Une chevelure nivéenne virant parfois au grisâtre lorsque le temps s’y accorde. Sans doute est-ce la première chose, et parfois la seule, que l’on remarque chez le jeune homme. Comme s’il avait vieilli trop vite, ou que la pâleur de son teint cadavérique se transmettait même au travers de sa chevelure. Si d’aucun pourraient le penser affaibli ou malade, peu restent sur cette idée en se rendant compte de la carrure de l’errant.

Grand. Une taille assurément peu commune au pays du soleil levant, dépassant d’une tête et demie la plupart des adultes le peuplant. Si sa démarche sauvage et courbée semble parfois réduire sa silhouette, peu sauraient le manquer en passant à côté. Taille complétant d’ailleur sa largeur d’épaule malgré un physique relativement svelte, signe d’une véritable force de la nature en dépit d’un manque d’alimentation flagrant. Tout dans le physique du maudit exprime la force, la jeunesse… une jeunesse ayant sombré dans les pires vices lui donnant parfois l’allure d’une bête sauvage.

Chose évidemment traduite principalement par ses yeux. Des yeux d’une beauté cyan indéniable, profonds, renforcés par un regard menaçant et fixe. Jamais un clignement, jamais un tressaillement. Comme si ces yeux, tant qu’ils se trouvaient dans votre champ de vision, étaient destinés à vous suivre perpétuellement. Des yeux surmontant d’ailleurs un nez fin et pointu, droit, renforçant davantage son air étranger, laissant supposer une vague descendance extérieure au Japon.

Mais si toute l’hostilité transmise par cette apparence ou même la simple aura dégagée par le maudit ne suffit pas aux plus téméraires, le comportement n’en est que le prolongement. En effet, Kain est un ermite. Un ermite sauvage, repoussant toute personne croisant son chemin lorsqu’il se trouve en ce qu’il estime être son territoire. Silencieux, radical, les quelques personnes ayant eu le malheur de croiser sa route au mauvais endroit au mauvais moment sont sûrement mortes en pensant avoir eu affaire à une créature monstrueuse.

Nonobstant, il n’est pourtant pas totalement juste de considérer le jeune homme comme une créature ou un marginal extérieur à toutes formes de civilités. Lorsqu’il se trouve, de par son propre fait, en présence d’autrui… le maudit se contente d’agir comme tout citoyen. Silencieux, respectueux sans en faire trop, le peu de fois ou le vilain dû se mêler à la masse n’attira jamais l’attention sur lui… la véritable identité du maudit étant un mystère encore à ce jour.