Un nouvel avenir se profile [Pv. Hikaru]

Je pensais que les choses auraient pu se dérouler autrement mais non ... ma petite soeur Akane m'a contacté en début de semaine, notre père vient d'être admis à l'hôpital du quartier de Hongo, le bras qu'il a perdu il y a plusieurs années maintenant revient l'embêter. Enfin pour être plus claire, il aurait attrapé une infection qui risquerait de l'atteindre gravement, s'ils ne trouvent pas une solution pour le soigner. Son bras ayant été amputé jusqu'au niveau de son coude ... si l'infection continue de monter ils devront lui amputer jusqu'à l'épaule.

J'ai donc décidé de faire marcher mes connaissances pour essayer de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider à régler le soucis. Et je me suis souvenu d'une femme avec qui j'étais à l'école, elle est d'un an mon aînée et nous nous sommes revues dans le bar du Sekai. Tenu par le bartender, Akimitsu, professeur dans l'académie de Jusho. Je pense que nous revoir après toutes ces années fut bénéfique. Déjà pour mon image, elle a sûrement dû garder une mauvaise image de moi vu la réputation que j'avais. Elle a pu se faire une nouvelle vision de ma personne.

En tout cas il s'agit de Hikaru Nanahara. Honnêtement, je ne m'intéressais pas à grand à l'école mais elle s'est montrée capable de m'aider dans ce genre de situations ... je me demande si faire appel à une femme que j'ai revu il y a peu de temps est vraiment sage. Mais en tout cas ... même si je ne supporte plus mon père, je ne peux pas le laisser mourir, et si ce que Hikaru fait lui permet de retrouver son métier, cela ne peut être que bénéfique. C'est donc en début de matinée, aux alentours de huit heures du matin que j'attends la jeune femme que je dois retrouver, assise en terrasse d'un bar assez peu animé aussi tôt.

« Elle ne devrait plus tarder. »

Mine de rien le stress est présent ... je ne sais pas comment va s'orchestrer la journée. J'ai laissé ma classe à un professeur de remplacement, je leur avait prévu une animation concernant le profil type des vilains preneurs d'otages. Bon Yui ... essaie de penser à autre chose. J'ai essayé de bien m'habiller pour un minimum me sentir bien. Je suis vêtue d'un jean slim bleu avec un crop top blanc et des escarpins blancs également. Assise à la terrasse, je décide d'attacher mes cheveux en queue de cheval en posant mon téléphone sur le rebord de la tête, je n'arrête pas de guetter l'heure, j'ai réussi à prendre rendez-vous à l'hôpital pour que Hikaru puisse voir l'état de mon père directement.

« Excusez moi, puis-je avoir un café s'il vous plaît ? »

La serveuse me sourit et file préparer le café en vitesse.

Hikaru détestait les hôpitaux. Ne serait-c e que pour la nourriture qui y était souvent immangeable et toutes ces personnes en blouses blanches qui avaient des aiguilles dans les mains. Brrr, quelle horreur. Certes, elle maniait aussi tout un tas d'outils, probablement plus incongrus et dangereux que ça, mais les aiguilles médicales, elle ne pouvait pas, c'était comme un blocage pour elle. Et la voilà qui avait accepté, un peu par pitié de s'y rendre.

Car en effet, il y avait visiblement quelqu'un qui avait besoin d'elle. Une personne qu'elle avait recroisé récemment, dans un bar ; Narukami Yui. Hikaru était encore surprise que cette dévergondée soit devenue professeure à Yuei. Décidément, le niveau d’exigence avait bien baissé après la Trahison, il faut croire. Assez surprenant qu'elle ne soit pas elle-même dans cette agence, désormais. Bah, Aconitum devait bien avoir ses raisons. Et puis, de toute façon, elle se plaisait bien à Daiki, l'ambiance était bien plus réglo que dans le reste des écoles du pays. Et puis, il fallait aussi avouer que River était carrément canon, il faudrait qu'elle pense à l'inviter prendre un thé et plus si affinités, à l'occasion.

« Elle ne devrait plus être loin... »

Ah, en effet ! La voilà, avec sa longue chevelure orangée, si reconnaissable. Elle était là, les cheveux attachés en train de regarder l'heure sur son téléphone. Bah, Hikaru ne s'en formalisait pas, elle avait quand même cinq minutes d'avance, ce qui était un petit exploit en soi pour elle. Et si son interlocutrice avait fait des efforts sur sa tenue, c'était tout le contraire d'Hikaru ; un tee-shirt de Super-Sentai, une blouse blanche tâchée d'huile par-dessus et un pantalon avec des baskets dont on aurait dit qu'elles venaient du siècle dernier, tellement elles étaient éclatées. Et certes, elle avait bien son équipement de combat au cas où, mais elle ressemblait plus à une plouc qu'autre chose. Se reniflant les aisselles, Hikaru constatait en plus de ça qu'elle n'avait pas pris de douche depuis hier. Hum, ouais, ça allait être beau. Bon, allez, il fallait juste rester diplomate en finir vite, sans incident diplomatique, de préférence. C'est donc en s’installant qu'elle prit la parole.

« Alors, qu'est-ce que me veut la plus grosse tchoin de Yuei ? J'espère que c'est important, j'étais en train de travailler sur un nouveau bébé. »

Chassez le naturel, il revient au galop.

 

Alors que je lève les yeux de mon téléphone, j'aperçois Hikaru qui s'approche ... toujours aussi bien vêtue, le moins que je puisse dire c'est qu'on la sens arriver au moins. Je me lève pour lui serrer la main en levant finalement les yeux au ciel avant de m'asseoir de nouveau. L'adorable serveuse revenant avec mon café, tire la chaise à leur nouvelle cliente.

« Merci beaucoup mademoiselle. »

Dis-je poliment à la serveuse qui sourit en déposant ma boisson, elle repart rapidement, sans doute pour allez récupérer son bon de commande et prendre la commande d'Hikaru.

« Toujours un plaisir de te voir. À défaut de soigner ton image, soigne ton langage s'il te plaît, ça te changera. Si je t'ai demandé de me rejoindre ici c'est pour te demander quelque chose. Mon père a perdu son bras il y a plusieurs années, tu as sûrement dû en entendre parler. »

Je bois une gorgée de ma boisson caféiné pour essayer de m'éclaircir les idées. Et surtout pour faire passer certains souvenirs désagréables. Hikaru doit se souvenir de cette étape de ma vie, j'ai été longuement persécuté pour "ne pas avoir aider ma famille à survivre", en plus d'être une dévergondée aux yeux de l'académie, ce n'était pas facile à encaisser.

« Tout se passait bien pour lui jusqu'à hier soir ... il a dû être admis dans l'hôpital le plus proche. Son bras commence à s'infecter, et l'infection menace de s'allonger jusqu'à son épaule. Je voulais avoir l'avis de quelqu'un comme toi ... penses-tu pouvoir effectuer une méchagreffe pour sauver le bras de mon père ? Et peut-être lui permette de refaire de la médecine. »

Je n'aime pas demander ce genres de services, mais des connaissances et des capacités peuvent être mises en oeuvre pour aider la population dans le besoin. Je vois mal Hikaru refuser ce genre de choses, ou alors elle doit sacrément me détester. Au même moment, la jeune serveuse revient pour demander à Hikaru ce qu'elle souhaite boire. Je reste donc très sérieuse, mon regard plongé dans celui de la jeune femme en face de moi, les jambes croisées et mes mains jointes sur mon genou.

Haussant les épaules suite à la remarque de Yui. Comme si ça lui importait, de ce genre de détails. Et puis, si elle voulait tant que ça respecter les règles de bienséances, alors il faudrait qu'elle l'appelle « Senpai », mais bon, Hikaru n'allait pas lui en faire la remarque. Connaissant la bête, ça ne serait certainement pas une bonne idée, ça non. Et puis bon, tant que ce n’était pas trop compliqué et un minimum intéressant, elle pouvait bien lui filer un coup de main, non ?

« Ça me dit très vaguement quelque chose, oui... »

Il faut dire que ça remontait à presque dix ans et à cette époque, Hikaru ne s'intéressait pas vraiment à ce genre de choses. Elle était trop concentrée sur ses études et à combler les manques d'une absence d'Alter dans sa formation héroïque pour être au fait de ce genre de choses. En tout cas, elle commençait à voir à peu près où sa Kouhai voulait en venir et les paroles qu'elle finit par prononcer ne fit que confirmer ce qu'elle pensait.

« Ouais, je pense que c'est largement possible. Par contre, ça sera pas forcément sexy, vu que je pourrais pas y mettre de peau synthétique, ça coûte trop cher ces merdes. »

Elle n'avait pas non plus un budget illimité, il faut dire. Être un héros, c'était peut-être lucratif mais il y avait des limites. Et comme la plupart de son argent partait dans ses inventions... bref, l'addition à la fin du mois était souvent salée pour elle. Peut-être devrait-elle trouver un partenaire pour faire plus d'opérations et donc gagner plus ? Oui, c'était une idée...

« Dans tous les cas, va falloir découper la partie infectée avant de faire la greffe, sinon ça ne ferait qu'empirer les choses. Et j'espère qu'il est préparer car j'ai vu des héros pros taillés comme des Dieux grecs chialer comme des gosses durant ces opérations. »

Récupérant un croissant sur la table sans même demander l'autorisation, l'héroïne continua sur sa lancée.

« Mais si ça se passe bien, il pourra tout autant faire des opérations complexes qu'envoyer n'importe quelle femme au septième ciel. »