Les gosses. Ça peut sembler mignon et trop choupi au premier abord. Avec leur petit sourire et leurs bonnes petites joues qu’on a envie de pincer. Et puis, le rire d’un enfant, c’est précieux non ? Un enfant qui rit = tout le monde rit, aussi simple de ça. Mais finalement, un enfant, c’est un peu comme un chat : ce sont tous des créations du Diable (sisi).

Déjà un, c’est compliqué à gérer. Mais imaginez toute une classe ? Impossible, du moins pas tout seul. C’est pour ça que cette pauvre maîtresse d’école maternelle a lancé un appel : elle ne s’en sort plus. Elle n’arrive pas à les canaliser, à les occuper, à les calmer aussi. Le temps de repos l’après-midi ? Même pas en rêve ! Ils préfèrent courir partout en hurlant et s’égosillant. C’est un véritable calvaire. Elle a réellement besoin que quelqu’un lui vienne en aide, parce que sinon elle va finir par faire un burn out. Peut-être même quitter son métier, qui sait ? Ce genre de situation, ça peut dégoûter à vie.

Vous avez donc été choisi pour aller passer quelques jours dans l’école avec cette fameuse classe de petits diablotins. Oui oui, vous avez bien lu, plusieurs jours (trois, quatre ?). En tout cas, au moins le temps nécessaire afin de trouver une solution. Non parce que bon, s’ils sont ainsi à cet âge-là, qu’est-ce que ça sera quand ils seront adolescents ? Clairement, sans parler forcément de la maîtresse, c’est finalement tout un enjeu sociétal.

Une fois arrivé dans l’enceinte de l’école au petit matin une dizaine de minutes avant que tous n’entrent en cours, la maîtresse vous accueille. Vous pouvez aisément lire le dépit et la détresse sur son visage (peut-être même que vous remarquerez comme ses mains tremblent quand elle vous dit qu’ils vont rentrer en classe d’ici quelques minutes tout au plus). Peut-être que cela fera naître un élan de compassion chez vous ; ou peut-être pas, je ne jugerai pas. En tout cas, voici ce qu’elle vous dit :

« De bon matin, ils sont plutôt calmes. Mais plus nous approcherons de midi, plus ils seront terribles. L’après-midi, n’en parlons même pas. J’essaie de varier les activités… Rien n’y fait. Peut-être que vous en aurez des meilleures que les miennes ? En tout cas, il faut réussir à capter leur attention et ça, c’est la tâche la plus difficile… Oh, il est déjà huit heure trentes - que le temps passe trop vite quand on ne le veut pas -. Suivez-moi, nous allons les chercher dans la cour. Et… vous verrez bien à quels points ils sont infernaux après. »

Petit rire nerveux.

Bon courage.  

« De bon matin, ils sont plutôt calmes. Mais plus nous approcherons de midi, plus ils seront terribles. L’après-midi, n’en parlons même pas. J’essaie de varier les activités… Rien n’y fait. Peut-être que vous en aurez des meilleures que les miennes ? En tout cas, il faut réussir à capter leur attention et ça, c’est la tâche la plus difficile… Oh, il est déjà huit heures trente - que le temps passe trop vite quand on ne le veut pas -. Suivez-moi, nous allons les chercher dans la cour. Et… vous verrez bien à quels points ils sont infernaux après.

J’ai connu pire vous savez ! C’est pas une bande de mioches en couches culottes qui vont me faire perdre mes nerfs… Sans vouloir vous offenser ma chère ! D’ailleurs, vous m’avez fait visiter les locaux, mais vous m’avez toujours pas donné votre petit nom. Ajouta un Koji qui cherchait à travers ce subterfuge à avoir des informations sur la jolie professeure qui se tenait devant lui

Tsuge Urumi… Mais ça vous mène à quoi de connaître mon nom ?

J’aime bien mettre des noms sur les têtes que je croise, ça m’aide à m’en souvenir... Même si avec une beauté comme la vôtre, je ne risque pas de vous oublier !»


Répliqua Koji en insistant bien sur la dernière phrase. La professeure rougit et ne sut pas quoi répondre. Suite à cela, le duo profita des quelques minutes qu’il restait pour briefer le héros d’un jour sur la liste des enfants de la classe. Koji demanda à la personne qui l’avait engagée s’il devait porter son attention sur des enfants en particulier. Urumi lui montra bien deux ou trois enfants qui sortaient du lot, ceux qu’elle appelait les leaders de la classe. Le jeune homme se demandait si la maîtresse parlait bien d’enfants de 3-4 ans ou de démons, tellement la barrière entre les deux était mince. Le duo profita des derniers instants de tranquillité, avant de rejoindre la cour principale où les attendaient les enfants ainsi que leurs parents. Ces derniers firent des signes d’adieux à leurs rejetons, comme s’ils allaient partir en guerre, ce qui fît légèrement rire Koji. Il s’avança accompagné de la professeure qui se retenait de montrer son stress, ce qui paraissait pour elle comme une énorme épreuve à surmonter. Lui était serein, il se disait que s’il avait déjà botté des culs à des gros durs, il pourrait parfaitement gérer un groupe d’une vingtaine de marmots.

Une fois devant le groupe qu’Urumi réussit à regrouper, les dents de Koji se mirent à grincer. Ça braillait, ça chouinait dans tous les sens, un peu comme un disque vinyle rayé qui tournait en boucle. Le pseudo-héros tourna sept fois sa langue dans sa bouche avant de demander aux enfants

« HEY LES MIOCHES !!! Vous savez pourquoi je suis là ?

C’est qui le vieux ?

On s’en fiche !

Il fait quoi lui là ! »

Les réponses simultanées des enfants commençaient à le mettre hors de lui, mais alors qu’il songeait à en mettre une à l’un d’eux, la maîtresse leur indiqua le chemin de la classe. Ce n’était que les premières minutes du premier jour et déjà Koji était à bout. Il comprenait maintenant pourquoi Urumi était proche du burn-out…