On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?
Akimitsu avait reçu quelques semaines plus tôt une lettre de l’Académie Jūshō, il y était mentionné de se rendre aux locaux de l’académie afin d’y effectuer les dernières formalités pour sa prise de fonction. Il demanda à effectuer une visite médicale, qui lui fut accordée. Ce n’était certes pas obligatoire, mais il préférait surveiller sa condition physique afin de pouvoir enseigner dans les meilleures conditions possible.
C’est donc armé de son carnet de santé qu’il se présente, avec un quart d’heure d’avance, à l’infirmerie Académique. Il prend place sur une chaise et attend patiemment l’heure.
Deux ans que je suis au sein de l'académie. Je me demande encore parfois pourquoi j'ai accepté ce poste alors que je n'y avais pas postulé. Moi j'l'ai fait ! Ouais évite de t'en réjouir.... Oh aller ! C'est toi qui a accepté après tout. Donc ne me blâme pas de t'avoir donné une opportunité. Mouais... Bref, je dois remettre de l'ordre dans mes dossiers avant cette nouvelle année. Sans parler des visites médicales des enseignants qui débutent à l'académie.
D'ailleurs quelle heure est-il ? L'horloge indique bientôt 9h. Il faut que je me fasse un stock pour la journée. J'ai oublié de prendre de quoi me réguler aujourd'hui. Sinon tu me laisses gérer...
- Hors de question... murmure-je.
Je sors de l'infirmerie, ferme à clé et me dirige aux distributeurs. Je reviens alors les bras chargés de confiseries, un réglisse aux lèvres quand je vois quelqu'un assis dans la salle d'attente. Mince, il est en avance celui-là... Il est plutôt pas mal, avec un peu de chantilly... Tais-toi ! Je me racle la gorge et souris à mon futur patient.
- Monsieur Toliima ? Je ne vous attendais pas si tôt. Je vous ouvre et vous pourrez vous installer. Laissez vos documents sur le bureau au passage.
Je tente de lui sourire malgré la certaine gène puis déverrouille la porte (avec un peu de mal vu tout ce que je porte) et je suis le nouveau professeur avant de déposer les sachets de bonbons dans une grande corbeille où est plaquée une affiche "DANGER ! NE PAS TOUCHER !". Je fouille quelques uns de mes placards, sortant différents instruments et contenants, tout en disant, concentrée.
- Il y a une prise de sang à faire, un test urinaire, un check-up physique et ce formulaire à remplir pour les intolérances, allergies. N'oubliez pas d'indiquer le boost de votre alter en cas d'urgence. ajoutai-je en lui tendant une feuille.
Moins de cinq minutes après son arrivée, Akimitsu entendit le bruit caractéristique de talons dans le couloir. Une femme approchait. Il tourna la tête et reconnut la tenue de l’infirmière scolaire. Il retint un petit rire en voyant le pactole de la demoiselle.
— Monsieur Toliima ? Je ne vous attendais pas si tôt. Je vous ouvre et vous pourrez vous installer. Laissez vos documents sur le bureau au passage.
La femme, semblant quelque peu plus vieille qu’Akimitsu, eut un sourire étrange puis lui tourna le dos pour ouvrir sa porte et notre nouveau professeur l’y suivit, exécutant les consignes qu’elle lui donne. Il ne peut ensuite retenir un sourire amusé en voyant l’inscription sur la corbeille.
— Il y a une prise de sang à faire, un test urinaire, un check-up physique et ce formulaire à remplir pour les intolérances, allergies. N'oubliez pas d'indiquer le boost de votre alter en cas d'urgence.
Akimitsu sentit déjà une légère résignation le gagner à l’annonce des examens. L’infirmière semblait en effet vouloir effectuer ces examens avant de regarder le dossier, ce qui amènerait forcément à une inquiétude sur son alcoolémie. En effet, si cette dernière descend en dessous de .50 (500mg / ml de sang), il se sentira faible, voir même risque de faire un malaise.
Il fit cependant l’ensemble de ses tests et attendit ensuite le verdict en remplissant justement les documents concernant ses difficultés. Il leva les yeux de son document lorsque les bruits de talons se rapprochèrent à nouveau.
Les examens se passaient bien. Pas de problème de la prise de sang même si celui-ci présentait une couleur assez diluée qui m'avait surpris de prime abord avant que je vérifie à nouveau le dossier du patient. L'alcool oui... c'est vrai... Mince on ne pourra pas le saouler celui là... Je levai les yeux au ciel avant de retirer l'aiguille du bras d'Akimitsu et d'y mettre un coton et un sparadrap. Je pris ensuite les tubes et les mis dans une machine qui traita toute l'analyse.
- Si tout va bien, voilà ce qu'il y a à faire avant d'entamer le check-up physique. dis-je en claquant un pot en plastique sur le plateau de la desserte. Les toilettes sont derrière cette porte, derrière vous.
Sans un mot de plus, je le laisse vaquer à ce qu'il doit faire tandis que je m'assois devant l'écran de la machine d'analyses, une sucette à la bouche. Selon son dossier, les analyses sont plutôt bonnes.Bon sang, on aurait ça dans le sang, je suis pas sûre qu'on serait encore éveillée... Tu crois qu'il sent quelque chose pendant une nuit tor...
- Tais-toi ! soufflais-je dans un murmure tandis qu'Akimitsu revenait dans la pièce.
Je lui prends le pot, les mains gantés, et le pose dans la même machine. Il était temps de commencer les tests physiques. Je l'invite à s'assoir testant d'abord ses réflexes puis lui montre un tapis.
- Veuillez vous... Je calme intérieurement une voix un peu trop expressive dans ma tête... Veuillez vous déshabiller. Gardez seulement vos sous-vêtements, c'est pour que je puisse poser les électrodes et c'est plus simple pour l'écran à votre droite de capter les chaleurs suite aux efforts produits. Cela vous pose problème ?
Mais !? Lui pose pas cette question idiote ! Laisse lui donc pas le choix, y aura de quoi mater sous cette chemise et ce futal.... Aaah j'en salive déjà. Je secoue la tête de gauche à droite alors que je préparais la machine et les électrodes.
Comme prévu, l’infirmière semble surprise à la vue de ma prise de sang. Comme prévu, elle est obligée de regarder dans mon dossier pour se rassurer. Comme prévu, elle me retire ensuite l’aiguille de la prise de sang. Je ne peux m’empêcher de sourire un peu, je m’y attendais tellement que je suis presque déçu de ne pas avoir été surpris…
Enfin si, une de ses réactions m’a surpris. Elle a levé les yeux au ciel.
*Intriguant…*
— Si tout va bien, voilà ce qu’il y a à faire avant d’entamer le check-up physique. Les toilettes sont derrière cette porte, derrière vous.
Je la regarde, puis regarde le gobelet qu’elle me tend. Forcément, le test d’urine. Évidemment qu’il allait y avoir un test d’urine, il ne faut pas que des gens ayant des problèmes de comportement addictifs deviennent prof après tout. Je récupère le gobelet avec un sourire, riant à ma blague intérieure sur les comportement addictifs, puis me rend aux toilettes.
Lorsque j’en reviens, j’ai l’impression qu’elle murmure quelque chose, assise devant un écran. Par souci de discrétion, je préfère ne pas satisfaire ma curiosité, elle a dû remarquer quelque chose d’étonnant dans mes analyse, probablement. Si elle estime que je dois le savoir, elle me le dira, sinon c’est que je n’en ai pas besoin.
— Voilà, mademoiselle Hijoushiki.
Elle pose le gobelet dans une machine puis se retourne vers moi, m’indiquant le lit, probablement pour que je m’y assoie, les examens physiques ne devraient pas tarder à commencer après tout. En effet, elle effectue les tests habituels des réflexes, avant de m’indiquer un tapis de course, près duquel je distingue des fils, qui me semblent être reliés à un autre matériel.
— Veuillez vous…
Elle ne finit pas sa phrase? Intéressant, elle doit avoir quelque chose, c’est peut-être en lien avec son alter, ou simplement une maladie quelconque? Je ne suis pas assez renseigné sur le domaine pour le savoir, un manquement que je ne tarderai pas à combler. Toujours est-il que cela fait deux fois, dans un court laps de temps, qu’elle réagit de manière complètement hors de propos par rapport à la situation.
— Veuillez vous déshabiller. Gardez seulement vos sous-vêtements , c’est pour que je puisse poser les électrodes et c’est plus simple pour l’écran à votre droite de capter les chaleurs suite aux efforts produits. Cela vous pose problème ?
Lorsqu’elle pose la question, j’ai déjà pratiquement fini de retirer ma chemise, ayant commencé pendant qu’elle expliquait ce qu’elle allait me faire. Je m’immobilise quelques secondes, juste le temps de lui répondre.
— Pas du tout, ne vous inquiétez pas. Ici, vous décidez, j’exécute.
Pendant qu’elle prépare son matériel, je finis de me dévêtir, puis attend, debout à côté du lit.
— On… On y va ?
— Quand vous voulez.
J’approche en disant ces mots, me mettant sur le tapis de course et écartant les bras pour lui faciliter l’installation des électrodes. Je me permet de poser une question, meublant donc le silence, lorsqu’elle s’active autour de moi.
— Si je comprends bien, je vais devoir courir sur ce tapis, à différentes vitesses, c’est bien ça ?
Je le regarde en sous-vêtement tandis que Sugaru s'excite en en voulant toujours plus ou plutôt moins. Je voulais rester professionnelle mais mes gestes devenaient hésitant et j'ai du m'y reprendre à plusieurs fois pour installer les électrodes. Aller tâte donc ces muscles ! Oh et ce torse là ! Caresse un peu donc !
Mes mains semblaient moites et mon professionnalisme semblait s'effacer de seconde en seconde. Je hochais seulement la tête pour répondre à la question d'Akimitsu. Sugaru m'envoyaient même des images de scènes assez équivoques où le tapis ne serait plus utile et qu'un des lits de l'infirmerie serait occupé. Hey! Ne me mets pas tout sur le dos Sweety ! Tu fais ça toute seule ! Même si je t'aide un peu... . Je pique un fard, installant la dernière électrode et me retournant sur le coup pour reprendre le dessus. Je respire lentement, mange un caramel avant de revenir vers le tapis et de programmer la machine. Elle commence lentement à s'activer tandis que je lui explique la procédure.
- Il y a trois stades sur ce tapis, qui vont se déclencher automatiquement selon le temps passé. Le premier stade est une marche normale, le second une course à pied, le troisième sollicitera votre endurance avec un temps marathonien. Je reste à côté pour regarder les résultats avec le dispositif installé.Tu lui parles pas du sprint final ?
Je fais un "shhh" bref et presque excédé, tandis que je m'assois devant l'écran pour interpréter ses courbes. Et quelles courbes mmmh... Je m'éclaircis la gorge et tente de me concentrer sur l'écran à nouveau pour ne plus être perturbée ou que Sugaru fasse de commentaire sur le corps en plein effort de mon futur collègue.
Akimitsu se place donc sur le tapis de course et attend, patiemment, que l’infirmière lui pose les électrodes. Elle semble hésiter plusieurs fois, ce qui surprend le professeur, elle est censée avoir effectué ces mouvements des dizaines de fois pourtant. Akimitsu la regarde faire avec surprise. Il finit vraiment par s’inquiéter lorsqu’elle s’y reprend plusieurs fois pour poser certaines électrodes.
*Mais qu’est-ce qu’il lui arrive ? Je suis arrivé un mauvais jour, c’est ça ? Je suis presque sûr qu’elle a dû apprendre une mauvaise nouvelle avant l’entretien.*
Lorsqu’elle rougit avant de se retourner, il se retient de parler.
— Il y a trois stades sur ce tapis, qui vont se déclencher automatiquement selon le temps passé. Le premier stade est une marche normale, le second une course à pied, le troisième sollicitera votre endurance avec un temps marathonien. Je reste à côté pour regarder les résultats avec le dispositif installé.
— D’accord.
Moins d’une seconde après ça, elle lance un “Shhht”, suffisamment peu discret pour que je l’entende. Elle se racle la gorge juste après.
— Madamoiselle Hijoushiki, vous êtes certaine que vous allez bien ? On peut faire une pause si vous vous sentez mal.
Il se fait rassurer et commence alors son exercice. Comme elle l’a annoncé, il n’a aucun effort à effectuer avant le second stade et marche normalement pendant quelques minutes.
La course à pieds ne semble pas non plus lui demander trop d’efforts au début, mais il commence à fatiguer juste avant que le rythme baisse à nouveau pour attaquer la partie d’endurance. Il en profite pour reprendre un peu son souffle. Cette partie, cependant, ne se passe pas aussi bien qu’il l’espérait. Il se retrouve assez rapidement le souffle court, la sueur perlant sur chaque centimètre carré de sa peau, faisant un peu plus adhérer son dernier vêtement à lui. Lorsque le test s’arrête, il prend appui sur les barres latérales et reste immobiles quelques minutes, le temps de reprendre son souffle.
Son corps, musculairement parlant, a réagi de manière normale pour quelqu’un de sa stature ainsi que de leur profession, mais son souffle semble être en dessous de ce qu’il lui faudrait pour posséder une endurance convenable. Ces quelques minutes lui suffisent cependant à se reprendre assez pour parler.
Maintenant ? Maintenant quoi ? Je redresse la tête pour fixer ses yeux alors que je m'étais perdu sur les marquages musculaires dessinant son corps. Et cette transpiration qui rend transparent le seul bout de tissu qui lui reste... J'avale difficilement ma salive, quitte à avaler autre chose, et le regarde toujours sans dire un mot. Je dois être rouge comme une pivoine...
- Maintenant ? Hum... d'après vos résultats... vous n'avez pas de problèmes... Donc maintenant...
La douche ! la douche ! la douche ! Je me redresse d'un coup après un bref regard vers son bassin.
- Vous pouvez aller prendre une douche pour détendre vos muscles.... N'hésitez pas à vous étirer et... Hum ah oui... les électrodes... Je vais vous les retirer.
J'ai jamais été aussi perturbée de toute ma vie, j'ai l'impression de faire de l'apnée, le sang cognant à mes tempes. Sugaru si je pouvais je te tuerai ! Mais tu peux pas ! A moi le plaisir des yeux héhé ! On l'accompagne ?. Je secoue la tête de gauche à droite, bien décidée, tandis que je reprenais peu à peu le dessus pour retirer les électrodes sans trembler.
- Il y a des serviettes dans l'armoire à côté de la cabine qui est dans la pièce à côté. Je vais terminer de rédiger votre dossier en attendant.
Je lui souris avant de le laisser là pour rejoindre mon bureau, réajustant mes lunettes et jetant un coup d'oeil furtif une fois qu'il prend la direction de la salle d'eau de l'infirmerie, me tournant alors le dos. Pas mal les trapèzes... A ces mots, je prend une poignets de bonbons que je fourre vivement dans ma bouche, question de survie.
Je tourne la tête, n’ayant pas reçu de réponse à ma demande concernant la suite des évènements et après avoir cru voir un mouvement vif. L’infirmière me regarde, le teint bien plus rosé que précédemment. Je la voit déglutir et me demande sérieusement si elle n’irait pas mieux si on mettait fin immédiatement à cette entrevue, même s’il faut la reporter.
— Maintenant ? Hum... d'après vos résultats... vous n'avez pas de problèmes... Donc maintenant…
Elle baisse les yeux puis se redresse d’un coup. Je comprends finalement le problème. Il semblerait que je lui fasse de l’effet. Je réussis à retenir le léger sourire qui me vient. Il est assez plaisant de me dire que je fait un tel effet à une femme dont la profession fait qu’elle à l’habitude de voir des hommes dans ma tenue.
— Vous pouvez aller prendre une douche pour détendre vos muscles.... N'hésitez pas à vous étirer et... Hum ah oui... les électrodes... Je vais vous les retirer.
Je la laisse faire, écartant à nouveau les bras pour lui rendre la tâche plus aisée et me permettant de lancer quelques coups d’oeils à ses courbes, vu qu’il semble qu’elle ait fait de même avec moi, même si elle semble tenter de rester professionnelle.
Elle se redresse finalement, ayant terminé de retirer les électrodes. Je lui sourit poliment.
— Il y a des serviettes dans l'armoire à côté de la cabine qui est dans la pièce à côté. Je vais terminer de rédiger votre dossier en attendant.
— Merci.
Je me rends alors sans réfléchir dans la salle d’eau et referme la porte avant de me rendre compte de l’état de ma tenue. Je m’empourpre immédiatement. Pas étonnant, en fait, qu’elle soit si gênée, vu le spectacle que je lui donnais… Je pousse un long soupir et vais tout de même prendre ma douche.
Une dizaine de minutes plus tard, alors que je suis en train de m’essuyer, je me rends compte d’un autre problème. J’ai laissé ma tenue dans la salle d’examination, ce qui fait qu’il ne me reste que trois solutions. Après mûre réflexion, il ne me reste que deux solutions, soit j’appelle l’infirmière pour qu’elle me fasse passer ma tenue, soit je m’en charge moi-même.
Finalement, je sors de la salle d’eau avec une serviette enroulée autour de la taille, priant pour qu’elle me tourne le dos, même si je sais que c’est impossible, son bureau lui donne vue sur la totalité de la salle. Je me dépêche donc de récupérer mes vêtements et, tant que j’y suis, en profite pour ranger mon sous-vêtement dans un sac étanche que je replace à l’intérieur de ma sacoche.
— Je suis désolé, je reviens.
J’annonce ça d’un air gêné, les joues aussi rouges que l’infirmière tout à l’heure.
Quelques minutes plus tard, je m’assois devant elle, à son bureau, enfin présentable à nouveau.
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