On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?
Les usines et entrepôts abandonnés d'Arakawa étaient comme de secondes maisons, elles n'avaient plus aucuns secret pour mes yeux de vautours. Perché sur l'un des tuyaux qui passait sur l'un des murs d'une salle d’opération, je restai là à contempler le vide, perdu dans les machineries de ma propre conscience, dans les engrenages de mes pensées incessantes. Mes jambes pendaient dans le vide alors que mes mains reposaient sur ma canne, qui elle-même était allongées sur le dessus de mes cuisses. Immobile, si ce n'était que de mon torse qui se gonflait et rétractait au rythme de mes respirations, j'attendais là le premier de mes invités. Il y en avait plusieurs, presque une dizaine en fait, à qui j'avais laissé ma carte de visite…et il ne restait plus qu'à attendre de voir lesquels d'entre-eux allaient se présenter ici, à ma rencontre…à notre rencontre.
Dehors, la nuit était fraîches et le ciel s'assombrissait de plus en plus, alors que les Cumulonimbus s'accumulaient, refermant le voile céleste et projetant une ombre menaçante sur toutes vies Tokyojin. Humant l'air humide à travers mon bec de corbeau, je ne pouvais que sourire quant à l'image qui se dessinait dans mon esprit. Une rencontre entre « vilains », dans un lieu désaffecté, sous un ciel orageux et tout cela orchestré par un individus aussi louche que je l'étais…il y avait de quoi rire tellement le cliché était réel, mais comment pouvait-on faire autrement dans une cité où les héros guettaient les actions de tous et chacun à chaque coin de rue?
C'était donc en toute discrétion, loin des regards accusateurs ou des oreilles indiscrètes, qu’allait avoir lieu ce premier contacte organisé des bourreaux de l'héroïsme. Ici, dans Arakawa, se dessinerait l’orée d'un nouvel ère. Mes machinations commenceraient à prendre forme, et un avenir nouveau se préparerait à frapper le monde de plein fouet…
L’argent est un excellent motivateur. Si vous cherchez à être motivée, rendez-vous dans une semaine, le même jour, la même heure . . . dans l’ancienne usine abandonnée d’Arakawa.
Cette phrase résonnait un peu dans ma tête. Un homme mystère nous avait laissé ce mot, sur des cartes, à l'Ogresse et moi. Une semaine avait depuis passée, le jour fatidique de cette mystérieuse réunion. J’avais au préalable envoyé mes petites amies survolées la zone. On ne sait jamais, c’est peut-être un piège grossier. Mais d’après le retour de ma petite Evelynn, il n’y avait qu’une cible immobile. Attendant sans doute que ses invités arrivent. Mes autres amies s’étaient postées un peu tout autour de l’édifice. On ne sait jamais après tout.
Il était temps d’arrêter de le faire attendre. J’arrivais sur les lieux, non pas sans apprécier la nuit qui s’annonçait agitée. Le temps pouvait vite changer et s’abattre sur nous. Je passais enfin l’entrée principale de cette grande usine abandonnée. J’observais, j’écoutais, mais seul un homme à l’allure patiente et un peu effrayante, était assis dans le noir qui s’installait. Vu l’endroit de la réunion, je devais m’attendre à voir un bon nombre d’individus pointer le bout de leur nez. Quels drôles de personnage allais-je rencontrer ce soir ? Quel travail passionnant nécessitait de tenir une réunion au secret la nuit dans un décor de film d’horreur ?
L’impatience d’avoir réponse à toutes mes questions commençait à être insupportable. Devais-je rompre le silence ? Peut-être que cet homme attendait depuis des heures sans parler et qu’il était sur le point de craquer mentalement ?
« Bonsoir mystérieux distributeur de carte. »
Je m’adossais contre une grosse caisse. Il était temps d’attendre la venue des autres invités. Evelynn sur mon épaule, je lui caressais la tête calmement. C’est qu’elle n’arrivait presque plus à se passer de moi maintenant. Il fallait maintenant, juste espérer que l’attente serait vite terminée. Mais à ce moment, mes petites amies commençaient à s’agiter. Ils arrivaient.
-Wow ! J’suis en train de me demander si y a moyen de faire plus cliché, t’as vu ?
C’est vrai que là, on a l’impression d’être les protagonistes d’un film noir coté méchant. La nuit ténébreuse, orageuse, tumultueuse et horrifique, l’entrepôt désaffecté, des gens louche avec des costumes et des masques louches… Non, on est au max, on est bien d’accord. Il serait pourtant tellement plus simple de faire une réunion chill dans un onsen. Détente et négociation il n’y a rien de tels.
Te prends pas la tête Narrateur-Sama, sûrement que chez le yakuza, on est des originaux cherchant à agir en plein jour pour brouiller les pistes… Tsais fallait pas mettre trop d’attente sur un gars qui distribue des cartes, des cartes… Même moi, je suis pas autant un gosse, t’as vu !
Mais c’est bien pour ça que tu t’étais pointé, non plus que pour l’offre encore pour savoir à quel genre de gamin détraqué tu avais affaire. Est-il au courant des risques qu’il encoure en procédant ainsi ? Si j’avais laissé le dis papier au bar n’importe qu’elle héros aurait pu remonter la piste de ce bout de papier et s’approcher de ce gars qui se déguise comme un médecin de la renaissance.
Le masque… Si j’avais laissé le dis papier au bar n’importe qu’elle héros aurait pu remonter la piste de ce bout de papier et s’approcher de ce gars qui se déguise comme un médecin de la renaissance. J’me suis trompé, c’est une réunion des alcooliques anonymes en fait ? (Pourquoi Akimitsu n’est pas là alors ?)
Le géant à la peau bleu s’approcha pour attraper une caisse près de Sayoko, effectuant un léger salut, suivit d’un aimable :
-Excusez-moi Mademoiselle !
Prenant la caisse avec souplesse et attention, n’oubliant pas qu’il avait un chaton endormi enrouler autour de sa nuque, s’infiltrant presque entre l’interstice séparant sa peau du plastron d’or de son costume. Il pouvait tout se passer sauf réveiller la petite bête… Ça allait réellement, mal se passer ci quelqu’un osait réveiller la chatte de Ryôma. J’vous jure vous ne voulez pas !
Bon, c’est pas qu’on se fait chier à sa petite soirée, t’as vu ? Mais les sièges sont pas tout confort, et j'ai pas envie de choper plus d’échardes au cul que ça alors si les autres pouvaient se manier d’arriver ou le corbeau se décider à parler ça serait cool.
-Bon alors ça dit quoi ? C’est bien marrant de recevoir des cartes, mais c’est ni le nouvel an, ni la saint Valentin, alors si on pouvait savoir ce qu’on fout ici ça serait cool, t’as vu ?
C’est bien vrai ça. Tu aurais pourtant juré qu’une femme était derrière ce rassemblement, mais même la vampire à coté de toi ne s’emmerdait plus avec ce genre de commodité… Donc… Qui était ce cosplayeur mystère ? Jean-Kevin, fan d’assassin’s creed 3 ? Ce vieux jeu rétro ? C’était intriguant n’est-ce pas Ryo… Ah, bah, tu t’en cognes… Parfait !
(c) TakeItEzy
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Sam 12 Sep - 6:49
Premier contact
Cela va faire quelques minutes que tu étais dans ton salon, fixant une stupide carte d’invitation que tu avais reçu un peu plus tôt dans ta boîte au lettre. Sérieux, c’est quoi ? L’anniversaire de Kenny, cinq ans, souhaitant avoir une figurine de son héro préféré pour fêter l’occasion d’avoir passé une année en plus sur Terre ? Tu soupirais, continuant de regarder l’étrange carton d’invitation, jouant avec entre tes doigts. Tu ne pouvais t’empêcher de resté intriguée, quelqu’un semblait avoir trouver ton adresse, ça pouvait être un piège.
Mais pourquoi s’embêter à donner un lieu de rendez-vous alors si c’est un piège ? Si c’est un héro qui a trouvé ton adresse, il aurait eu plus l’effet de surprise en t’attaquant chez toi. Tu finis par te redresser, te servant un verre de ton soda préféré avant de t’asseoir sur le rebord de ta fenêtre, regardant l’extérieur en continuant de peser le pour et le contre. Depuis que ta tête est mise à prix sur le Bingo Book, tu étais devenu encore plus méfiante qu’avant, déjà que tu étais du genre à ne pas vouloir t’encombrer d’alliés, après tout un allié peut devenir un ennemi potentiel en cas de querelle, tu arrivais mieux à bosser seule. Mais un peu de soutien ne serait peut-être pas de refus, après tout ta tête est une des plus haute dans le Bingo Book, une de celle qui pouvait rapporter gros, tu pouvais très bien être pris en embuscade.
- Tu n’as rien à perdre à accepter, au pire si c’est un piège on pourra lui coller une flèche entre les deux yeux pour t’avoir pris pour une imbécile.
Tu riais légèrement aux paroles d’Astral, continuant de boire ton soda jusqu’à finir ce dernier, le reposant sur ta table en regardant l’heure. Le rendez-vous approchait, tu devrais peut-être te mettre en route tout en restant sur tes gardes. Enfilant des vêtements et gardant ton masque sous ton tshirt, tu te mettais rapidement en route vers l’entrepôt abandonné. Quelques minutes te suffisent pour y arriver, et tu repérais déjà quelques personnes sur place, dont un visage qui ne t’était pas inconnu. C’était le gars bizarre avec un oeil obsédé par son chat.
Tu finis alors par t’approcher du groupe, enfilant ton masque avant au cas où il y aurait un héro dans le tas sous couverture, ne voulant pas laisser ton visage et ta couverture civile sauter.
- Je vois que je suis pas là seule à avoir été convié à cette petite invitation surprise.
Aaah! D'abord il y eut cette femme à la chevelure blonde, celle que j'avais « rencontré » dans ce bar. Elle était la première, plus ponctuelle que tous les autres, et bien qu'elle daigna prendre la parole, je laissai un silence s'étaler en guise de réponse. Je me contentai de tourner la tête vers elle et de balayer l'air de droite à gauche de ma main droite, lui faisant un simple « coucou » gestuel afin de lui signaler que j'avais bien entendu. Non pas que je n'avais pas envie de lui répondre, mais par simple soucis de ne pas avoir à me répéter tout au long de cette rencontre.
Posant de nouveau ma patte sur ma canne, j'observai ensuite les autres se présenter les uns après les autres, certains plus tardivement que d'autres. Ces têtes, originales de l'une à l'autre, étaient toutes mises à prix par les autorités du pays et, bien assez tôt, tous purent enfin réaliser que ce regroupement était en fait un attroupement de criminels hautement recherchés. D'ailleurs, de toute la bande, mon bec de corbeau était probablement le plus emblématique puisqu'ayant non seulement son originalité, mais aussi parce qu’il était reconnu à travers Tokyo comme étant celui qui valait le plus cher. Étrange d'ailleurs, considérant que certaines des personnes que j'avais abordées avaient commis des crimes plus important, selon moi, du moins.
Ce n'est qu'après quelques minutes après l'arrivée du cyclope, en fait, que je me levai enfin de ma position. Sautant du tuyau où je m'étais perché, un bruit bien particulier se mêla à celui du bruit de mes bottes qui claquaient sur le sol en béton de l'usine abandonnée. Dans les airs, une silhouette un peu plus grande qu'un corbeau noir battait des ailes en ma direction. L'oiseau charognard, dépourvu de plumes sur la tête, élança ses serres griffues vers le bras que j'avais tendu afin de s'y déposer, tournant sa tête rouge vers le rassemblement, comme s'il surveillait l'assemblée pendant que je leur tournais le dos.
-HmHmHm!!! Ne vous inquiétez pas, il n'est pas méchant
Ma voix, bien qu'étouffée par le masque que je portais, fut tout de même bien portée jusqu'aux oreilles de mes invités, dû à l'écho de la grande pièce et ce, malgré le petit claquement que ma canne faisait en touchant le sol, entre chacun de mes pas. Je portai ainsi ma carcasse vivante jusqu'à une série de plus petits tuyaux un peu plus loin où une chaîne descendait jusqu'à hauteur d'épaules. Agrippant son extrémité entre le pouce et l'index, je tirai sur celle-ci et le bruit d'un grand sifflet à vapeur résonna à l'intérieur de la manufacture. De celle-ci s'échappa également un petit nuage blanc, démontrant qu'étonnamment, certains trucs semblaient toujours être en fonction dans l’établissement.
-Tchuuuuuu!!!! Répétai-je en imitant le son de l'instrument. L'heure de la pause est arrivée!!! Ce soir, aucun crime ne sera commis Hmhmhm!! Dis-je en ricanant ensuite.
Bien le bonsoir et bienvenu dans cette usine abandonnée! Pour ceux qui savent lire une fiche de recherche, vous me connaissez probablement sous le nom d'Akumu! Eh bien c'est comme cela que l'on m'appellera dans le domaine! Si je vous ai contacté, c'est que…nous tous…avons la même chose en commun; notre tête est mise à prix!
Suite à cela, je laissai s'écouler deux petites secondes de silences, puis me tournai vers mon compagnon aviaire avant de prendre une voix croissante et aigüe, comme si j'attribuais cette mimique à l'animale qui me regardait d'un regard vide d'émotions.
-Croaaah! Mais ça ne nous dit pas plus pourquoi on est ici, capitaine Évidence Raaaah!! -Eh bien laissez moi développez le point bande de gamins impatients!!! Répondai-je à moi-même.
La raison pourquoi vous êtes ici, est bien simple. Les héros, comme vous le savez, travaillent dans des agences. Les agences regroupent les héros sous un même toit, une même bannière, une même unité dont le but est de nous trouver et d'arrêter nos activités.
-Croaah!!! Ah non! Je te vois venir, et c'est Non!! Rhaaaa!!! On est de vilain, on travail solo! On est pas des enfants de chœurs qui travaillent mains dans la mains!!!
-Aaah mais bien entendu petite fripouille! Et ce n'est pas là le but de cette rencontre. Range tes griffes et ta petite attitude de solitaire et ouvre grand tes oreilles, petit criminel que tu es. Puis, tournant mon regard vers la foule et prenant cette fois-ci un ton beaucoup plus sérieux, je laissai mon animal s'envoler un peu plus haut, me concentrant plutôt sur le message que j'avais à livrer à ceux que j'avais invité.
-Écoutez…je ne vous propose pas de me rejoindre dans une vile croisade contre les forces de l'ordre. Je n'aurai pas le culot non plus de me présenter comme étant le leader d'une certaine ligue de méchants garnements qui ne veulent, au final, qu'en faire à leur tête dans le monde du crime…organisé ou pas. Ce que je veux, d'abord, c'est que nous ayons un moyen de contrer les interventions des héros envers nos activités, de manière efficace…mais surtout d'amener une certaine coopération…un « échange de bons procédés » entre nous, en limitant les risques que nous pouvons entreprendre.
Les héros ont un avantage sur nous, ils se regroupent et partagent des informations sur nous. Tous savent, à peu de choses près, qui nous sommes, ce que nous faisons, ce dont on est -plus ou moins- capable. Ils sont organisés, nous ne le sommes pas. C'est donc pour cette raison que je vous propose…ceci.
Puis, prenant une autre chaîne à la main, tout juste à côté de celle qui m'avait servie à attirer l'attention de tous avec le sifflet à vapeur, je tirai encore vers le bas. Derrière tout le monde, tout juste en haut de la porte principale, un grand drap noir se décrocha du mur, laissant apparaître une enseigne, un symbole qui y avait été peinturé de mes propres mains. Le symbole d'un projet de grande envergure qui, selon moi, pourrait changer bien des choses pour ceux d’entre-nous qui risquaient gros au quotidien.
Kazumi détestait être en retard. Elle se détestait présentement.
A son habitude, elle arrive toujours en avance afin d'analyser les lieux de ses méfaits ou ceux de ses rendez-vous au cas où ces derniers tourneraient au vinaigre... Mais ses observations allaient être compromises.
Coup du destin, un des pneus du taxi qui la rapprochait de la réunion éclata tout bonnement en route. Attendant d'abord la réparation de ce dernier, elle perdit vite patience alors que le chauffeur déclarait qu'il ne savait plus où il avait mis son cliquet.
D'un pas pressé, une marche rapide qui ne manquerait pas de compenser son manque d'activité sportive actuel, elle se mit donc en route vers l'usine désaffectée. Pestant et insultant tous les grands morts du pauvre homme désemparé, elle faisait son possible pour arriver à temps malgré la douleur qui la lançait au niveau de ses phalanges. Elle avait frappé un peu fort le crâne du chauffeur...
Cet empressement résultait inexorablement en un effort vain et ce malgré les... raccourcis... qu'elle se frayait au travers de certains bâtiments.
Finalement, enfin, en définitif, elle arriva somme toute au lieu de rendez-vous.
En y arrivant, elle put observer quelques personnes louches s'y rendant également et pénétrant ce qu'elle imaginait être un dépôt. Kazumi espérait ne pas avoir à faire à trop de petites frappes. Elle jurait dans sa barbe que si Akumu l'avait faite venir pour rien, elle ferait s'effondrer le bâtiment sur sa personne. Plutôt arrogante, sûre d'elle et avec un certain ego, celle qui se prenait pour une caïd en devenir avait été d'emblée irritée par l'invitation. Plus exactement, c'était le fait qu'une autre personne ait d'aussi grosses ambitions qu'elle qui la contrariait. Kazumi allait devoir tirer son épingle du jeu et une certaine pression se faisait ressentir tout autour de son abdomen.
Bien qu'en retard, la Miziwa décidait d'écouter un peu aux portes avant de rentrer. En creusant un petit trou dans la façade, elle écoutait attentivement Akumu parler de son alliance camouflée. Elle jugeait qu'il manquait de tact. Mais aurait-elle fait mieux ? Elle ne savait dire.
Lorsqu'il dévoila le réseau, la curiosité de la jeune femme fût piquée au plus haut point. N'ayant pas la possibilité de voir de quoi il s'agissait réellement, elle décida de faire son entrée en scène. Elle changeait alors rapidement de position.
Alors que le médecin de peste mimait ses gestes théâtrales et attendait une quelconque réaction de son public, Kazumi provoqua une légère explosion sableuse. Puis une seconde. Une troisième. Une quatrième. Et enfin un trou qui avait la forme de sa silhouette capée se dessina dans le mur.
Le sable ainsi générée formait un véritable tapis rouge pour la diva Lady Beach Bum. Main droite sur la hanche, la fausse patte cachait son gantelet sous sa cape tels les assassins italiens à l'époque de la renaissance. Kazumi laissa quelques petites secondes à l'audience afin qu'ils puissent la détailler de bas en haut puis s'avança finalement quand elle jugea chose faite.
Sa démarche gracieuse obligeait sa cape à se déhancher tout autant que son bassin. Ses épaules et sa longue chevelure suivaient le mouvement sans aucune liberté. Une fois sortie du sable, ses talons claquait au sol dans ce bruit si distinctif dont certains hommes se régalent. Son regard, quant à lui, était malicieux. Ah... Qu'est-ce qu'elle était grande et volumineuse avec ces vêtements et accessoires qui mettaient sa taille naturelle en valeur !
Envoûtante. C'était le mot exact, d'autant plus qu'elle érodait des lignes dans le sol de pierre pendant son trajet. Avec cette attitude, elle espérait avoir impressionné au moins tous les vilains de bas étage. Sinon, ils se souviendraient tout de même d'elle.
Après s'être arrêtée, elle se mit à contempler le fameux réseau d'un air dédaigneux.
_Akumu... J'espère que tu ne nous dévoiles pas un simple plan des égouts. Elle pouffe de rire sur un court instant tout en baissant la tête. Elle regarde de nouveau le drap comme si elle n'en avait rien à faire de tout ce qui pouvait se trouver dans la pièce.
Les plus observateurs apercevront dans sa main droite la carte de leur hôte. Instinctivement, Kazumi voulait attester de la légitimité de sa présence.
Les têtes mises à prix faisaient petit à petit leur apparition. Le grand cyclope, ou le gentleman entra en premier. Visiblement, il était pressé de savoir la raison de cette assemblée. Il fut rapidement suivi par une jeune femme. Je crois que son surnom est Aura. Devait-il y avoir d’autres personnes ? De l’agitation se faisait ressentir. L’impatiente commençait à nous guetter. Surtout que voir des têtes mises à prix réunies en un lieu ne signifiait qu’une chose. Quelque chose de gros se préparait.
À ce moment, le fameux distributeur de carte automatique, ou plutôt Akumu de son petit nom, commença enfin à expliquer la raison de notre présence. Tout en parlant avec un vautour ? Hum, pas aussi mignon que ma petite Evelynn, mais passons. Il n’avait pas tort, les héros étaient regroupés comme du bétail dans leurs écoles. Alors que nous autres considérés comme "vilains" ne travaillons presque jamais en groupe plus organisé. Ce qui nous rend plus vulnérables. Il termina enfin son discours en nous dévoilant son projet. Le réseau . . .
On avait à peine le temps de commencer à débattre sur le sujet que plusieurs bruits se firent entendre, des légères explosions en premier avant de laisser la place à un trou aussi grand qu’une personne. De là entra une jeune femme qui n’était pas inconnue. Madame Beach Bum, je crois, qui avait décidé de faire son entrée. Avant de se la jouer en dégradant le sol sur son passage et essayer de nous faire savoir qu’elle était ici sous invitation. Oui . . . comme toutes les personnes ici présentes, mais bon. Certaines personnes ont besoin de se sentir supérieur aux autres. Je veux bien lui laisser ça. Quittant ma bonne vieille caisse, je me rapprochais de la fameuse peinture.
« Tu proposes donc de créer Le réseau, pour mieux nous organiser à l’avenir et être plus efficace tout en étant moins vulnérable ? C’est audacieux comme projet, surtout quand on sait que la motivation de chacun n’est pas la même. Quelles sont tes garanties ? »
Bien que l’idée me plaisait, à quoi, devions-nous réellement nous attendre ? À part nous mettre en lien avec les autres, qu’est ce qui pouvait changer ? Ceux qui ne servent que leurs intérêts n’allaient pas changer du jour au lendemain et suivre un mouvement qui ne les correspondait pas . . . Mais il fallait quand même commencer quelque part.
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