On nomma ce terrible jour comme tel : la Trahison. La figure d’espoir ayant abandonné les siens ainsi que sa patrie, le visage du Japon changea du tout au tout. On savait les Alters dangereux, mais à quel point ?
La journée avait été longue. Akira rentrait la gueule qui tombait au sol, enfin comme d’habitude quoi. Mais les dernières journées avant les vacances semblaient les plus longues. C’est dans ces journées-là qu’il se demandait si les autres faisaient tout pour ne pas qu’il oublie tous ces mauvais moments. Il rentrait donc la rage au ventre, une boule dans la gorge de s’être fait autant emmerdé. Le paria le paria… Ils n’avaient que ça à la bouche. Comme s’ils n’avaient jamais fait de choix controversés dans leur vie. Il salua son père qui faisait à manger, sa mère n’était pas encore rentrée. Il prit un verre d’eau et se posa dans un fauteuil du salon, déposant son sac non loin, le jetant nonchalamment.
- “Maman ne rentrera pas ce soir ?”
- “Non mon chéri, elle est toujours affectée à ce démantèlement de gang et ce soir c’est LE soir. Du coup elle supervise la police avec quelques héros du coin. Les yakuzas du quartier à côté vont enfin se faire attraper.”
- “Tu m’avais pas dit qu’ils n’avaient finalement pas fait grand chose et qu’au final ils empêchaient les vrais vilains de s’installer dans le quartier ?”
- “Oui mais c’est nuancé, les règlements de comptes ont touché des civils et la fameuse protection qu’ils obligent à acheter à certains commerçant n’est pas légale. Donc bon.”
- “Mouais.”
La soirée continua tranquillement, père et fils mangèrent ensemble, discutant de la journée de merde d’Akira et des actualités du moment. Mais devrais-je préciser ? Oui je dois. Cela se passe avant l’arrivée à Daiki d’Akira, qui terminait ses cours à son ancienne école avant les vacances. Comme mentionné plus haut, les autres élèves faisaient tout pour ne pas se faire oublier auprès d’Akira. Jetant son cartable aux chiottes, le poussant quand il passait à côté des élèves chiants et j’en passe. La dernière semaine se passait vraiment de la pire des façons. L’été c’était un moment où Akira aimait être au calme, c’est le moment où il voulait que les choses soient paisibles. Bref ce n’était pas le cas. Après plusieurs heures, un peu de tv et de jeux vidéos, Akira part dormir. Il se lava bien les dents, se changea et prépara ses affaires pour le lendemain. Il prit une bonne heure à s’endormir, repensant à sa journée et aux autres qui seraient les dernières. Pour toujours. Dans cette école de merde ou même les profs se fichaient de la situation merdique d’un élève. Finalement, ils contribuent à la situation en n’aidant pas Akira. Mais bref. C’était comme ça.
Akira tombant enfin dans les bras de morphée, se réveilla… à l’école. Comme s’il avait fermé les yeux quelques secondes. Il était au sol et sentait petit à petit son corps. Il était au milieu de gens dans un cercles, des gamins de sa classe. Ils encerclaient Akira et le frappaient de coups de pieds et de poings, alors qu’il ne se défendait pas. 80%... 85%... Akira se relevait doucement, ignorant les coups, une haine viscérale se marquait dans ses yeux. 86...87...88%... Une aura commença à se lever autour de lui.
- “Bah alors qu’est ce que tu vas faire le paria ? Tu vas fuir comme ton vilain préféré ?!”
Alors qu’il allait déchainer son pouvoir… Une présence… Dont je laisse faire suivre ses agissements. Akira ne l’avait pas remarqué, mais lui suivait Akira depuis le début de son rêve. Il pouvait vite comprendre la situation du garçon.
"Nous entrons en gare de.... Veuillez vérifier de ne rien avoir oublier avant de descendre du train et nous vous remercions d'avoir choisi..."
L'annonce sonore fut à moitié noyée sous l'agitation et paroles des passagers qui se préparaient et se pressaient afin d'être les premiers à atteindre les portes comme s'il suffisait d'être le premier à sortir pour se retrouver immédiatement chez soi. Vraiment tout ce qu'on récoltait était des corps pressés contre soi, des respirations chaudes qui nous parvenaient de toutes parts et des bousculades non désirées.
Non, décidément il valait mieux attendre que le bouchon humain se désagrège de lui-même avant de rejoindre le courant humain pour quitter le compartiment -odorant et étouffant par le mélange de senteurs corporelles en fin de journée et des parfums artificielles ne les couvrant pas vraiment- à son tour. Assurant sa prise sur son sac qui contenait toutes les affaires qu'il avait préparé et utilisé pour son séjour estival dans la demeure familiale avec son petit-frère. Une semaine de "repos" passer à entretenir l'intérieur et l'extérieur de la maison ainsi que le Dojo familial en profitant de la présence de son cadet et "l'air frais" qu'il était...
"Tsss....Enfin arrivé"souffla dans son masque chirurgical qui protégeait un tant soit son odorat face aux menaces qui assaisonnaient l'air stagnante de la gare. Sans perdre un instant, il se dirigea d'un bon pas vers l'une des sorties des lieux jusqu'à sentir l'air frais -pollué- et bienvenue d'une nuit d'été même si il se trouvait en pleine ville maintenant.
Sans hésitations, il se dirigea vers le parking se trouvant non loin et où il était possible de laisser plusieurs jours son véhicule sans craindre de ne plus le retrouver à son retour à Tokyo. Pas de fourrière à rejoindre, la voiture était bien à sa place et après une inspection minutieuse dans le même état qu'il l'avait laissé. Il pouvait rejoindre le garage à louer non loin de son appartement de fonction et rentrer chez lui.
Ce qu'il fit en prenant son temps et en n'utilisant pas de voie directe jusqu'à atteindre l'avant-dernière étape du trajet nocturne. Ce qu'il lui restait à faire pour rentrer chez lui se fera à pieds et à un bon rythme. Une fois l'appartement atteint, il réalisa l' inspection coutumière de chaque pièce et vérifia l'état de ses plantes : une fois satisfait de ses observations, il verrouilla la porte afin de pouvoir se poser sans crainte ainsi qu'envoyer un sms à son frère et s'atteler au reste du programme précédent le couché.
Ranger le linge sale, dîner -le bentô qu'il a préparé au domaine familial fera l'affaire, il n'avait pas réellement d'appétit-, la douche et préparer l'appartement.
"Bonne nuit Mr Boney..."souhaita le policier d'un ton las à son squelette qui allait devoir passer encore une nuit en solitaire dans le salon. Refermant la porte de la chambre sur le couloir sans lumière qui séparait la pièce du salon avant de prendre place dans le lit en plaçant on holster et son badge à leurs places respectives. Il était prêt à fermer les yeux sur cette réalité...
...Pour les rouvrir dans une Autre qui pourrait presque paraître normal si ce n'était pour les sensations qu'elle donnait alors que des pétales odorantes parcouraient ce qui ressemblait à une bibliothèque sur un courant d'air inexistant. Les flammes vacillantes de bougies enfermées dans des candélabres dévoilaient dans un jeu mêlant ombres et lumière le désordre des lieux tandis qu'un corbeau dans une cage observait de son regard de jais le nouvel venu. Gensou qui était le rêveur et propriétaire de ce songe observa d'un regard tout aussi noir que le volatile les détails de son songe alors que des bruits réguliers et dans un rythme lent se faisaient de plus en plus distincts : signe de l'arrivée prochaine d'une petite silhouette surmontée d'un haut de forme.
"Welcome~ Tadaima~ Bienvenue~Benvenuto~oh ~oh ! "le salua d'abord de manière rouillée avant d'adopter un ton plus fluide ce qui ressemblait à un pantin et était sans aucuns doutes : une création onirique qui semblait s'être installé dans cette bibliothèque qui laissait la nature reprenre ses droits.
"Je ne suis que de passage, je pense passer la nuit ou journée ailleurs~ "répondit le rêveur dont les pupilles venaient de prendre une teinte écarlate avant de se détourner du plancher mine de rien ordonnée de la bibliothèque pour s'enfoncer dans les herbes jusqu'à atteindre ce qui ressemblait à une forêt d'arbre dont chaque tronc arboré une porte. Ce qui donnait un air très Tim Burton à cet Espace entre les Mondes Oniriques. Haussant un sourcil, il laissa sa main droite effleurer sans y toucher différents arbres avant de se stopper devant une porte au hasard et qui semblait presque tressaillir sous la paume.
Sans une once de remords et avec la fluidité née de l'habitude, la main de l'adulte s'enfonça pour passer au travers de ce mirage pour se retrouver dans ce qui semblait être une école. Plus particulièrement un collège s'il en croyait les lieux et le nom de la classe dans laquelle il avait atterri. L'Etranger observa le décor familier d'un lieu commun alors qu'il s'imprégnait de "l'air" de l'atmosphère afin de déterminer s'il était tombé dans un songe anodin-tranquille- ou un cauchemar-cette tension qu'il ressentait semblait l'indiquer- voire pire un fantasme... Des éclats de voix lui parvinrent bientôt malgré la distance et le fait que les fenêtres de la classe étaient closes comme si les paroles blessantes résonnaient jusqu'au plus profond du subconscient du rêveur qu'il visitait faisant vibrer le sol sous ses pieds. Signe que des sentiments négatives se mouvaient dans les profondeurs des lieux et étaient prêts à montrer leurs hideuses têtes telle une Hydre et autant vous dire l'Etranger n'avait pas envie de se la coltiner. Oh, il pouvait laisser l'hôte se débrouiller face à ses Démons Intérieurs dans ce qui n'était qu'un rêve-pour la majorité- et donc une "fausse" nouvelle agression mais Il n'avait pas envie d'assister à ce genre de spectacle -surtout que sa présence rendra ce cauchemar plus vivace dans la mémoire de l'adolescent qui ne semblait pas avoir besoin de nouveaux souvenirs ni d'encouragements pour utiliser son alter-ce devait être ça l'espèce de teinte qu'il dégageait non ?- dans la réalité pour faire payer ses tortionnaires.
Prenant une apparence qui n'était pas la sienneet plus abordable ainsi que souriante pour intervenir, l'Etranger fit voler en éclats la fenêtre qui le séparait de la cour et de l'attroupement d'un bond pour atterrir au milieu des adolescents oniriques avant de soulever avec une certaine douceur mais fermeté celui qu'il soupçonnait d'être la victime de ce rêve- rêveur- pour le placer hors d'atteinte des harceleurs à qui il adressa la parole d'une voix juvénile -différente de la sienne- et emplis de moqueries tandis qu'une épée à deux mains prenait place dans son dos :
"Et bien et bien, qu'avons-nous là ? Un troupeau de vilains bêtas qui se prennent pour des alphas !"observant de son regard céruléen chacun des visages détaillés -trop pour être anodins-, l'Etranger ferma les yeux plus pour cacher la teinte rougeâtre qui trahissait l'utilisation de son alter que pour parfaire sa mise en scène avant de reprendre d'un ton doucereux et suintant la menace envers les fausses personnes : "Filez donc avant que je ne distribue des punitions bien méritées ! "
Adressant un sourire plus doux et lumineux envers sa charge, il lui parla d'un ton plus calme et chaleureux : "hey, ça va là-haut ? Pas le vertige ? C'est bientôt fini..."
Alors qu’il allait répondre, larmes aux yeux et colère au ventre, les vitres des bâtiments d'au-dessus se brisèrent, créant un mouvement de recul des deux côtés et stoppant Akira dans son élan. Ce qui était plutôt une bonne chose en fait. Se prendre comme ça un blocage au final lui a mis une petite claque de “réveil”. Ce type était même là pour l’aider. Sa tête ne lui disait rien. Enfin il avait une vague apparence avec quelqu’un qu’il connaissait. Sa tête lui était familière. Moi de toute façon je suis pas une balance je dis pas, mais Akira avait bel et bien déjà vu cet homme quelque part. Il ne saurait dire où. Enfin il ne fit pas plus attention à ce vague sentiment alors qu’il se frotta le visage pour vérifier si tout ça était réel. Ce rêve était plus réaliste que d’habitude et ça dérangeait légèrement l’hôte de celui-ci.
Alors qu’il dégaina son épée, les gosses du rêves partirent en courant, tirant la langue et provoquant Zac… Gensou alors qu’ils partaient, puis disparaissant au détour d’un bâtiment. Akira sécha ses larmes. Se tournant directement vers son sauveur. Lâchant un grand soupir, il répondit.
- “Je… Je vais bien, c’était la goutte d’eau de trop pour moi aujourd’hui.”
Il partit s'asseoir sur un banc proche, se demandant pourquoi il ne s’était pas encore réveillé. Souvent c’était après de tels évènements qu’il se réveillait en ayant plus ou moins conscience de ce qu’il s’est passé. Mais la tout était plus… Vivant. La mine triste, dirigée vers le ciel, il parla tout haut.
- “C’est bien la première fois que je peux me permettre de réfléchir aussi clairement dans un rêve. C’est spécial. Mais merci de m’avoir stoppé. Je n’aime pas utiliser mon alter. Même ici, c’est clair que je suis dans un rêve. Ce serait ce dont on m’a déjà parlé, j’avais vu des documentaires la dessus quand j’étais plus jeune et qu’on avait accès à l’internet hors du Japon. Les rêves lucides. Du coup t’es qui ? Qu’est ce qui t’as donné envie de m’aider? Puis tu viens d'où ? Cet accoutrement m’est familier. Vite fait.”
Écoutant les réponses de son interlocuteur, il tentait de voler, de faire apparaître des trucs. Mais ça ne voulait pas. Il n’était peut-être pas assez lucide ? Peut être qu’il y avait un truc qu’il n’arrivait pas à saisir. Il vint à se rassoir et reprit la conversation.
- “Quand je deviendrai un héro, je pourrai faire effacer tout ce qu’on dit de moi, leur montrer qu’il n’avait pas tant tort que ça de s’être enfui. Si jamais il était mort, on lui aurait tout de même blâmé la destruction de la ville sur son incompétence. Alors que si les gens avaient été compréhensifs, il aurait pu sauver encore plus de monde. Oh et vu qu’on est là je vais lâcher ce que j’ai sur le cœur, c’est pas comme si quelqu’un de réel pouvait m’entendre, mais ça fait du bien de parler à quelque chose qui m’écoute. Même me parler à moi même dans un endroit pareil me soulage. Mais si au moins ce n’était que la réputation que j’avais à me traîner ça m’irait. Mais j’ai en plus cet alter maudit qui fait que je dois me contrôler et me contenir à tout moment. T’imagines ça toi ? Tu vis comment toi ? Enfin si tu vis seulement. On ne se reverra peut-être plus jamais. Ce que je dis est sûrement voué à être oublié…”
Akira repris son souffle, il avait tant à dire juste comme ça. Ne se rendant pas compte qu’il parlait à un vrai humain, camouflé en bête des rêves de son subconscient. Allait il révéler son camouflage ? Ce qui est certain, c’est que ses paroles auront un vrai impact. L’atmosphère générale de ce rêve devenait de plus en plus chaleureuse, la pression de départ partait peu à peu pour laisser place à une certaine légèreté ambiante et cela grâce à Gensou. .
L'intervention de l'Etranger suffit à faire fuir dans leur antre les incarnations oniriques qui manquaient de bravoure face au danger typique des groupes d'adolescents qui agissaient en meute afin de se sentir protéger et dans leur bon droit pour agir impunément. Oh, bien sûr ils tirèrent la langue et provoquèrent celui qui avait ruiné leur amusement mais plus par dépit et pour avoir le dernier mot comme les cruels enfants aimaient l'avoir. Bien qu'il fit mine de saisir la Broyeuse pour les dissuader de revenir plus tard pendant que sa charge quittait son support avec son aide pour retourner sur la terre ferme pour essuyer ses larmes et lui répondre d'une voix triste et lasse de douleur qui fit réagir le ciel du rêve au-dessus d'eux en le couvrant de nuages à la mine grise. Les sentiments du jeune rêveur étant convoyé pas seulement par ses paroles mais par tout son Monde Onirique alors qu'il se dirigeait vers un banc qui se trouvait initialement plus loin mais cela n'était qu'un détail en ces lieux particuliers.
Devait-il tirer sa révérence après le sauvetage réussi ? N'était-ce pas ce que faisait un héros ? Mais le rêve ne semblait pas se terminer juste suspendu en attente de la suite comme s'il se préparait aux prochaines actions de son visiteur et de son hôte : retenant son souffle et se préparant à improviser. S'il partait trop vite, il ne serait pas surprenant que le scénario interrompu reprenne en étant pire et hors de contrôle. Observant à son tour le ciel, il écouta attentivement la confession de l'adolescent probablement un collégien-lycéen s'il en croyait la représentation onirique de ce dernier et le fait qu'il n'avait véritablement aucun contrôle sur celle-ci et son rêve.
S'approchant du banc d'un pas lent et non menaçant afin de ne pas effrayer un animal blessé et épuisé, il alla se placer à ses côtés en plaçant les mains derrière sa tête en regardant le ciel couvert de son regard redevenu céruléen.
"Et bien en voici plein de questions~ Ne te prends pas trop la tête petit gars ! Qui je suis ? Quelqu'un qui a voulu être un soldat héros de première classe non dans le sens idole mais sauver et aider les gens ! Ce qui veut dire que je n'avais pas de raison particulière de t'aider à part d'avoir être présent et capable d'y faire ! Tu vois ? Au bon moment au bon endroit : ou plutôt, au bon endroit au bon moment ? D'où je viens ? "faisant mine de jeter un regard pensif à son jeune compagnon l'étranger pointa deux doigts en direction du cœur et de la tête de l'adolescent "Je dirais de là mais si tu préfères d'ici ? " finit-il en faisant un mouvement circulaire de main pour englober tout l'espace onirique jusqu'à s'arrêter au niveau des fenêtres brisées.
"Ha, désolé pour ça bien que ça peut se réparer... Mes vêtements ? Oh, peut-être cette tenue noire te serait plus familière ? " réagit maladroitement le faux soldier alors qu'il adoptait une tenue plus iconique et assez connu pour les joueurs retro. Alors que le jeune se levait et semblait être pris d'un épisode d'intense concentration, il en profita pour l'observer plus attentivement que ce soit de ses mèches bleutés-violines à ses traits qui lui rappelait quelqu'un de célèbre pas pour les bonnes raisons et sans rien avoir demandé. Une légère pression le tira de ses pensées et lui fit comprendre ce qu'avait essayé de faire son jeune compère avant de se rasseoir découragé face à son échec. Ce dernier avait tenté d'influencer son songe qui n'était plus un cauchemar tel les rêveurs lucides sauf qu'il ne savait clairement pas comment faire et n'était pas doté de cette compétence bien que ça pouvait se développer à force d'expérimentation s'il en croyait les études qui y étaient consacré.
Oh, la nouvelle diatribe de l'adolescent permit à l'Etranger d'identifier sans aucun doute possible l'adolescent comme étant le rejeton Ishikawa et apportait des pièces au puzzle de ce que devait être la vie du futur lycéen. En somme ? Injuste et rude. Un exemple parfait que la stupidité des gens étaient héréditaires : vraiment maudire une famille qui osait faire preuve de compréhension et ne se laissait pas détourné de leurs idéaux pour le meilleur mais aussi le pire. On pouvait peut-être leur reprocher un manque de bon sens dans leur action de vouloir défendre sans se cacher et devant tous l'humanité de Solemn. Un noble acte dont ils payent le prix encore aujourd'hui mais cela n'était pas les seuls mots qui firent adopter une mine sérieuse sur le masque juvénile de l'Etranger qui plaça une main gantée de noir sur la tignasse qu'il ébouriffa comme il l'aurait fait avec son petit-frère.
"Hey hey, petit gars : tu veux donc aussi devenir un héros ? Mais pourquoi ? Sois franc envers toi-même, pas de jugement seulement de l'honnêteté : c'est important sinon tu risques de te perdre en route pas seulement comme Solemn mais aussi comme ceux qui le respectaient et l'admiraient avant son échec et tout ces égarés dans la Vie. L'aimaient-ils Lui ? Le Héros Solemn ? En ayant oublié que sous la tenue et le masque se trouve quelqu'un ? Un humain alteré comme eux : certes, un alter plus cool et puissant mais dont il a apprit à s'en servir comme n'importe quelle partie de lui ? Pouvons-nous vraiment demander à quelqu'un de se sacrifier pour nous si on n'est pas prêt à lui rendre la pareil ou plutôt de le soutenir lorsqu'il est au plus bas ? "
Laissant le temps au garçon d'absorber ces premières paroles et questions, l'étranger retira sa main des cheveux de son vis-à-vis afin de la placer avec sa consœur sous son menton tandis que ces genoux supportaient ses coudes :
"Pour ce qui est de ton alter, je ne sais comment te conseiller ne vivant pas avec lui mais dis-moi comment veux-tu qu'on t'accepte si tu ne t'acceptes pas entièrement ? La perfection n'existe pas : chacun à ses forces et faiblesses. Mais il est important de les reconnaître et peut-être est que tu es trop ferme, nerveux et effrayé de ton pouvoir ? Il est Tien, ne le refoules pas jusqu'à que le vase soit plein ou la corde trop tendue et que ça déborde ou craque : ça ne peut que mal finir. Ha, ça doit être plus facile à dire qu'à faire et te sembler être un rêve trop fou pour y croire mais tu sais quoi ? C'est une étape tout aussi importante que de savoir d'où tu viens, qui tu es pour continuer d'avancer sans chuter dans ta voie de justicier sous le regard jugeur des autres mais aussi vivre en paix avec toi-même. "
Il faisait preuve de conseiller auprès d'un adolescent qu'il ne connaissait pas vraiment jouant le rôle moralisateur d'une figure onirique alors qu'il n'était qu'un imposteur pas qu'il mentait ouvertement ou racontait des pipeaux sans aucune croyance de sa part mais il omettait des détails comme le fait qu'il devrait vivre plus pour lui-même que pour les autres cela lui évitera de trébucher et tomber sous la pression au moment fatidique comme Sephiroth Solemn ou de le confronter à la triste possibilité que tous ses efforts ne suffisent pas à changer l'image ternie des héros surtout que ces derniers ont accepté ce blâme sans se défendre activement. Cependant, c'était un rêve et s'il pouvait lui offrir le confort et le repos d'un seul songe sans soucis, il pouvait bien le faire : cela serait un secret qu'il serait le seul à connaître. Une bonne action anonyme sans rien attendre en retour.
"Moi ? Un être onirique qui vit le temps qui lui est alloué de telles sortes à n'avoir aucun regret à mon extinction jusqu'à ma renaissance sous une nouvelle identité ou dans un autre songe. Je suis simplement Moi en somme. Ah ! Et comme le dirait si bien une connaissance : "Je ne serais jamais un souvenir !" Alors, ne t'inquiètes pas pour ça..."finit-il en riant et en faisant un clin d'œil au jeune garçon qui se souviendra de ce songe tant que sa mémoire le voudra et cela est de même pour Gensou.
Ce type était donc là au bon endroit au bon moment, Akira vit ça comme un signe de son subconscient pour l’aider à se calmer. Quelque chose qui pouvait être le fruit de sa vision générale des héros. Un messager envoyé pour le calmer, donc techniquement un moment privilégié avec lui même ? Il ne savait pas comment interpréter cela. Mais au moins il était clair, Akira pouvait choisir d'où il venait, parce que ce n’est pas Gensou qui expliquerait son entrée ou donnerait sa vraie identité. Puis il n’avait pas non plus à s’expliquer s’il faisait le bien, comme si Akira se fichait des fenêtres qu’il avait brisées. Il porta ensuite une tenue qu’Akira reconnut directement, montrant l’espace d’un instant un léger sourire.
- “Ah je me disais bien qu’on parlait de cette licence. C’est spécial.”
En tant que fan de jeux vidéo, il avait forcément joué aux plus anciens titres. Moi en tant que narrateur peut être pas ! Honte à moi je saiiis, mais je vous promets qu’un jour je testerai, j’ai joué pas mal de fois Cloud dans smash donc je dois forcément aimer FF ! Quoi ? C’est pas comme ça que ça marche ? Ah. Bref ! Revenons à nos moutons des rêves. Gensou avait su identifier le rejeton Ishikawa, peut être connaissait il son père ? C’était très fortement probable, son père avait bossé avec nombre de pros héros pour son alter et son expérience militaire, il était même connu pour être totalement d’accord avec le fait de laisser toute la fame à ses collègues, ne supportant pas être sous le feu des projecteurs. Mais il était aussi tristement connu pour sa réponse à l’interrogatoire et sa façon de penser jugée “Trop humaine” ainsi que le fait qu’il pouvait pardonner même quelqu’un comme Solem. Enfin c’est du passé et il est bien heureux de ne pas avoir été plus connu à cause du métier de héro, ça aurait juste été encore plus emmerdant pour son rejeton alors que sa femme à côté à énormément de mal à bosser en général. Bref les temps sont durs et le seront encore plus pour le petit Akira. Le petit altéré se laissa ébouriffer les cheveux, ça le réconfortait pas mal même. Son père lui faisait souvent la même quand ils parlaient, selon le sujet ils finissaient même par faire semblant de se bagarrer.
- “Ouais je compte pas me faire oublier, je veux faire regret… Non c’est même pas pour racheter ma famille. J’ai juste toujours été comme ça. J’ai toujours eu ce réflexe physique de vouloir aider quelqu’un que je vois en danger. Je m’en fiche pas mal qu’ils m’aiment moi pour qui je suis ou pour le héros que je montre être. Je veux que les gens se sentent en sécurité en sachant que je peux venir les sauver à tout moment. Et je pense que chacun fait comme il veut, je n’attendrai pas qu’on vienne me sauver et s’il y a bien un truc que j’ai retenu c’est que je ne ferai pas la même erreur que lui. Et puis si je peux mourir en combat contre le plus grand des vilains en le prenant avec lui. Peut être que je ferai ça avec le sourire."
Il écouta ensuite ce que Gensou avait à dire. Akira avait du mal à croire qu’il sortait de son subconscient, comme s’il n’avait jamais pu vraiment s’imaginer dire tout ça. Peut être que c’était le fait que le subconscient n’était pas vraiment lui ? Il ne fit pas vraiment le rapport au fait qu’un alter des rêves pourrait exister et se dit simplement que son subconscient devait développer ça en réponse aux mauvaises pensées qui se cachaient en permanence dans la tête d’Akira. Mais Gensou marquait énormément de points, Akira comprit que pour qu’il soit accepté il devrait s’accepter d’abord lui-même et son alter. L’accepter comme un don et non une malédiction. Travailler dur pour en faire un don des cieux et que quand les gens le voient utiliser cette alter, qu’ils se sentent en sécurité et non menacés parce qu’il ne maîtrise pas ses crises. Il répondit un peu plus enthousiaste et clairement satisfait de cette réponse.
- “Je n’y avais pas pensé comme ça. Je pense en faire un objectif. Pouvoir contrôler mes crises d’alter serait un grand avantage, si je contrôle ça je pourrai en apprendre davantage sur mon alter. Il utilises des aspects de celui-ci que je ne connais pas. Mais rien que pour que les gens ne se sentent plus menacés en fait une de mes priorités. Puis au moins je pourrai être en paix avec moi même ouais !”
Il ne comprend pas bien la suite, n’ayant pas accès à toutes les pièces du puzzle, il pouffa légèrement de rire, mais enfin il parlait comme s’il voyageait dans les songes des gens ! Clin d'œil. Wink wink. Il soupira légèrement, levant les yeux au ciel.
- “Un être onirique hein ? Tu parles presque comme quelqu’un qui serait une réincarnation dans les rêves, aussi bizarre que ce soit à dire. Enfin je suis heureux que tu sois passé dans mes rêves. Je suis plus serein pour la suite. Et puis j’espère qu’on m’acceptera dans une école héroïque. Je prie que les gens là- bas ne fassent pas autant attention à mon passé. Je veux pas revivre la même qu’actuellement, ce serait l’enfer. En plus je me fiche de quelle école de héro j’intègre, tout ce que je veux c’est pouvoir faire mes preuves et devenir héros. Simple, hein ? Pas des masses haha.."
Il faut dire que l'adolescent n'avait pas tort en disant que cette licence était spéciale tant par l'impact que chacun de ses épisodes faisait à leur sortie par toutes les créations des fans qui en ont découlé sans cesse n'ayant pas réellement de spin-offs, de remakes ou de remaster pour survivre au temps. Oh, cela aidait à ramener du sang frais en rendant les œuvres éponymes plus accessibles et plus dans l'air du temps bien que certaines libertés et adaptations étaient prises à la joie ou à l'horreur des "puristes" comme tant de choses à vrai dire. Mais c'était la vie et l'évolution pouvait tant être bonne que mauvaise : on ne le découvrirait qu'après la mutation c'était là le principe du changement. Bien qu'il était possible de prévoir des possibilités, on n'était pas à l'abri d'une surprise.
Et malgré le mauvais départ face au fait d'être honnête le petit rêveur s'était corrigé lui-même pour exprimer plus sincèrement sa propre vision et croyances envers son inspiration. Et il avait dit qu'il n'y aurait pas de jugement sur ses propos n'est-ce pas ? Il venait de se lier lui-même et coincer surtout face à la nonchalance qu'il accordait à son existence. Oh oui, il venait de dire des paroles dignes d'un aspirant héros et qui démontrait qu'il était un bon garçon mais il ne fallait pas oublier qu'il était vraisemblablement victime d'abus par son entourage -non familial- et qu'il avait donc quelque à se prouver à lui-même et se sentait comme une existence négligeable pouvant être sacrifier "Pour le Plus Grand Bien" contrairement à ce qu'aurait fait Solemn. Or, un héros qui était prêt à jeter sa vie à la première possibilité n'était pas le genre de héros qu'il souhaitait voir apparaître. Cela donnait l'impression qu'ils ne tenaient pas suffisamment à leur existence pour subsister un jour de plus : assez désespérant comme image à véhiculer... Sauf que les héros actuels ne semblaient pas partager ce point de vue : oh, ils continuaient d'encourager les suicidaires à lutter et se relever mais leurs conseils et encouragements ne s'appliquaient pas à eux. Ils préféraient la voie tortueuse de Martyr. Après n'avait-il pas prit l'identité d'un héros mort pour ses convictions et dont la dernière réplique dans son volet a été "Suis-je un héros à tes yeux ?" Il aurait dû prendre l'identité de l'argenté... Tant pis, s'il était connu plus pour être un vilain charismatique qu'un héros déchu... Soupirant mentalement en tant qu'être onirique- si,si c'était possible- il se releva du banc afin de se mettre au niveau du visage de l'adolescent -sans le toucher- pour le regarder droit dans les yeux et lui montrer qu'il allait lui parler comme à un égal et qu'il devait l'écouter -du moins, il espérait qu'il le ferait et ne le balaiera pas comme un brin d'imagination n'ayant aucune impact dans la réalité :
"Hey... Hey ! C'est encore trop tôt pour penser à tirer ta révérence dans un combat épic ! "commença-t-il d'une voix plus excité avant de passer à un timbre plus sérieux : "Puis, un héros compétent sait réduire toutes les pertes et donc protéger tout le monde dont lui-même du danger pour répondre à d'autres appels et retrouver ses proches qui l'attendent autant que les autres familles attendent le retour de leurs proches en danger. Hey, je suis sûr que tes parents aimeraient revoir ton sourire et t'accueillir à chaque retour de mission pour en discuter ensemble autour d'un bon repas~"
Qui se sentait le plus menacé par l' alter : l'enfant ou les inconnus qui ne savaient pas son existence ? Ss paroles indiquaient clairement le rapport malsain qu'entretenait l'adolescent avec cette part de lui qu'il désignait de telle manière qu'on sentait pleinement qu'il était loin d'être en Paix avec lui. Oh, il envisageait la possibilité de le "contrôler" mais pas d'avoir foi en lui comme un allié pouvant le soutenir sans le trahir. Difficile de lui faire voir cette possibilité quand leur confiance était parasité par la crainte : le fardeau d'avoir un alter puissant. Comment pouvait-il transmettre cela sans avoir l'air d'un être mystique aux paroles sibyllines ? Quoique n'était-ce pas actuellement ce qu'était l'Etranger et rendre le rêve moins trouble risquait de mettre fin à tout l'intérêt de l'échange plus libre et sans contraintes qui avait lieu :
"Connais toi-même pour donner le meilleur de Toi ! Et savoir comment botter le train aux vilains de la meilleure des façons pour sauver des vies ! Après tout, tu es celui que tu connaîtras le plus et tu devras compter sur toi pour gérer la situation et soutenir tes futurs alliés ! " simplifia grandement le visiteur en levant un poing vers le ciel pour marquer ses propos. Cette simplification évitera de citer des œuvres que l'adolescent n'aurait pas lu ou des connaissances qu'il n'avait aucun moyen de posséder. Par exemple que Socrates a utilisé une Maxime qu'on trouve sur des temples grecs pour l'arranger à sa manière dans son essai philosophique. Le reste de ses propos pouvant être attribué aux séries, livres, mangas et musiques qui auraient croisé probablement le chemin de l'adolescent ainsi que des paroles surpris sans s'en rendre compte. Après tout, le subconscient était une véritable caverne d'Ali Baba de connaissances méconnues, d'émotions et d'imagination. Bien que plus il restait au contact et plus le Véritable Subconscient sentait les traces d'un intrus et tâchait de décrypter ces données pour ce qu'elles étaient : la présence d'une imposture, d'une infraction... Au moins, il ne réagissait pas sur la défensive encore et semblait tolérée la présence tant qu'elle restait non menaçante.
"Hey, tu es aussi une incarnation onirique ! " fit semblant de se vexer l'Etranger pour tirer un sourire et détourner cette attention de ce détail. Regardant le ciel, il prit conscience qu'un certain temps était passé et qu'il s'était découvert durant leur échange, il reprit la parole en grattant -la fausse- cicatrice en forme de croix sur sa joue : "Pour ton admission dans la filière héroïque, je suis loin d'être dans les costumes serrés des directeurs et directrices mais même si ils osent s'abaisser à ne pas te laisser une chance, saches qu'il existe d'autres voies héroïques qui te permettront d'atteindre la même destination : sauver des vies~ Penses-y aussi "
Ne laissant pas le temps à l'adolescent de réagir il se releva devant lui avant de mettre ses mains sur ses hanches en lui adressant un sourire malicieux avec des yeux pétillants alors qu'il reprit d'une voix légère et encourageante :
"Mais avant de songer au futur, il faudrait aussi prêter attention au présent ! Et si je ne m'abuse c'est... Les... Vacances ! Et qui dit vacances d'été dit ? Pastèque, sable, mer, chaleur et glace ! Donc, fermes moi ces yeux-ne triches pas- sur ces réflexions et penses au bruit des vagues, aux cris de mouettes, au sable sous tes pieds nus, au Soleil qui te couvre de ses rayons d'or. Le ressens-tu ? Mets-y plus du tien ! Et voilà ! Tu peux rouvrir les yeux ! "
Si l'adolescent s'est prêté au jeu-sinon, il aurait eu une main pour lui couvrir les yeux-, il aura le plaisir de se retrouver en maillot de bain de son choix sur une plage typique des couvertures de magasines estivales avec un sable fin d'un blanc immaculé, des palmiers et une pastèque avec des lunettes de soleil qui l'attendent juste à côté de lui. Tandis que l'Etranger conserve sa fausse identité mais se retrouve avec la tenue estivale de son personnage.
Se connaître soi-même et son alter, lui faire confiance, revenir chez lui pour les siens et ne pas les faire souffrir. Un agenda bien difficile, mais disons nous qu’il essaiera ! En tout cas pour l’alter ce sera bien difficile, Akira n’a pas entièrement confiance en son alter, certes il était très puissant, mais les crises étaient toujours là à attendre dans l’ombre. Il ne pouvait se permettre de prendre trop de risque, de plus qu’il ne contrôlait pas en permanence la puissance de la gravité. Bref, une liste de choses difficiles l’attendait dans le futur. Et si l’étranger n’avait pas une apparence si familière d’un personnage qu’il connaissait, en somme s’il avait découvert que le gars voyageait dans ses rêves, Akira n’aurait pas autant bu ses paroles, mais le mieux était pour Akira qu’il croie que Gensou soit une manifestation de son subconscient et c’était mieux pour lui et son évolution générale. Et puis Akira n’avait pas non plus envie de s’emmerder à chercher d’où il aurait pu lui-même trouver ses discours si puissants et concrets. Il n’avait surtout pas envie de ruiner l’esprit d’un rêve aussi réaliste et sympathique en même temps. Il n’avait pas envie de chercher, ce pourquoi il écoutait avec autant d’attention le gars à la grande épée qui était dans les jeux de son enfance que son père lui avait fait découvrir, parce que ces jeux étaient aussi dans l’enfance de son propre père.
- Pff mouais fais genre je t’ai vexé !
Il réussit à arracher un sourire au petit Ishikawa, qui n’avait pas de problème à montrer ses émotions dans ses propres rêves, à l’instar de la réalité. Si jamais Gensou le croisait en dehors, il verrait à quel point le petit gars était différent lorsqu’il était réveillé.
- Hm. C’est vrai, mais mon père ne supporterait pas que je sois au-dessus des lois. Le simple fait de risquer d’entacher encore plus notre réputation de famille pourrait nous mettre encore plus mal. Mais je le ferais dans tous les cas, soyons francs.
Akira laissa alors à nouveau le héros des rêves prendre la parole. Les vacances ? Oui techniquement c’était les vacances oui. Mais bon les vacances d’Akira n’étaient pas souvent à la plage ou à la mer, ils allaient souvent voir de la famille plus haut ou plus bas dans le japon. Il n’avait été que très peu souvent à la plage ou la montagne. Akira ferma donc les yeux sans rechigner ou ennuyer Gensou. Il se prêta au jeu et se retrouva sur une plage qu’il aurait pu contempler sur une carte qui montre des paysages paradisiaques. C’était bizarre.
- C’est… wow !
Akira se releva tout enthousiaste. Il n’avait clairement jamais été dans un endroit pareil. L’émerveillement était total.
- C’est du vrai sable ? Et ça c’est de la vraie eau ? Bleurgh elle est salée… Mais on va faire quoi ici ?
Akira s’amusait à créer des carrés d’eau qui vole avec son pouvoir tandis que d’autres carrés d’eau s’écrasaient sous celui-ci, ça l’amusait pas mal. - En plus si ça se trouve à force de jouer avec le décor général, le tout va devenir instable non ?
Cette expressivité libérée de toutes contraintes dans les rêves était probablement l'une des qualités de cette réalité onirique, bien sûr qu'elle pouvait aussi devenir un défaut comme toute chose mais n'était-ce pas les aléas de l'existence ? Des principes, des dé- ou retournements, des excuses...Le voilà qu'il s'égarait trop loin et perdait le fil. Tout cela pour dire que tout semblait plus accessible dans les songes qu'il était facile de vouloir s'y perdre consciemment ou non. Comme le fait d'interpréter les autres possibilités de poursuivre une voie héroïque pour une carrière de justicier urbain ou de vengeur...
"Tout de suite au dessus des lois, je vois le genre : petite tête, l'uniforme des représentants de l'ordre semble moins coller au corps que celui des héros mais tout aussi pesant de responsabilités... "souffla alors que sa voix perdait du volume en s'approchant de la fin le brunet aux cheveux courts en ébouriffant amicalement les cheveux du cadet. C'était peut-être des notions qu'il ne fallait pas vraiment aborder avec l'adolescent que ce soit car cela pouvait être éloignées de ses présomptions ou bien trop réfléchies autant les notions d'héroïsmes et de l'alter pouvaient passer sous le couvert des aspirations et craintes de l'adolescent autant un exposé sur les devoirs, la valeur et les contraintes du métier de policier ou des métiers plus civiles sortirait assez de nul part... Il avait encore du temps devant lui pour mûrir, il ne servait à rien de se précipiter au risque de se brûler les ailes tel Icare ou Solemn. Après l'absence de Solemn aura-t-elle été plus acceptable que sa désertion/retraite ?...
Une possibilité qu'on ne pouvait explorer sauf si les dimensions parallèles existaient réellement et qu'on ne pouvait qu'imaginer à ses heures perdues. En tout cas, l'émerveillement et la surprise de l'adolescent rassura et inquiéta un instant l' Etranger, le plaisir visible était un bon point mais le fait qu'elle était teintée de surprise dévoilait le fait que la mer n'était pas une destination privilégiée des Ishikawa pour les vacances peut-être était-ce un lieu trop public à leur goût ? Et donc non indiqué pour y séjourner en paix ? Au moins, il ne semblait avoir aucune mauvaise expérience liée à la plage sinon il aurait adopté une expression bien différente et le ciel ne serait pas resté si ensoleillé. Il devrait restreindre son alter pour éviter que le teint porcelaine du garçon ne rougisse bien qu'il y avait peu de chance qu'il bronze si facilement mais il valait mieux rester prudent.
Rouvrant ses yeux céruléens, il passa un bras sur les épaules du cadet pour l'empêcher de boire davantage d'eau salée. Certes, ils étaient dans un rêve et il était peu probable qu'ils soient allés sur une plage si paradisiaque et coûteuse mais l'eau de mer restait salé -bien que la salinité pouvait varier en fonction des lieux- quelle idée de tester les eaux. A moins qu'il n'avait des doutes face à la situation et souhaitait vérifier une hypothèse ? On ne dirait pas mais il fallait l'occuper avant qu'il ne décide que manger du sable soit une bonne idée et qu'il se retrouve avec des grains croustillants et invasifs dans sa bouche ainsi que bien difficile à recracher : était-ce du vécu ? Oui...
"Aya~ déjà on va éviter de manger du sable et boire de l'eau de mer~" répondit d'un ton allègre l'adulte onirique pas qu'il y est des soucis d'hygiène à considérer telle que la possibilité que les poissons ne sont pas les seuls êtres-vivants à se soulager dans ces eaux : avantage aux rêves sur cette facette. Bien qu'il soit aussi possible de tomber sur des étendues aqueuses où il est fort déconseillé de s'y baigner ce qui n'était pas le cas actuel où seul une faune et flore inoffensive coexistaient dans ce paradis balnéaire. Pas de méduse ou d'oursin ni de requin hélas à surveiller... Quel dommage... Pour ce qu'ils pouvaient faire en ces lieux..."Si tu as si faim que ça, il y aurait un stand derrière nous je crois. Et une fois ravitaillé, on sera prêt à partir explorer les flots et l'espèce de l'île en face qui sait ? ! Ou surfer sur les vagues... ce que tu préfères ou même tout ! "
Honnêtement, un vaste champ de possibilités s'ouvrait à eux enrichis par les expériences personnelles-tant réelles qu'oniriques- de l'Etranger et l'imagination de ce dernier. Il faut dire que ses parents avaient tâcher de combler ses lacunes sur des sujets bien plus étendus que ce qu'on pourrait attendre d'un policier afin de l'aider entre autre à prêter attention aux apparences à ces détails différenciant la réalité des rêves ainsi qu'à cultiver la soif de connaissances et d'expériences en joignant la pratique à la théorie de doux souvenirs...
"Ohohoh~ Jolie ! " complimenta émerveillé l'Etranger en voyant l'adolescent interagir -enfin-de lui-même avec son environnement et en créant des masses d'eau flottantes qui rayonnaient sous les rayons solaires et faisaient naître des arc-en-ciel dans leur sillage tandis que d'autres humidifiaient le sable sur lequel ils s'écrasaient. Attrapant l'un de ces pavés d'eau dans sa chute, il le modela en globe afin de l'exposer au Soleil et faire naître des lueurs iridescentes sur le jeune rêveur.
"Il n'y a pas de raison que ce monde ne devienne instable à moins que tu ne le désires" lui répondit-il simplement alors qu'il relâchait la sphère aqueuse qui s'élevait devant lui avant de se diviser telle une cellule en plusieurs parts plus petites qui s'agglutinèrent à nouveau en une sphère unique : "Et si d'aventure ça devait se reproduire cela ne serait qu'éphémère non ? "
Telle était le cas des songes volatiles et éphémères sans conséquences durables dans la réalité : du moins, les normaux. On pouvait prendre des résolutions ou être pris d'une illumination nocturne mais rien de plus bouleversant...Normalement.
"Donc Capitaine, que faisons-nous ? "demanda avec entrain et en mimant la pose d'un matelot l'Etranger au jeune garçon-homme qui était à la barre de ce rêve et dont il proposait son assistance.
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