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On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?

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 Maelström ♫ Ameda Kazuhisa [terminé]

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Ameda Kazuhisa
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Mer 9 Sep - 21:06

STENDHAL

Nom : Ameda
Prénom : Kazuhisa
Âge : 16 ans
Sexe : Garçon
Orientation : Inconnue
Occupation : Vilain en devenir
Métier : Musicien
Feat : Kokichi Oma - Danganronpa
Alter
Syndrome de Stendhal
La musique jouée par le détenteur de cet alter peut insuffler des émotions très puissantes à tout auditoire.
Specifications et contraintes
Les émotions inspirées par la musique sont bien plus puissantes que des émotions ordinaires. On parle ici d'un hijacking du cerveau qui fait ressentir de force n'importe quelle émotion, et à un degré que la plupart des victimes n'ont jamais ressenti. En revanche, Stendhal ne contrôle pas les réactions de ses victimes face à leur piratage émotionnel, bien que certaines réactions soient prévisibles (les pleurs pour la tristesse, les accès de violence pour la colère, par exemple). Il ne s'agit donc pas de contrôle mental, mais bien d'influence, ce qui permet tout de même un certain guidage avec suffisamment de maîtrise.

Pour que l'alter ait une influence anormale sur son auditoire, Stendhal doit insuffler une intention dans sa musique ; il ne peut donc pas provoquer les effets involontairement. Cela signifie également qu'il ne peut pas inspirer de la colère avec une musique douce : la musique doit évoquer, au moins subtilement, l'émotion visée. Ainsi, il est plus probable qu'une musique devant inspirer la colère soit plus physique à jouer, et qu'il se fatigue plus facilement. Les erreurs et autres fausses notes rendent également l'influence nettement moins efficace, voire pratiquement nulle si elles s'accumulent.

Aussi, il ne peut pas utiliser son alter avec un instrument qu'il ne connaît pas ou n'a jamais pratiqué auparavant. Il lui faut au moins un niveau intermédiaire sur un instrument donné pour qu'il puisse utiliser son alter avec.
Jusqu'ici, Stendhal sait jouer de quatre instruments : le piano, le violon, la flûte et l'harmonica.

Pour finir, Stendhal n'est pas affecté par sa propre musique et il peut contrôler la puissance des émotions qu'il inspire.
Sa musique touche tous les humains disposant de leur ouïe, bien qu'il y ait différents niveaux de sensibilité, ainsi que tous les animaux étant capables de se reconnaître dans le miroir.
Description


Maelström ♫ Ameda Kazuhisa [terminé] Unknown


"Docile" était probablement l'un des mots qui pouvaient venir à l'esprit de n'importe qui connaissant ne serait-ce qu'un peu Ameda. "Calme", "réservé" et "timide" venaient souvent d'abord, mais "docile" avait la particularité de souligner un aspect important de sa personnalité : il ne contestait pas l'autorité. Il obéissait sans broncher à ses professeurs, ne contestait rien, pas même sa propre mère, qui était pourtant loin d'être la plus autoritaire de la maison, et ce malgré son âge. Lorsqu'on a seize ans, on a tendance à s'affirmer davantage, mais Ameda n'avait pas fait de caprice depuis ses dix ans. Lors de ses auditions, son regard était vide, sans passion envers la musique qu'il pratiquait. L'étui de son violon n'était ouvert que parce qu'on lui demandait, et il n'était rangé que lorsqu'on lui signifiait qu'il était temps de quitter la scène. Il n'avait pas de libre arbitre.
"Docile" était un mot intéressant pour le désigner, car il impliquait avec politesse qu'il n'existait pas vraiment.

"servé", cet adjectif souvent cité en premier, était d'ailleurs bien plus juste que "timide". Il n'avait pas spécialement peur de parler aux gens, il ne leur parlait juste que lorsqu'on le lui demandait, que ce soit parce que c'était ce qu'il était attendu de lui, que l'on venait vers lui, ou qu'il devait absolument venir vers eux parce qu'on lui avait demandé de faire quelque chose, et que parler à quelqu'un était la seule manière de venir à bout de sa tâche.
Il n'était jamais blanc devant une audience, jamais rouge devant une fille. Il n'avait jamais les mains qui tremblaient en tenant son violon devant un public d'une centaine de personnes, et Dieu sait que la nervosité se transmet très, trop facilement sur l'archet.
En bref, Ameda avait l'attitude de quelqu'un qui se laissait flotter, comme un marin qui, dérivant en pleine mer, a perdu l'espoir d'un jour toucher terre, et se prélasse sur son morceau de bois sous un soleil cuisant, le regard perdu vers l'horizon en attendant la mort.

Mimer la joie n'était pas dans ses aptitudes. À l'école, ses seuls camarades avec qui il pouvait échanger quelques sourires et autres courtoisies étaient les autres musiciens de sa classe, dans une de ces écoles privées au prix exorbitant, aux hautes exigences et aux uniformes tenus d'être impeccables. La plupart étaient des amis sans en être, des lycéens bourgeois mais mortellement classiques, qui appréciaient Ameda par sa capacité à être discret, sourire à leurs blagues, servir de faire-valoir et de bouc émissaire pour leur humour douteux de temps à autres. Les familles de tous les élèves de cette école avaient de grands espoirs pour leur avenir. Pour cette raison, aucun camarade ne se livrait au harcèlement bête et méchant envers lui, en partie parce que ça ne serait pas très glorieux pour leur réputation si ça venait à se savoir...
...Mais aussi parce que le père d'Ameda n'était pas n'importe qui.

Faire de son mieux n'était pas assez pour son père. Il l'avait inscrit à pas moins de trois écoles de musique différentes, toutes parce qu'elles avaient un professeur en particulier qu'il estimait et aurait causé le plus grand des scandales si son fils n'avait pas obtenu une place dans leur cours. Une école pour le solfège, une pour le violon, et une pour le piano. Et la seule raison pour laquelle il n'y en a pas eu une quatrième pour le violoncelle était parce que les horaires de son lycée ne le permettaient pas.
Chaque soir ou presque, Ameda devait jouer les morceaux qu'il étudiait en ce moment à son père. Et tout pouvait l'énerver. La moindre hésitation ne passait pas, alors, une fausse note ! Mais les erreurs techniques, les manques d'intensité, les cafouillages sur le rythme n'étaient pas ce qui le rendaient vraiment furieux.
Non, ce qui le rendait furieux et triste à la fois (et il s'agit de l'un des pires mélanges de la psyché humaine), c'était le regard de son fils quand il jouait. Ce regard vide, contraint, ennuyé parfois. Il jouait la plupart des partitions, même de très complexes, sans aucune faute, et son père n'avait lui-même souvent rien à en redire. Mais plus d'une fois, il a laissé exploser sa fureur sous prétexte qu'Ameda ne faisait « que lire la partition ». Et à cette époque, Ameda n'avait aucune idée de ce que cela pouvait bien vouloir dire.
Son père était Ameda Ryuichi, l'un des plus grands chefs d'orchestre du Japon, et sans doute le meilleur de tout Tokyo. Il avait composé « Ode au Dernier Rire », le mouvement final d'une de ses symphonies qui, selon des rumeurs morbides et idiotes, avaient déjà poussé quelqu'un au suicide. Son mantra était "Une bonne musique se laisse écouter. Une vraie musique change le monde.".
Et la vie ne lui a offert qu'un fils unique.
Fils unique qui n'avait pas d'alter.

Solliciter sa mère pour prendre sa défense était inutile. Pour son père, c'était une question d'honneur familial ; son fils ne pouvait être qu'un musicien, et ne pouvait pas ne pas aimer la musique. De toute manière, il ne le frappait jamais ; il frappait d'une manière bien plus pernicieuse : par la parole.
Il n'était pas rare qu'il passe tout un repas à lui crier dessus, à lui reprocher son attitude, à le comparer à d'autres compositeurs, musiciens, artistes (très souvent décédés) qui, à son âge, avaient déjà fait bien plus que lui. Sa manière préférée d'essayer de lui botter le train était d'allumer la télé de leur séjour, mettre une des nombreuses émissions présentant de jeunes talents musicaux, et de le comparer à répétition à des enfants deux fois plus jeunes que lui interprétant du Bach au clavecin.

La vérité, c'est qu'Ameda ne détestait pas la musique. Comment pouvait-il ? À ce stade, ça faisait partie de sa vie, comme une forme de respiration. Il n'en a juste jamais ressenti le besoin vital car il n'avait jamais arrêté, même brièvement.
Il jouait parfois, seul dans son lit, caché sous la couette avec ses draps pour insonoriser, et jouait de minuscules mélodies à peine audible, même pour lui. La mèche du crin frôlait à peine les cordes et ses longs doigts fins les pressaient avec la légèreté d'une larme sur une joue. Ses draps, soutenus par sa tête, décoiffaient ses cheveux noirs et fins en de longues mèches déviant sur les côtés, comme les ailes d'un oiseau de proie ou les branches folles d'une plante épineuse. Son père détestait cette coiffure.
D'autres fois, il écoutait, casque sur les oreilles, de longues symphonies d'auteurs aussi inconnus que lui. Il les écoutait longtemps, en boucle, trop fort. Il se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir de cassé chez lui pour ne pas pouvoir faire partie de ces salles de concert là.
D'autres fois, il se tenait debout, nu devant le miroir de sa salle de bain personnelle, avec le violon sous le menton, et ne jouait pas. Il se regardait dans les yeux, archet posé sur les cordes, comme s'il se tenait prêt à jouer, à se prouver qu'il saurait se tirer les larmes par la seule force de sa musique, comme s'il se menaçait avec une arme, canon sur la tempe, comme si la force de son art avait un quelconque rapport avec le reste de sa personne, de son corps. Il jouait parfois quelques notes, avant de brusquement ranger son violon.
D'autres fois, il invitait les papillons de nuit morts dans sa chambre pour un spectacle privé dans sa penderie, à la lumière d'une lampe torche. Il les disposait en arc de cercle devant lui, jouait quelques mesures étriquées, restreintes par son coude gêné par des cintres et des manteaux, puis, constatant que son audience ne réagissait pas à son art, les écrasait un à un avec le talon de son archet, rare signe de ses envies de pouvoir, d'influence sur le monde.
On ne pouvait donc pas dire qu'il n'aimait pas la musique.
Ses émotions, son empathie, étaient enfouies sous des cours de solfège, des montagnes de partition, des heures de cris.
Alors, non, on ne pouvait pas.

Si le monde avait été juste, on aurait pu se rendre compte qu'Ameda ne pouvait pas être né sans alter. Son père avait la capacité de savoir instinctivement jouer de n'importe quel instrument sur lequel il pouvait poser ses mains, tandis que sa mère savait inspirer n'importe quelle émotion par le toucher. La génétique ne pouvait pas laisser passer une telle opportunité de faire quelque chose de novateur pour le monde de l'art.
Mais son alter était enfermé, enterré, aussi discret que lui, caché par des années de conditionnement à jouer correctement la partition devant les autres, devant son père, sans penser à soi ni à ce qu'il veut transmettre. Ameda avait beau connaître toutes les façons qu'ont les grands compositeurs de transmettre les émotions, tous les effets de style pouvant être introduits dans une mélodie improvisée, il n'a jamais reçu la moindre leçon, le moindre encouragement, à créer lui-même, à insuffler sa propre intention dans les travaux d'un autre, voire le sien. Et ce n'est pas les quelques conseils hurlés par son père qui concernaient ce problème, vagues comme un proverbe indien et agressifs comme un accord raté, qui allaient changer quoi que ce soit, car le mal était déjà fait.
Ameda était persuadé qu'il était nul. Ameda était malade, prisonnier d'un jardin secret et tordu, où seul là, il se sentait libre et autorisé à s'exprimer, puisqu'il ne pouvait agresser les tympans de personne de ses interprétations puériles et maladroites. La musique à l'extérieur de sa chambre était de la routine, de la vie de tous les jours, de la contrainte, de la peur envers son père.
Mais à l'intérieur de sa chambre, sa musique était son journal intime, son dialogue interne, ses disputes internes, la voix de sa raison et de sa déraison, sa manière de ressentir, d'exprimer des émotions réelles.
Mais tout cela n'atteignait que des cadavres de papillon.

"Dorénavant, tu passeras tes vendredis soirs à la Tour Opera City de Tokyo. J'ai un violoniste malade, et tu as déjà joué ses partitions. Il y a trois répétitions avant vendredi ; j'ai déjà contacté tes professeurs pour excuser tes absences à venir. Va te coucher maintenant."
Tout ceci était dit platement, sans fioriture, comme s'il lui annonçait qu'il allait devoir chercher le pain.
Une grande joie est alors née en Ameda, née de ce besoin de reconnaissance enfin rempli. Même si son père n'avait pas l'air de le lui annoncer comme une chance qu'il lui offrait ou comme un quelconque cadeau, il y avait dans ces paroles comme une main tendue, comme une opportunité de ne plus être nul.
Il mit du temps à s'endormir ce soir là. Il passa plusieurs heures dans son lit à regarder ses mains et à se demander de quoi demain sera fait.
Histoire


Maelström ♫ Ameda Kazuhisa [terminé] Unknown


Dormir s'était révélé difficile toute la semaine, jusqu'au vendredi. La seule raison pour laquelle il parvenait à somnoler était que le temps passerait sans doute plus vite jusqu'au jour fatidique du grand concert à la Tour Opera City de Tokyo s'il parvenait à contenir son impatience dans le repos.

Sidéré par l'endroit, Ameda ne pouvait s'empêcher de promener ses yeux dans l'énorme salle lors des premières répétitions. Il était pourtant un habitué du luxe, mais il y avait quelque chose de grandiose pour l'esprit humain de se retrouver à jouer du violon en compagnie d'une cinquantaine d'autres musiciens devant une armée de fauteuils rouges, vides, aux motifs sobres mais élégants. Jouer sous la baguette de son père permettait plus de liberté du corps quand l'attention du geôlier était partagée entre tout un orchestre de détenus.
Il pensait se fondre dans l'orchestre comme un animal enfin parmi les siens, et si les événements du vendredi soir n'étaient pas arrivés, il aurait presque cru y croire. Mais il entendait, parfois, des chuchotements derrière lui. Le fils du chef d'orchestre ne pouvait pas s'inviter entre un piano et un tuba sans que les bruits courent.

La cruauté d'un monde aussi concurrentiel n'a pas manqué de s'infiltrer au sein du théâtre. Déjà, les bruits de pistonnage suintaient dans toutes les discussions à son propos. Vinrent ensuite les critiques sur sa maîtrise, les rumeurs sur son inaptitude vis-à-vis de la réputation de l'orchestre et de l'irresponsabilité de son père pour un orchestre si important.
Ameda fit mine de ne rien entendre, mais à l'intérieur, il s'effondrait. Le monde que son père semblait si acharné à lui promettre le traitait de la même manière que lui, et de multiples émotions semblaient lui couler le long du dos, atteindre ses cuisses et faire rouiller ses rotules. À la fin de la dernière répétition, il crut qu'il allait s'effondrer et s'empaler la tête sur l'archet de sa voisine.
Il faisait la même chose. Exactement la même chose que depuis ses cinq ans.
En pire, en plus grand. Avec plus de monde, plus de gens pour le malmener et plus de gens pour les regarder faire.
Il y aurait alors plus que son père et sa mère.
Il y aurait un orchestre et un public.

Solidifiées par l'appréhension, ses craintes ne tarirent pas lorsque le jour J arriva.
L'opéra était noir de monde. Des industriels, d'anciens nobles, des millionnaires de toutes sortes, de toutes espèces. On raconte même que la Shogun se rendait parfois à ce genre de sorties mondaines ; elle pouvait donc très bien être présente. Ce n'était pas le rang du public qui faisait peur à Ameda, mais la proportion que pourrait avoir une erreur ici, maintenant. Elle serait multipliée par cent. Par mille.
Il était nerveux. En colère ? Il avait peur. Il était joyeux ? Il était triste. Il était dégoûté ? Comment pouvait-il le savoir ? Tous les souvenirs de sa vie semblaient s'être donnés rendez-vous ce soir là pour exploser dans son crâne, et le lot d'émotions accumulées semblaient ne pouvoir être purgées que par le vomissement. Une seule chose était sûre : ce soir-là, il veut être un vrai musicien.
C'est dans cette état de bombe sur pattes, de jeune adolescent qui songeait pour la première fois à son libre arbitre en public, qu'un violoniste passa trop proche de sa chaise, et fit lourdement tomber son violon sur le sol.
Bien entendu, il l'avait fait exprès. Le fait qu'il ne s'excusa même pas, et le regard qu'il lança à celui horrifié d'Ameda, suffit à ce dernier pour déterminer ses intentions.
À la Tour Opera City de Tokyo à 20h05, environ dix minutes avant le début de la symphonie d' Ameda Ryuichi, le premier geste de vrai musicien d'Ameda fut de faire une violente tentative d'étranglement sur un violoniste qui faisait une tête de plus que lui. Les tabourets furent renversés, les pupitres arrachés à la gravité comme des arbres sur le chemin d'une avalanche. Les musiciens dans les environs immédiats se levèrent brusquement et s'éloignèrent de la mêlée en criant, instruments à la main, tentant tout bien que mal de les protéger des impacts avec les autres fuyards.
Le violoniste agressé devenait rouge.

"Faquin, halte-là !"
La voix tonitruante du Fantôme de l'Opéra, héros de seconde zone s'étant créé une identité dans le monde de l'art classique et du spectacle, sauta comme un cabri par-dessus le piano et se précipita vers le conflit. Il avait beau n'être que l'équivalent d'un agent de sécurité doublé de chanteur de temps à autre au sein de l'Opéra, il avait une image à tenir, et il intervint avec toute l'envolée lyrique dont il était capable. Ses interventions, qu'il faisait toujours en chanson, faisaient gonfler ses muscles de manière tellement grotesque qu'un non-initié aurait juré à une réaction allergique au chant, mais il s'agissait bel et bien de son alter. Le parfait petit soldat soucieux de son image, noble et fier, vivant pour le respect de l'ordre des occupations de la classe supérieure.
Et il pensait avoir tout vu, tout entendu. Il avait vu le jeune homme agresser son camarade sans raison apparente, et le Fantôme de l'Opéra était connu pour être ferme.
D'une main, il agrippa Ameda par le col et l'arracha de son combat irraisonné. Il protestait, le bougre, essayait de s'expliquer, mais le Fantôme de l'Opéra était tellement pris par son improvisation théâtrale qu'il ne s'en souciait guère. Pour lui, l'affaire était déjà pliée.
Il le traîna à travers l'orchestre, à travers les obstacles, les partitions, les musiciens, comme un brise-glace dans l'arctique. Les flûtistes protestèrent, les percussionnistes sortirent des insultes fleuries, les clarinettistes juraient qu'ils se plaindraient à la direction. Tout n'était pas forcément dirigé contre Ameda, mais l'adolescent, piteux comme un chaton puni, noyé dans ses larmes et ses cris offusqués, avait l'impression d'être un ver au-dessus d'un nid d'oiseaux piaillant contre son existence.
Il se débattait si fort que, alors que le Fantôme monta les marches, au milieu du public, son pied heurta le président d'une fameuse marque de voiture. Il reçut quelques secondes après un mouchoir usagé en plein visage, lancé par une cadre anonyme quelques rangées plus haut et outrée qu'un criminel se soit introduit dans l'orchestre.
Lorsqu'il le retira le mouchoir de son visage, Ameda vit alors le regard de son père, au loin.
Et ne l'oublia jamais.

Misérable et honteux, l'adolescent fut traîné jusqu'à la sortie.
Il ne luttait plus, ou très peu. Dans sa main pendouillait un manteau, arraché au dos du siège de l'un des membres du public qui, persuadé d'être au-dessus de tout, ne voulut même pas accorder un regard à la nuisance qu'était Ameda. Il découvrira plus tard qu'il venait involontairement de lui faire le don de 2630 yens grâce à la poche intérieure de sa veste.
Le Fantôme, lui, était persuadé qu'il s'agissait de son manteau qu'il était parvenu à saisir avant de se faire agripper.
Dans tous les cas, personne ne remarqua vraiment l'ironie ; Ameda fut promptement jeté sur le sol humide du parking des employés, et lui intima, plus sobrement (il n'y avait plus de public) de ne plus jamais remettre les pieds ici.

♫♪♫♪♫

veillé par la lumière du soleil et par les premiers passants du parc, Ameda se réveilla difficilement, le dos endolori sur le banc sur lequel il a dormi.
Il n'était pas rentré chez lui. Ni hier, ni avant-hier, ni avant cela. Il ne savait pas pourquoi il n'était pas rentré, et ça faisait déjà une semaine que le jour J était passé. Ameda sentait la sueur, avait les cheveux en pétard, était humide par les quelques bruines à répétition et avait tout juste réussi à trouver un sac plastique pour protéger son violon au minimum.
Il n'avait pas pleuré, pas une fois depuis cette nuit-là.
Il ne savait pas pourquoi non plus.
Sans un mot, il se redressa sur le banc et regarda les retraités passer, en quête vers leurs premières courses de la matinée. Ses cernes étaient larges, son sourire absent.
Mais, quelque part en lui, des choses naissaient.
Il ne savait pas ce que c'était, mais ça lui donnait une petite envie de jouer. Alors il sortit son violon pour la première fois depuis qu'il a heurté le bitume du parking, l'accorda quelques instants, et se mit à frotter l'archet sur les cordes.
Le son fut d'abord sec, un peu rude, comme mal réveillé par cette matinée brumeuse. C'était une plainte, une demande d'aide, ou la confirmation de quelque chose.
Ce n'était pas une partition. Ça parlait, à sa manière.
Ameda se sentit alors tellement bien qu'il ferma les yeux et continua pour ce qui lui parut plusieurs heures, mais n'était sans doute que quelques secondes.
Lorsqu'il les rouvrit, une femme âgée, penchée sur sa canne, se tenait devant lui, en larmes. Sa voix chevrotante lui dit alors difficilement, la gorge ponctuée de sanglots :

"Mon garçon, quel merveilleux pouvoir..! Je pensais ne plus savoir pleurer."

Ameda cessa tout mouvement. La musique s'arrêta comme un souffle coupé, un blessé achevé.
Et, quelque part, quelque chose cassa.
Il se mit à rire doucement, puis se leva brusquement et se mit à courir, loin de cette grand-mère maintenant confuse. Les yeux en pleurs. Le poing serré et rageur autour du manche de son violon. Le pas guilleret.

♫♪♫♪♫

Dominé par la fatigue, le Fantôme de l'Opéra se diriga vers la porte de service avec une grimace ; il avait presque honte d'être fatigué. Cela faisait maintenant deux semaine et demie qu'il n'y avait pas eu d'action, le dernier "crime" qu'il a arrêté étant cette tentative d'agression sur l'un des violonistes. Depuis, il ne faisait que patrouiller tout en profitant des spectacles et en signant quelques autographes. Rien de fantastique, ni de très contraignant. Presque monotone.
Il sortit son paquet de cigarette, en plaça une à ses lèvres et attrapa son briquet. Geste également monotone qu'il avait fait mille fois. Il poussa la porte de l'épaule, s'attendant à être accueilli par la mélodie des moteurs de voiture se réverbérant sur les murs de la ruelle et du parking vide, presque plongé dans le noir, une ambiance solitaire et dangereuse de film noir, idéale pour un bonbon au cancer seul dans la fraîcheur de la nuit.
Mais ce ne fut pas cette mélodie qui l’accueillit dehors.
Ça l'étonna. Un musicien qui répète dehors ? Ce n'était l'habitude de personne qu'il connaissait ici. De plus, cela faisait maintenant une heure ou deux que tous les membres de l'orchestre sont rentrés chez eux ; lui devait encore faire une dernière ronde de vérification, et fermer derrière les agents d'entretien.
Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité et essayèrent de se fixer vers la source du son de violon. À une dizaine de pas de lui, un vieux carton était illuminé par la lumière blafarde de l'un des rares éclairages publics de l'endroit ayant survécu au poids des années et du vandalisme.
Sur ce carton était posé un pistolet.
Ce détail mit immédiatement les sens du Fantôme en éveil. Il fronça les sourcils, plissa les yeux et vit alors une silhouette jouant du violon derrière ce carton, assise sur un bloc de béton abandonné.
Et alors qu'il crut voir cette même silhouette sourire, il reconnut la musique.
Stendhal lui annonça avant qu'il le réalise pleinement :

"Ode au Dernier Rire, d'Ameda Ryuichi."

Et sur ces mots, il cessa de lire les partitions.
Derrière l'écran
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Âge : 22
Comment as-tu découvert le forum ? : Partenariats d'un autre forum
Ton personnage préféré dans MHA ? : Garoh. Sinon, probablement Todoroki.
Autre chose à dire ? : °◡°


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Kamiya Kaori
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Mer 9 Sep - 22:14
I mean.

Waw.

Coucou Kazu !
Bienvenue sur le forum, je souhaite déjà te féliciter pour la qualité de ta fiche. J'ai été complètement absorbé par la finesse de ta plume ainsi que par le récit de ton personnage tout du long de ma lecture et, franchement, j'ai rien à y redire. C'était agréable, bien détaillé, intéressant, touchant.
Je suis passé par plus de sentiments que je suis censé pouvoir en ressentir de mon vivant :elsajudgment:
Donc, pour ça, tu as tout mon respect ainsi que mes félicitations les plus sincères. J'ai adoré Kazuhisa du début à la fin et je suis franchement heureux de voir que c'est toi qui a choisi ce scénario, tu lui fais vraiment honneur et je suis certain que l'auteur sera triplement plus contente que moi quand elle vera tout cela !

De ce fait, je te valide sans plus attendre.
Concernant les yens, il n'y a pas de soucis. Les yens "INRP" et "HRP" sont deux valeurs complètement indépendantes et ton personnage peut posséder les richesses de ton choix inrp sans que cela n'influe sur la valeur du forum et vice versa. Concernant l'arme, néanmoins, il faudra effectivement en faire l'acquisition hors RP pour pouvoir l'utiliser lors de tes topics et ... ça tombe bien !
Parce que l'on offre justement un équipement héroïque à la validation pour l'ouverture du forum ! Alors tu peux très bien demander l'arme ou autre chose selon tes préférences ! ;)

Concernant ton alter, il est validé Classe 3 !

Tu es validé !

Vilain
Eh bien ! il semblerait que vous ayez déjà une histoire d’écrite au Japon. On ne peut que vous saluer dans la rue d’ailleurs. Du moins, si vous n’êtes pas trop terrifiants. Un homme quelconque vous a accosté aujourd’hui. Juste avant de continuer sa route, il vous a remis une bourse de 50 yens, 5 points de potentiel altérique, une carte indiquant une note, soit le rang E, un avis de recherche avec votre photo de 0 yens et une  réputation neutre. Comme s’il vous connaissait déjà. Peut-être sait-il tout.

Il vous a sommé de remettre votre Journal du Citoyen dans les griffes des groupuscules qui se soulèvent dans Tokyo, il vous estime.

Curieux personnage.


Concernant ta prime de 0 yens, j'estime et considère que Kazuhisa n'a pas été reconnu comme le meurtrier du Fantôme de l'Opéra et donc qu'il n'est pas officiellement recherché. Cela pourra changer au fil des rps 👀
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