Old Fashion Friends [Feat : Nana]

Je regardais l’heure sur ma montre et constatais qu’il était tard. Je regardais autour de moi, la rue était tranquille, du moins beaucoup plus tranquille qu’à son habitude. De plus, il y avait beaucoup de Héros autour et j’avais besoin de rentrer tôt pour préparer mes cours du lundi. Je décidais de terminer ma patrouille early et de rentrer chez moi tout de suite. Il était si rare de passer au travers d’un dimanche soir sans casualité. Cela tenait presque du miracle. Mais bon, j’vais pas m’en plaindre non plus hein ! Sur le chemin du retour, j’empruntais une ruelle connue pour ses différentes boutiques old school et oh ! Je tombais sur un vieux magasin rétro que j’avais déjà visité une fois ou deux il y a quelques années. J’avais totalement oublié qu’elle était là. J’étais même surprise qu’elle tienne toujours debout. Allez hop, pourquoi ne pas faire un p’tit tour de rien du tout ?

J’entrais dans le modeste bâtiment, découvrant qu’il n’y avait que moi et le caissier. Oh bah ça allait être tranquille dans ce cas ! Je notais immédiatement une machine à slush au niveau de la caisse et m’empressais d’en acheter une. Je mourrais de faim ! Je n’avais rien mis dans mon ventre depuis AT LEAST une vingtaine de minute. Oui, autant dire que j’étais sur le point de m’évanouir. Je parcourais les différentes allées tout en coloriant ma langue d’un vert lime très sexy. Hmmm, j’avais le temps de me taper un petit film en rentrant chez moi, du coup quoi choisir quoi choisir…

Une dizaine de minutes plus tard et toujours rien à mon goût. Bien entendu j’étais tombée sur plein de choix sympathiques, notamment un film de Charlie Chaplin, mais j’avais une meilleure version chez moi, avec une qualité sonore améliorée, du coup eh. La clochette de la porte d’entrée sonna, éveillant ma curiosité. Habilement cachée derrière des stands de vieux jouets, j’observais de loin la discussion entre le mystérieux homme et le caissier Je n’entendis pas grand-chose à cause de la distance, mais l’apparence du client était intrigante. Son style vestimentaire était si rigolo. Je souris puis retournais à mes besognes. Je commençais presque à me frustrer à force de ne rien trouver de satisfaisant. Oui bon il y avait toute une rangée de vieux dinosaures super cools, mais je m’étais promise de revenir une autre fois pour tous les acheter car je n’avais pas envie de me les trimbaler ce soir.

C’est à ce moment là que je tombais sur la perle rare, un artefact que je croyais perdu depuis si longtemps. Un film que je n’avais JAMAIS vu car je n’avais jamais eu l’occasion de le zyeuter. Il était enfin là, devant moi, Casablanca ! Bon bah je savais ce que j’allais voir ce soir hein ! Je tendis le bras afin d’atteindre mon graal du soir pour finalement rencontrer la main gantée d’une tierce personne. Surprise, je constatais finalement la présence de l’autre client. Il était encore plus cool de près… et surtout poli et… charmeur ? Je rougis légèrement face à ses propos, surtout lorsqu’il parla de lui comme un vilain pas beau. So mysterious. Sans avoir eu le temps de dire quoi que ce soit, il finit par me tendre le joyau, disant qu’il allait trouver quelque chose d’autre à faire. Oh bah oh je refuse !

- Oh mais pourquoi ne pas le voir tous les deux ensembles ? Mon appartement n’est pas si loin et je ne serais pas contre un peu de compagnie !

Certaines personnes penseraient qu’il s’agirait de pitié, mais il n’en était rien. J’aimais juste la compagnie des gens et cet homme me semblait si intéressant, si… comment dire… j’avais le sentiment qu’il avait toute une histoire à raconter. Après tout, on n’entrait pas dans un tel endroit avec un tel accoutrement pour au final n’être qu’un être humain boring, am I right ? La cassette en main et la slush jetée à la poubelle, je me dirigeais d’un pas léger vers le caissier et m’empressais de payer l’item. Le caissier me reconnut et commença à faire son fangirl pendant une trentaine de secondes et je ricanais devant son enthousiasme. Une fois calmé, il me demanda si j’avais besoin d’un sac, je lui répondis que non tout en en faisant sortir un de mon bras grâce à mon alter, tout cela devant les yeux émerveillés de l'employés. J’vous l’avais dit qu’il était pratique cet alter ! J’ouvris la porte du magasin, faisant sonner la clochette. Midway entre l’intérieur et l’extérieur, je tournais la tête vers mon nouveau meilleur ami.

- Vous venez ? Demandais-je tout en jetant un clin d’œil.

Quel personnage fascinant. Son teint de voix était étrange. À la fois nonchalant, moqueur et… dramatique ? Hm, peut-être que je me faisais des idées, mais chaque mot sortant de sa bouche rendait l’homme de plus en plus intrigant. J’avais bien fait de l’inviter chez moi. Il était devenu si rare pour moi de faire de nouvelles rencontres. De plus, le fait qu’il ne me reconnaisse pas du tout était si… saugrenu, but in a good way ! Après tout, je n’étais clairement pas l’une des héroïnes les moins connues du pays. J’étais même relativement haute dans le classement en terme de popularité. J’avais même fait cette pub de rasoir ! Ne pas me faire reconnaître, c’était comme recevoir un cadeau du Père Noël en Juin. Une bouffée d’air frais comme on dit. D’ailleurs, en sortant du magasin, nous finîmes par nous présenter. Mon nouveau meilleur ami me demanda de le nommer Goro. Je ricanais, quel nom sympathique.

- Shishibi Nana. Vous pouvez m’appeler Nana. Ou Mama Ammo, puisque c’est mon surnom, mais vous… pardon, tu fais comme tu veux, hihi !

Pendant que nous marchions côte à côte tel un nouveau couple à New York, Goro me révéla qu’il avait toujours voulu être un héros, mais que malheureusement la vie ne l’a pas gâté dans plusieurs catégories. De la façon dont il parla de son père, j’assumais qu’il était décédé et fis un signe de croix mental pour son âme. De plus, le fait qu’il me dise que j’étais une héroïne de façon interrogative prouva une bonne fois pour toute qu’il ne me connaissait guerre. Fascinant. Il se permit même de pousser une petite blague en comparant son alter relativement inutile au mien. Je ricanais en plaçant ma main devant ma bouche, tel un émoji.

- Des trucs en plastoc, hihi. Oh si ce n’était que ça… You’re so funny !

Quelque chose me chicota. Notre Goro national était emmitouflé dans toutes ces couches de vêtements, plus le masque, du coup je n’avais aucune idée de comment le traiter. I mean… on parlait de quoi ? Un grand adolescent ? Un adulte ? Middle-age man ? Vieillard ? Je mettrais ma main à couper qu’on parlait d’un homme d’au moins cinquante ans. Ses allures, sa démarche, ses habitudes et surtout sa voix… rien de bien jeune dans tout ça. Oh ça allait être si plaisant notre soirée cinéma improvisée !

Tout d’un coup, mes sens se mirent en alerte. A wild stand de hot-dog appeared et j’allais utiliser l’attaque Avale en un rien de temps ! L’odeur de la viande et du pain était si enivrante… sans oublier la sauce et le fromage qui fit baver mon âme. Alors que je me préparais à débourser mon loyer du mois pour le stand au complet, Goro, le héros du jour, se proposa pour me payer une petite gâterie, déclarant que je pouvais commander ce que je voulais. De plus, il me demanda la question à un milliard de yens, ce que c’était d’être un héros. De ce fait, j’alternais entre ma commande et ma réponse tout en tournant la tête entre mes deux interlocuteurs.

- Comment c’est ? C’est si difficile d’y répondre, mais également si facile. Je vais donc prendre le spécial triple delux. Au final ce n’est rien de plus qu’un travail. Oh et un Baby junior au poulet, je sais qu’il vous en reste. Mais tous les jobs font leur part dans la société. Oh et un Milkshake à la fraise please. Par contre j’avoue qu’il y a un sentiment de fierté immense dans ce que je fais. Extra Fromage. Je fais le bien. Extra Poulet. Je sauve des vies. Pas de paille. Et j’essaie de faire une différence dans le monde à ma façon. N’oubliez pas la frite merci !

La bouffe fut préparée et je matérialisais au niveau de mon estomac un large plateau de métal circulaire pour transporter la lourde commande tout en remerciant Toto, le cuisinier. Oui, je le connaissais, je connais tous les stands à hot-dog du coin. Vous me prenez pour qui ? Je plaçais également le plateau en équilibre sur ma tête, vous savez comme ces charmantes dames font en Afrique avec les grosses gourdes d’eau ? Des années d’expérience mesdames et messieurs ! De plus je n'osais pas demander à Goro de tout transporter. Wasn't fair.

Nous arrivâmes devant le bâtiment dans lequel y réside mon appartement… du moins l’un de mes appartements. LET ME EXPLAIN ! Il y a quelques années, j’ai eu un éclair de génie. Pourquoi se contenter d’avoir un appartement haute technologie ou une maison luxueuse… lorsque je pouvais en avoir plusieurs à bas prix ? Pour moi c’était la logique même ! De ce fait, je pouvais faire des tournées partout à Tokyo sans avoir peur de trop m’éloigner de mon chez moi car j’avais plusieurs chez moi ! De plus avec mon salaire, clairement ce n’était pas un problème. D’ailleurs la très grande majorité des propriétaires était on ne peut plus honorés d’accueillir une personne de ma trempe, mais au final j’étais celle honorée. Nous prîmes donc l’ascenseur pour monter au quarantième étage, le plus haut. Tout le long du trajet entre le magasin et la porte de mon appartement, nous en avions profité pour faire plus ample connaissance. Même si au final, l’on pourrait résumer la discussion à Goro posant des question et moi y répondant. Au final je connaissais si peu de lui, même pas son âge... yet. Pas grave, j’adorais subir des questionnaires, hihi !

- Bon par contre je préviens, je ne m’attendais pas du tout à recevoir de la visite dans cet appartement, du coup c’est un peu le bordel. N’y fais pas attention please merciiiii.

J’ouvris donc, dévoilant l’odieuse scène qu’étais mon petit trois et demie en total désordre. Oui d’accord la cuisine était immaculée et ma chambre était en parfait état, mais j’avais LAISSÉ mon SOUTIEN-GORGE sur le SOFA ! J’eus honte, si honte de mon manque de savoir-vivre. Oui bon d’accord j’étais une grosse paresseuse lorsqu’on parlait de ma vie hors-travail, mais mère m’a très bien apprise qu’un esprit sain dans une maison saine était la clé du succès… wait maison saine ou corps sain ? Qu’importe. Je déposais le plateau gastronomique sur le comptoir et rougis en sautant sur le soutien-gorge-traite afin de le lancer avec précision dans le panier de linges sales. Je demandais à Goro de faire comme chez lui et de se placer confortablement où il voulait. Pendant que je préparais mon happy meal, je lui donnais la cassette du film.

- Tu veux bien le préparer pour nous ? Le lecteur vidéo est directement dans la télévision et c’est super simple à set up, merci ! Tu veux quelque chose à boire ou à manger ? J’ai littéralement tout ce dont tu as besoin dans mes frigos !

Au bout de quelques minutes de préparation, je m'assis juste à côté de Goro, un énorme hot-dog dans dans mes mains. Depuis le tout début je voulais lui poser une question précise, mais je n'osais pas demander... allez je me lance.

- Ton épée... can I see it ? Après tout avec une telle forme, il était impossible que ce soit autre chose ! Allez steuplé steuplé !

Après tout, je n'étais pas sotte. Certes, il était probable qu'il ne s'agisse qu'une très longue baguette de pain dans un bout de tissu, mais je ne détectais pas une telle odeur et j'me trouverais vraiment smart si je devinais du premier coup. Hihi. Blague à part, j'avais suffisamment d'expérience en terme d'armes pour reconnaître la forme d'une épée lorsque j'en voyais une. Et puis bon, avoir une épée dans son dos c'était si cool et badass. Probablement qu'il était professeur d'escrime or something like that et qu'il revenait d'une séance privée ! J’avais déjà tellement de plaisir ! Il n’y avait absolument AUCUN moyen pour que la soirée se termine en catastrophe…

Right ?