner ce qu'il m'avait déjà apprit. Si il m'avait apprit quel couteau utiliser pour telle ou telle viande, il m'expliquait désormais pourquoi, il me faisait essayer de découper une même viande avec différents couteaux, puis il me demandait lequel je préférais, puis il m'expliquait tout à propos de la viande, et des techniques pour la couper efficacement avec le couteau adéquat. De très bons conseils, pour sûr.

Notre leçon fut interrompue par le bruit de portes qui s'ouvraient et le son de la cloche de l'entrée qui sonnait. Un client, nous pensions. Alors mon père me laissait avec mes couteaux et ma viande pour accueillir le nouveau venu pendant que je m'entraînais à couper des tranches de bonne taille. Une minute... Deux minutes... Mon père ne revenait pas. En fait, je l'entendais brièvement parler à voix basse avec son client. Rien de très habituel. Curieuse, je quittais ma table de travail puis la cuisine pour me rendre dans la salle principale.

Je voyais mon père, debout, face à face avec un homme en costar rouge. Je l'avais déjà vu discuter avec des gens avec cette dégaine, comme mon oncle par exemple qui lui aussi porte habituellement un costar rouge, mais lui... C'était tout autre chose. Non seulement, c'était la première fois que je le voyais ici, mais de plus, il y avait quelque chose à propos de son aura... Quelque chose de dangereux. Il tourna son regard vers moi, et mon père le suivit du regard, se retournant à son tour vers moi.

Ryū : "Nami, retourne dans la cu-"

??? : "Attends attends. Qui est ce charmant petit reptile ? Je croyais que tu travaillais seul ici, frérot..." Dit-il le sourire aux lèvres.

Soupirant, mon père se retournait vers l'homme en costar. Il fronçait les sourcils. A voir mon père avec une telle expression sur son visage, je savais très bien que quelque chose n'allait pas.

Ryū : "Une simple stagiaire. Tu t'intéresses à la vie de simple civils maintenant, Kaïto ?"



Kaïto : "Héhéh...! J'y crois pas... TE FOUS PAS DE MOI, RYŪ !"

L'homme en costar envoyait un grand coup de pied dans l'une de nos table, l'envoyant voler contre un mur avant de s'éclater au sol. En temps normal, une personne se serait éclaté la jambe à faire une chose pareille avec tant de force, mais lui...! Il ne s'agissait pas de l'effet d'un quelconque alter, mais d'expérience. Je pouvais le sentir, il était habitué à mettre des coup de pieds comme ça. L'action me fit légèrement sursauter, mais je restais bien figée sur place.

Kaïto : "A quel point est-ce que tu veux essayer de nous la mettre, heh ?! A quel point tu vas continuer de t'enterrer comme ça ?! Espèce d'ingrat ! Ca fait beaucoup de secrets bien gardés de ta famille, tu trouves pas ça suspect ?!"

Mon père n'avait pas bougé d'un poil. Il avait simplement regarder la table voler, dans un calme impressionnant, avant de reporter son regard sur celui de ce Kaïto. Ce dernier se mit à marcher autour de mon père. C'est quoi cette histoire de secrets ? Et encore une fois, c'est qui ce type ?!

Ryū : "Je te l'ai déjà dit. Je n'ai rien à voir avec cette histoire. Je suis un civil maintenant."

Kaïto : "Tss, un civil..."

L'homme énervé grogna à cette réponse avant de mettre un coup de poing dans le visage de mon père qui le fit reculer de deux pas. J'avais déjà vu des gens essayer de lever la main sur lui des soirs où on essayait de faire un peu de grabuge pendant qu'il tenait le bar, ou juste devant le bâtiment. C'était la première fois que je le voyais se laisser faire ! Ce type venait de lui mettre un coup de poing, et il ne répondait pas...! Il se redressait, se replaçait devant lui, et c'était tout ! Le type en costar se remettait à tourner autour de lui.

Kaïto : "Frérot... Sérieusemeeeent ! Toi, un civil ? Habilles-toi comme tu veux, j'y croirais jamais ! Et puis... Tu sais que tu peux tout me dire ! Je saurais comprendre. Alors, c'est quoi ? Le clan te réclame trop d'argent, c'est ça ? Tu as du mal à tenir ton restaurant ? Quelqu'un te cherche des noises ? Tu sais, t'as pas à avoir honte de nous demander de l'aide, de nous parler... Enfin, je veux dire... C'aurait été vachement moins problématique que de chercher à te foutre de notre gueule !"

Et il remettait ça, un autre coup de poing dans le visage de mon père qui encaisse toujours sans répondre. Une histoire de clan... Qu'est-ce qu'il se passe...?! N'ayant aucun contrôle sur mon alter, je pouvais observer mes marques et mes cheveux devenir légèrement rouge. De la colère, de la peur... D'un côté, mon corps m'ordonnait de sauter à la gorge de ce Kaïto, de l'autre, la peur, ou mon bon sens me retenait.

Kaïto : "Alors, on fait quoi ? Je t'enfonce le crâne dans le mur jusqu'à ce que tu me parle ? Heh ? ... Oh, je viens de comprendre...! T'es juste pas d'humeur ! Ah-aaaaaah ! C'est vrai que t'es du genre ronchon frérot ! Alors ça alors..." Le salaud se mit à s'approcher de moi. Rapidement, il m'attrape par le bras, me rapproche de lui, et passe son bras par dessus mes épaules sans que je ne puisse me dégager, comme si j'étais sa pote contre mon gré. "Peut-être devrais-je faire inviter notre ravissante petite "stagiaire"-chan à notre sympathique conversation ? Heh ? Regarde la devenir toute rouge ! Elle me rappelle ta gonzesse...!"

Mon père ne fit toujours aucun mouvement agressif si ce n'est que son légendaire froncement de sourcils, mais il se montrait déjà bien plus réactif. Si il ne lui avait pas encore arraché le visage après avoir posé une main sur moi, c'est qu'il devait y avoir un très bonne raison qui m'était encore totalement inconnue ! Il se tourna simplement vers Kaïto, il semblait avoir prit une décision dans sa tête.


Ryū : "Kaïto. Il était normal de ne pas crier le nom de ma fille sur tout les toits pour annoncer son existence, mais saches je ne l'ai pas caché non plus. J'ai fait en sorte qu'elle grandisse le plus loin possible de toute ces histoires pour la protéger de ce qui est en train d'arriver. Il s'agit de la raison même de ce pourquoi j'ai décidé de quitter définitivement le clan il y a 7 ans. Au vu de ton comportement, j'ai bien l'impression que tu as reçu carte blanche pour venir avoir ta petite "conversation" avec moi, je ne suis pas encore sûr de comprendre pourquoi. Cependant... Cette affaire, c'est entre toi et moi. Si tu abimes ma fille d'une quelconque façon..."

Je pouvais entendre le salaud en costar sourire à côté de moi avant d'interrompre mon père.

Kaïto : "Allons Ryū, je sais que mes méthodes sont peu conventionnelles et le résultat est un peu aléatoire, maiiiiis... Tu sais que je n'ai pas le choix ! Peut-être que tu vas me parler avant que quelque chose de terrible n'arrive ? Ou... Peut-être que tu vas parler pendant que quelque chose de terrible arrive dans l'espoir de tout arrêter ? ... Ou encore... Peut-être que la gamine va parler ? Heh ? Moi je dis qu'on sait jamais, peut-être que je vais la foutre sur la chaise...! Ou l'attacher à un lit pour une interrogation en groupe ? Oh, je salive déjà à l'idée...! T'en dis quoi, RYŪ ?! T'ES SÛR QUE T'AS PAS ENVIE DE ME PARLER, FREROT ?!"

Mon père grognait face aux menaces. L'instant d'après, les portes du bâtiment s'ouvraient soudainement avec brutalité tandis que quatre homme en costar pénétraient la pièce. Un avec une batte de baseball usée, l'autre avec un taser, le suivant avec un canif et le dernier avec un katana.

Ryū : "Kaïto..."

Rapidement, les 4 hommes encerclaient mon père, l'empêchant de faire le moindre mouvement sans commencer un massacre.

Kaïto : "Bon, ça y est, jm'ennuie. Je te laisse t'amuser avec mes gars, moi je vais m'amuser avec cette charmante jeune fille, heheh ?!"

Sur ces mots, Kaïto m'attrapait par les cheveux avant de me lancer en arrière pour me faire atterrir dans le sol de la cuisine. De son côté, mon père n'avait pas l'intention de me laisser en danger comme ça. Je l'entendais rugir de rage en commençant à se battre. Je ne le voyais plus, mais je devinais que c'était très brutal au vu des cris qui parvenaient jusqu'à mes oreilles.

Me relevant aussi rapidement que possible avant qu'il ne m'attrape de nouveau, j'utilisais une poêle à portée de main pour la lui écraser sur le côté de son visage avec assez de force pour briser l'objet sur le coup. Si il croiyait que j'allais sagement me laisser faire...!

Aussi rouge que possible, j'envoyais maintenant mon poing au beau milieu de son visage. Qui qu'il soit, il allait regretter d'être venu nous rendre visite !



A quoi vous attendiez-vous ? A quoi m'attendais-je ? Une pauvre gamine de 13 ans qui ne s'est jamais vraiment battue de sa vie contre un adulte, un Yakuza par dessus le marché ? Non, il n'y a pas eu de combat. L'homme avait encaissé mon coup de poing sans subir le moindre dégât avant de m'attraper par la tête et de me l'écraser par terre, me faisant perdre conscience sur le coup. Ca n'avait duré que moins d'une seconde. Vous pouvez couper la musique.

Quand je rouvrais les yeux, tout était trouble. J'étais encore pratiquement inconsciente. Je me trouvais maintenant dehors, on me traînait, puis je m'évanouissais une nouvelle fois. Quand je revenais à moi pour la seconde fois, je ne voyais plus rien. Mon corps était encore secoué par le choc de mon crâne contre le sol, alors rapidement, sans avoir le temps de poser la moindre question, je repartais encore une fois dans le monde des rêves.

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Retour à la vie...
Enfin, après toute cette histoire, je suis de retour chez moi. Hier soir est la première nuit que j'ai passé dans mon lit depuis une éternité. J'avais un peu peur d'être laissée toute seule chez moi, mais finalement, ça s'est pas si mal passé. Ce matin, je retrouve une routine que je pensais avoir oublié. Je me retrouvée tirée du lit par mon réveil à 8h pour aller prendre mon petit déjeuné. Un bol de lait chocolaté, deux tranches de pain de mie grillées avec de la confiture au goût variant selon mon humeur, et un verre de jus d'orange pour couronner le tout. Suite à ça, direction la salle de bain pour sortir de mon pyjama, prendre une douche, m'habiller, et me laver les dents. Je m'arrête devant le miroir pour jeter un œil à la tête que je tire.

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Rien de glorieux. Je n'ai pas encore récupéré de ces deux dernières années. Mes joues sont encore creusées. Je suis pâle comme un linge. J'ai des cernes dignes de celles d'une streameuse en live 24h/7j. Heureusement, ma dentition est restée totalement clean. Je suis assez maigre de base, mais maintenant mon corps est à la limite de l'anorexie. Je me retourne pour jeter un coup d'œil à mon dos.

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Quelques spasmes me font revenir à la réalité dans un grand soupir de panique. J'en ai presque oublié de respirer ! Rien que me perdre un instant dans mes pensées est devenu dangereux...! Il faut... Il faut que je reste concentrée, que je fasse quelque chose. Je n'ai rien de prévu aujourd'hui, mais si je reste sur mon lit à ne rien faire... Ce serait du suicide.

Je décide de descendre au rez-de-chaussée. Normalement, à cette heure là, mon père tient cet endroit en guise de restaurant jusqu'à 18h. Il n'est pas là. Il sera absent pendant un moment de toute manière. Il faut que je fasse quelque chose... ... ... Et bien... Ce n'est pas mon père qui va m'empêcher d'apprendre à tenir un bar maintenant, si ? Alors, je me place derrière le bar. Voilà. Maintenant que faire ? Ca fait quoi un barman ? Ou un barmaid, dans mon cas ? J'ai vu mon père se trouver à cet endroit exact des centaines et des centaines de fois, mais... Rien ne me vient.

Avant que je ne puisse me décider sur que faire exactement, j'entends un bruit familier. Celui des portes d'entrée qui s'ouvrent et de la petite cloche qui annonce l'arrivée de quelqu'un. J'avais fermé l'endroit à clé. Heureusement, depuis ma position derrière le bar, je pouvais directement voir faisait son arrivée. Il s'agissait de mon oncle.


Yuri : "Yosh, Nami ! Ca va ?"

Je le salue en retour, lui répondant que je vais bien. Il marche jusque devant le bar, tire un siège et s'assoit devant moi. Il prit sa petite dizaine de seconde pour jeter un coup d'œil autour de lui.

Yuri : "Te voir derrière cette table me rappelle que ça fait des lustres que j'ai pas mis le pied dans un bar ou dans un restau'."

Nami : "Désolée de te décevoir, mais l'endroit ne va pas rouvrir avant un moment, trop jeune pour le tenir toute seule."

Yuri : "Mh ? Pourquoi tu t'es mise ici alors ?"

Nami : "Oh... C'est juste qu'avant j'ai toujours voulu travailler ici avec mon père. Mais maintenant que je suis là, je me rends compte que malgré tout le temps que j'ai passé à l'observer, je n'ai aucune idée de comment ça marche. Il m'a juste montré comment me débrouiller pour le restaurant la journée, pas pour le bar la nuit. Malheureusement, puisque j'ai l'intention de reprendre l'école, je n'aurais jamais l'occasion de relancer le restaurant. Je songeais juste à relancer le bar le soir."

Yuri : "Je vois. Tu sais ce que c'est un shaker ? Tu sais comment t'en servir ? Un strainer ? Un jigger ? Tu sais quelle cuiller utiliser quand tu en as besoin ?"

Nami : "Oui, non, non, non, et... Non."

Mon oncle rigole sur le coup.

Yuri : "Arf, effectivement tu aurais de la route à faire ! J'ai jamais mis le pied derrière un bar moi-même, mais j'ai assez traîné ici et là pour savoir exactement comment ça marche. Puis, si Ryū s'en est sorti, alors il n'y a pas de raison que toi ou moi ne puissions pas y arriver non plus !"

Je réponds d'un simple sourire en contemplant les divers outils derrière le bar. C'est vrai que les regarder et savoir s'en servir sont deux choses très différentes... J'espère vite trouver le temps d'apprendre. Mon oncle se lève pour faire le tour de la table. Une fois à côté de moi, il réunit plusieurs choses, outils et liquides.

Yuri : "Le Paradise. On le fait avec du jus d'orange, de liqueur d'abricots en l'occurrence le duende, et du gin. Je sais qu'il se fait au shaker, je n'ai jamais vu qui que ce soit le faire autrement. Tu commences par rafraichir le verre à cocktail en mettant quelques glaçons dedans, et de même pour le shaker. Ensuite, on commence avec 1cl de jus d'orange. Puis, 2cl de liqueur d'abricot. 4cl de Gin. On retire les glaçons du verre une fois rafraichi et on vérifie bien qu'il n'y a pas d'eau dans le shaker à cause des glaçons. Une fois que tout ça c'est fait, il ne reste plus qu'à shake shake shake !! Mon oncle secouait le shaker en se mettant un peu en scène comme il sait si bien le faire, m'obligeant à pouffer de rire. Une fois terminé, il verse le contenu du shaker dans le verre à cocktail. "Un Paradise !"

Nami : "Tu es sûr que tu n'as jamais mis le pied derrière un bar ?"

Yuri : "Certain. Je crois que ça veut même dire que j'ai trop de temps libre...! Tu saurais faire ce que je viens de faire ?"

Souriante, je réunis ce que venait d'utiliser mon oncle pour réaliser son cocktail. J'ai bien l'intention d'essayer. Pendant que je fais travailler mes mains, mon oncle continue la conversation.

Yuri : "Tu disais vouloir reprendre l'école ?"

Nami : "Ah, oui. Je n'ai encore jamais eu l'occasion d'aller au lycée ma scolarité, et j'imagine que mon père préférerait que ça soit fait."

Il hoche légèrement la tête.

Yuri : "Tu as une idée de quelle filière t'intéresse ?" Dit-il en commençant à déguster sa boisson.

Si j'ai une idée ? Oui. Une grande idée.

Nami : "Filière pro'. Direction le métier d'héroïne."

Ces mots lui firent exploser sa bouche et tout son contenu giclait sur la table. Il se jette rapidement sur une serviette à portée de main pour s'essuyer la bouche, puis le bar après avoir posé son verre.

Yuri : "Sérieusement ?! T-tu veux faire ça ? Tu veux devenir une héroïne pro' ?! C'est... C'est quand même pas...!"

Nami : "En partie."

Yuri : "En partie ?! Tu sais quand même que les héros ne peuvent pas mettre leur vengeance personnelle avant tout autre chose, non ? De plus, rien ne te dit qu'en suivant ce chemin, tu deviendras assez forte pour-"

Nami : "Tonton. J'ai dis en partie. Relax."

Mon calme semble surprendre mon oncle, lui arrachant un "heh" des lèvres.

Nami : "J'ai réfléchi plus que ça. Je ne vais pas bêtement courir après des Yakuzas. Ca serait juste stupide, on retrouverait vite mon cadavre dans la rivière la plus proche. Je veux suivre ce cursus pour plusieurs raisons. Je ne vais pas bien, tu le vois bien. J'ai l'allure d'un cure-dents en verre, et si ma santé mentale a l'air assez stable actuellement, tout peut changer d'une seconde à l'autre et ça aussi tu le sais très bien, bordel, j'avais des spasmes en me regardant dans le miroir tout à l'heure. Je trouverais de l'aide là bas, pour retrouver la forme. Et si les choses devienne trop stressantes ou trop difficiles, j'aurais toujours la maison pour récupérer ! Après tout, on manque pas de choses sympa à faire ici, pas vrai ? Et puis... C'est même pas dit que j'arrive à rejoindre cette filière !"

Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que je lève les yeux du cocktail que j'étais en train de préparer pour regarder tout l'intérieur de la pièce. Ouaip. Mon vieux rêve...

Mon regard revient à la boisson alors que je sens une une pression sur le dessus de l'une de mes mains.

Yuri : "... Hep, tu veux pas que la boisson se réchauffe."

... C'est vrai. Il ne me reste plus qu'à secouer le tout à l'intérieur du shaker. Une fois fait, je verse le cocktail dans son verre, et je le passe à mon oncle. Ce dernier qui n'a pas eu l'occasion de finir son précédent verre n'attend pas pour goûter.

Yuri : "... Trop de jus d'orange, tu es allée trop vite. Je crois bien que tu l'as trop secoué aussi. Un bon début, en soit. Hmph, au moins si tu te casses la gueule sur le chemin de l'héroïne professionnelle, tu pourras toujours bosser ici."

Nami : "J'espère avoir le temps de venir ici quand bien même j'arrive jusque là."

Yuri : "Du temps ? Tu rêves petite donzelle ! Tu vas passer ton temps à aider des abrutis qui se sont coincés la queue dans leur braguette ou des foutus gosses qui ont été assez cons pour se coincer dans une poubelle !" Dit-il en riant.

Nami : "Pff, ouais, ou en train de sauver un gros débile complètement ivre qui se plante sur la route avec la voiture de son frère !"

Yuri : "Qui t'as...?! Ryū... Salaud !"

Sur ces mots, mon oncle et moi explosions de rire. Puis soudainement je me mettais fondre en larme. Pour la première fois en deux ans, de la joie pure et simple. Ca faisait si longtemps que je ne m'étais pas vu prendre de si belles couleurs. Il me prend dans ses bras, toujours beaucoup trop souriant.

Yuri : "Aller aller. T'as intérêt de chialer tout ce que t'as maintenant. Que j'te revois plus craquer comme ça à l'avenir ! T'es en train de ruiner mon beau costar...!"

Je rigole sur le coup. Il a raison, à l'avenir, je n'aurais pratiquement plus d'occasion pour me laisser aller comme ça.

Nami : "Je te jure que...! Si je retrouve ces types, i-il vont payer pour ce qu'ils ont fait à papa ! Je vais les...!"

Yuri : "Et si ce jour vient, je te jure que tu ne seras pas seule sur ce coup là." Sa voix était soudainement bien plus grave, beaucoup plus sérieuse. Puis, elle revenait à la normale.

Après une bonne dizaine de secondes, il me lâche pour pouvoir me mettre sa serviette pleine de Paradis en plein visage pour essayer mes larmes.

Yuri : "Aller, faut que j'y aille. Pas beaucoup de temps aujourd'hui ! Je file rendre visite à ton père vite fait, puis j'irais m'occuper de deux-trois petites affaires. Je repasse ce soir, d'accord ? On s'occupera de ton inscription au lycée, on va voir comment ça se passe à ce stade de l'année. Oh, et...

Je finis d'essayer mon visage avec la partie sèche de la serviette qu'il m'avait passé.

Nami : "Ouaip. Pas de soucis. A ce soir !"

Yuri : "Et que ça shake !! Je veux un Bora Bora parfait pour ce soir ! On va faire tourner cet endroit toi et moi alors autant que tu ne fasses pas office de poids mort !"

Bora Bora ? The fuck is this ?